Avec les centres dramatiques nationaux institués en 1946 et les Maisons de la Culture anoncées dès le festival de Cannes de 1959, les troupes permanentes, reconnues par le ministère avec octroi d’une subvention importante et pérenne, sont le troisième pilier de la décentralisation dramatique. Le Théâtre de la Cité de Villeurbanne de Roger Planchon, alors en grande difficulté financière et dont la subvention vient d’être mise sous séquestre, reçoit en 1959 ce statut qui porte le soutien de l’État à 70% de son budget et lui permet d’échapper à la liquidation. Six autres troupes permanentes sont labellisées en 1960 : la Comédie des Alpes de René Lesage et Bernard Floriet à Grenoble, le Théâtre de Bourgogne de Jacques Fornier à Beaune, le Théâtre de Champagne d’André Mairal à Reims, le Théâtre quotidien de Marseille de Michel Fontayne, la Comédie de Nantes de Jean Guichard, et à Paris La Guilde devenue Théâtre de l’Est parisien de Guy Rétoré. Suivent, en 1962 à Bourges Les Tréteaux de France de Jean Danet et la Comédie de Bourges de Gabriel Monnet, en 1963 le Théâtre Populaire des Flandres de Cyril Robichez à Lille et la Compagnie du théâtre de Caen de Jo Tréhard, en 1967 le Théâtre du Cothurne de Marcel Maréchal à Lyon. La plupart des troupes permanentes deviennent des centres dramatiques nationaux ou des Maisons de la Culture à partir de 1963.