Une fouille réalisée à Angers sur le site de l’ancienne clinique Saint-Louis par une équipe de l’Institut national de recherche archéologiques préventives (INRAP) a révélé l’existence d’un « mithraeum », temple voué au dieu d’origine indo-iranienne Mithra.
Une découverte exceptionnelle. La mise à jour d'un temple dédié au dieu d’origine indo-iranienne Mithra a été découvert par une équipe de l’Institut national de recherche archéologiques préventives (INRAP) sur le site de l’ancienne clinique Saint-Louis à Angers. Il s'agit d'une découverte archéologique de première importance. Il n’existait à ce jour aucun témoignage d’une présence de ce culte dans l’ouest de la Gaule. Le mithraeum se présente sous la forme d’un bâtiment rectangulaire encavé au nord-ouest du site. Il est apparu au cours d’une fouille préventive sur un chantier d’immeuble d’habitations, dans l’antique quartier de Juliomagus (« le marché de César », nom latin de la ville d’Angers).
Quelque 200 pièces de monnaie, des fragments de statues, un bas-relief de Mithra et un vase complet avec une dédicace explicite à la même divinité ont été découverts sur place.
Le culte de Mithra. Né en Perse, il a probablement été importé en Occident par des légionnaires romains et des marchands en relation avec l’Orient. Le culte, dont les rites et la doctrine restent en grande partie mystérieux, s’est diffusé du Ier siècle avant J.C. jusqu’au IVe siècle après J.C., depuis l’Arménie, Rome, la Grèce, puis le long de l’axe Rhin/Danube, jusqu’en Bretagne insulaire. Concurrent du christianisme, il fut finalement interdit par l’empereur Théodose en 392.
L’INRAP. l’Institut national de recherche archéologiques préventives a été créé en 2002 en application de la loi sur l'archéologie préventive. L'institut assure la détection et l'étude du patrimoine archéologique touché par les travaux d'aménagement du territoire. Il exploite et diffuse l'information auprès de la communauté scientifique et concourt à l'enseignement, la diffusion culturelle et la valorisation de l'archéologie auprès du public.
En France, chaque année, 700 km² sont touchés par des travaux d'aménagement du territoire (carrières, terrassements, routes et voies ferrées, bâtiments privés et publics) entraînant la destruction des vestiges que recèle le sous-sol.