Le 1er mars, Frédéric Mitterrand a présenté Les Trois Grâces (1531), œuvre de Lucas Cranach l’Ancien, acquise par l’État pour le musée du Louvre à Paris, et grâce à la mobilisation conjointe de donateurs individuels et d’entreprises.
Un trésor national. Peint sur un petit panneau de bois en 1531, Les Trois Grâces de Lucas Cranach l’Ancien représente trois nus féminins d’une très grande finesse. Célèbre thème de l’Antiquité, qui a donné lieu à bien des variations mythologiques, les Trois Grâces personnifient souvent l’allégresse, l’abondance et la splendeur.
Présenté par Frédéric Mitterrand le 1er mars, ce chef-d’œuvre du maître de la Renaissance allemande est resté jusqu’à aujourd’hui en mains privées et n’a jamais été montré au public. Sa très grande rareté et son remarquable état de conservation lui ont valu le statut de Trésor National , après avoir fait l’objet d’un refus de certificat d’exportation prononcé par le ministre de la Culture et de la Communication en 2009.
Le droit français reconnaît, sous la qualification de trésors nationaux, des biens culturels dont l’importance patrimoniale justifie un statut et une protection particuliers. Les œuvres qui ont fait l’objet d'un refus d’autorisation de leur exportation, en raison de leur intérêt majeur pour le patrimoine national au point de vue de l'histoire, de l'art ou de l'archéologie, sont considérées comme des trésors nationaux.
Le public se mobilise. Le 13 novembre dernier, le musée du Louvre a lancé une campagne inédite d’appel aux dons pour financer l’acquisition du tableau. Grâce à la mobilisation de plus de 7 000 donateurs – qui ont permis de réunir 1,2 million d’euros – et à la générosité de deux entreprises mécènes – dont le groupe Mazars – et d’une vingtaine de petites et moyennes entreprises, complétées par les crédits d’acquisition du musée, l'État a pu ainsi acquérir Les Trois Grâces.
Le tableau rejoint les collections du musée du Louvre à Paris, où il bénéficiera d’une présentation exceptionnelle dans la galerie Médicis (Richelieu, 2e étage) du 2 mars au 30 mai 2011, avant de rejoindre les autres œuvres de l’artiste en salle 8.
Le musée ne possède que quelques œuvres du peintre, dont trois portraits (Jean-Frédéric le Magnanime, Portrait d’un seigneur de Köckeritz et le Portrait présumé de Magdalena Luther), un tableau mythologique (L’Age d’Argent) et une Vénus debout dans un paysage.
Un mécénat exemplaire. Cette acquisition a été rendue possible grâce aux dispositions fiscales de la loi du 4 janvier 2002 relative aux musées de France, qui créent des conditions favorables à l’entrée dans les collections publiques, grâce au mécénat d’entreprise, d’œuvres considérées comme des trésors nationaux par la commission consultative des trésors nationaux.
Cette acquisition a bénéficié du mécénat principal du groupe Mazars et du soutien de plus de 7000 donateurs, avec les dons exceptionnels de Lionel et Ariane Sauvage, Philippe Forestier, Didier Coigny, Eric de Haynin de Bry, François Hemmelmann, Jacques Garaïalde, la Fondation Gandur pour l’Art, le Conseil d’Administration de la Société des Amis du Louvre, l’Académie des Beaux-Arts, et les entreprises Pylônes, PrimAudit International, SCOR SE, Laboratoire Luis Godinho, Hugau Gestion et STVA.