Pour faire contrepoids à la domination culturelle américaine qu’il va bientôt dénoncer à Mexico, Jack Lang veut s’allier à ses homologues des pays « non alignés », méditerranéens ou latins. Avec sa collègue grecque Mélina Mercouri, il organise en mai 1982, en présence du Premier ministre Pierre Mauroy, les rencontres méditerranéennes d’Hydra, avec la conviction que la formation d’une « communauté culturelle » méditerranéenne, riche des différences de chaque pays de la zone, contribue à une meilleure préservation de chaque culture nationale. Quelques coopérations en résultent, dont l’orchestre des jeunes de Méditerranée et le Festival du Cinéma de Bastia. Le mois suivant, les ministres de la Culture de six pays « latins » (Italie, Espagne, Portugal, France, Mexique, Brésil) se retrouvent à Venise. La France et l’Italie défendent le principe d’une identité latine « des Philippines à l’Amérique latine ». Jack Lang appelle à « résister à l’internationale de l’industrialisation culturelle » et affirme clairement sa volonté de préserver les différences culturelles tout en s’associant avec des pays culturellement voisins de la France.