Découvrez la vie et l'oeuvre de Victoria Dubourg

Victoria Dubourg (Paris, 1840 - Buré (Orne), 1926)

Edgar Degas, Victoria Dubourg, vers 1868-1869, Toledo Art Museum

Victoria Dubourg passe une partie de son enfance à Francfort, où son père enseigne le Français. De retour à Paris, à une date indéterminée, elle entre dans l’atelier de Fanny Chéron. Celle-ci expose au Salon (en 1850, puis de 1864 à 1883) principalement des portraits dessinés. V. Dubourg expose pour la première fois au Salon en 1868, Nature morte ; le pot au feu. Elle habite alors 18 rue de Chabrol. La nature morte va devenir sa spécialité même si, en 1869, elle expose au Salon un Portrait de Mlle S. B... Elle expose désormais chaque année au Salon, jusqu’en 1902, et sous le nom de Mlle Victoria Dubourg jusqu’en 1878, puis sous le nom de Mme Victoria Dubourg. Elle n’obtiendra une mention honorable qu’en 1894, et la médaille de 3e classe, dite médaille des débutants, qu’en 1895. V. Dubourg expose à la Royal Academy de Londres, de 1882 à 1896.

Elle rencontre Édouard Manet (1832-1883) dès le début des années 1860. Edgar Degas (1834-1917) peint son portrait vers 1868-1869 (The Toledo Museum of Art), dans une position assez semblable à celle du portrait qu’il peindra de Mary Cassatt v. 1884. En 1869, elle se fiance au peintre Henri Fantin-Latour (1836-1904), qu’elle épouse en 1876. Parmi les témoins du couple, se trouvent Édouard Manet et le musicien et collectionneur Edmond Maître (1840-1898). Au cours des années suivantes, la famille Dubourg, et particulièrement Charlotte (1836-1904), la sœur de Victoria, inspireront à plusieurs reprises Henri Fantin-Latour. Ce dernier utilise même le visage peu séduisant de son épouse comme faire valoir de son élégante belle-sœur, ce qui a suscité de nombreux commentaires.

Victoria Dubourg, Coin de table, 19e siècle, Grenoble, musée de Grenoble

Il existe une très grande proximité stylistique entre les natures mortes de V. Dubourg et celles de son mari.

En 1866, l’État lui commande une copie d’un tableau de Pierre de Cortone, La Vierge et l'Enfant Jésus, sainte Martine, copie payée 800 francs et destinée à l’église d’Habloville (Orne), puis, en 1867, une copie des Pèlerins à Emmaüs, d’après Titien, copie également payée 800 francs et destinée à l’église de Servon (Seine-et-Marne).  A l’occasion du Salon de 1872, l’État achète Fleurs et fruits, pour 500 francs. Le tableau sera déposé en 1874 au musée de Riom. Enfin, en 1895, l’Etat acquiert au Salon Panier de fleurs, actuellement dépodé au musée de Brou, à Bourg-en-Bresse. Elle reçoit de Léonce Bénédite (1859-1925), conservateur du musée du Luxembourg, la Légion d’honneur le 25 octobre 1920. A partir de 1904, elle se consacre exclusivement à la promotion de l’œuvre de son défunt mari.

Laurent Manoeuvre

Sélection d'oeuvres de Victoria Dubourg sur la base Joconde Pop