Toit et Joie est l’une des quatre sociétés du Groupe Poste Habitat dont l’actionnaire principal est La Poste. Les sociétés du groupe Poste Habitat proposent des logements familiaux en locatif social, des programmes immobiliers en accession sociale à la propriété, des résidences étudiantes et des résidences à caractère très social. Toit et Joie propose plus de 15 000 logements dans 85 communes d’Île-de-France. 1500 logements sont en cours de production et 1300 nouveaux ménages accueillis chaque année. Par ce partenariat, le ministère de la Culture et le groupe Toit et Joie – Poste Habitat (T&J-PH) entendent favoriser l’accès à la culture dans le logement social du groupe. Cet accord s’inscrit dans la mission du ministère de la Culture de rendre accessible l’offre culturelle au plus grand nombre et de favoriser la création artistique et culturelle.
Le groupe T&J-PH s’est saisi des problématiques d’égalité d’accès à la culture et souhaite se mobiliser contre les inégalités culturelles, particulièrement dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et les zones rurales. Pour le groupe, le rôle du bailleur ne se limite pas à la production de logements et de solutions d’hébergement, il consiste aussi à créer de la civilité, du bien-être et de la sociabilité. T&J-PH a consacré, au cours des dernières années, beaucoup d’énergie et de ressources à l’accompagnement social de ses locataires (création du pôle social en 2011), à favoriser les actions destinées à créer du lien social au sein des résidences (soutien des amicales dans leurs projets, fêtes de résidences, ateliers écogestes…).
Il entend aller plus loin en initiant des actions qui relèvent traditionnellement du champ culturel, trop souvent réservé à une faible part de la population. Dans cet état d’esprit la société travaille aussi à la réalisation de programmes mixtes qui puissent mêler logement social et activités de développement de territoires. C’est dans cette perspective qu’a été créée en 2017 une direction de la culture et de la communication.
Par ce protocole, les partenaires s’engagent à créer et favoriser la rencontre éphémère ou durable de la création artistique sous toutes ses formes avec les habitants du logement social et à promouvoir la présence de l’art sur l’ensemble des territoires d’implantation du bailleur, en veillant à la participation collaborative des locataires.
Le protocole se décline autour de trois principaux engagements.
Réaliser des ateliers/logements
T&J-PH souhaite associer le ministère de la Culture afin de bénéficier de son expertise pour mieux répondre aux besoins des artistes et souhaite développer des ateliers/logements adaptés aux besoins des artistes qu’ils soient musiciens, plasticiens ou autre et faire de ces projets la base de diffusion d’une culture plus accessible à tous.
Dans le cadre de projets de construction ou de réhabilitation d’ateliers/logements, T&J-PH sollicitera l’expertise des services du ministère de la Culture.
En outre, lors des commissions d’attribution des logements, T&J-PH examinera avec les conseillers des directions régionales des affaires culturelles (DRAC) et avec une attention particulière les dossiers d’artistes, en prenant bien en considération la particularité du statut des artistes pour répondre au mieux à leurs besoins.
Favoriser la création artistique
Les partenaires s’engagent à favoriser la résidence d’artistes ou collectifs d’artistes de manière permanente ou temporaire au sein du logement T&J-PH pour leur donner de nouveaux espaces pour leur projet et développer le lien entre artistes et habitants.
Ils s’engagent aussi à accueillir des artistes ou collectifs dans le cadre de structures ou de projets culturels itinérants participant ainsi à l’occupation des espaces publics et collectifs, et à la mobilité des artistes et des publics sur les territoires.
Par ailleurs, dans cet état d’esprit, T&J-PH s’inscrira dans le programme « 1 immeuble – 1 œuvre » et s’engage à faire appel à un artiste, par commande ou achat d’une œuvre existante, pour les programmes de logements qu’ils mettent en œuvre.
Développer des lieux intermédiaires qui participent à un meilleur maillage du territoire
Dans le cadre de réhabilitation d’espaces en milieu rural ou rurbain gérés par T&J-PH, les parties s’engagent à apporter toutes leurs compétences et réseaux permettant la mise en place, dans des espaces gérés par T&J-PH, de lieux intermédiaires dont le fonctionnement économique et la nature des activités, à vocation culturelle ou usage culturel, participent à la redynamisation des territoires.
Le ministère de la Culture et les DRAC mettront à disposition l’ensemble de leurs outils de repérage (cartographies des réseaux labellisés et subventionnés, liste des micro-folies, cartographies régionale et infra communale ciblant les zones éloignées de l’offre permanente ou les QPV…).
À cet effet, ils veilleront à ce que les nouveaux projets s’inscrivent bien dans l’écosystème culturel et éducatif et que soient pris des contacts avec les structures environnantes (CDN, SN, Musées, Frac, centres d’art, médiathèques, artothèques, micro -folies, écoles, etc.).
Le ministère et T&J-PH s’engagent à se rapprocher des Agences de Services Civiques, notamment pour accompagner la médiation entre les artistes, les œuvres et les populations, mais aussi pour créer un réseau d’acteurs du territoire autour des projets qui seront ainsi créés. Ils veilleront à ce qu’ils reçoivent une formation adaptée à ces missions pour laquelle les partenaires apporteront leur expertise.
Chaque opération fera l’objet d’une convention spécifique entre les différents partenaires, mentionnant les objectifs et les moyens nécessaires à leur mise en œuvre. Pour chaque projet, Poste Habitat pourra solliciter des DRAC un accompagnement.
Les deux expérimentations en cours, en Île-de-France et à Évreux dans l’Hôtel des Postes (une reconversion partielle permettra d’associer aux activités postales des activités d’urbanisme et d’animation du territoire, des ateliers d’artistes plasticiens et des logements sociaux), seront étroitement accompagnées par le ministère et les DRAC.
À l’issue de leur mise en œuvre, le protocole fera l’objet d’une évaluation conjointe des partenaires.