Créé en 1994, le titre de Maître d'art est décerné à vie aux professionnels des métiers d'art possédant un savoir-faire remarquable et rare, qui s'engagent pendant trois ans dans un processus de transmission à un élève. Par arrêté du ministre de la Culture en date du 3 octobre 2019, sont nommés neuf nouveaux Maîtres d’art.

Le dispositif se féminise de plus en plus : on trouve, dans la promotion 2019, 6 élèves-femmes pour 3 élèves-hommes (soit 67% du total des élèves), autrement dit 7 femmes sur 18 membres de la promotion maîtres d’art et élèves (soit 39% du total de la promotion 2019). C’est un signe très positif pour l’avenir de voir les femmes majoritaires parmi les élèves. Le renouvellement générationnel des professionnels des métiers d’art est synonyme de sa féminisation.

La liste des nouveaux Maîtres d'Art 

 

Sylvie Fouanon, restauratrice de pianos & son Elève Marion Lainé - Voir la vidéo sur Youtube

Paris, Île-de-France

Spécialisée dans la restauration de pianos réalisés de 1840 à 1940, Sylvie Fouanon rénove des instruments exceptionnels joués par les meilleurs interprètes internationaux (B. Chamayou, etc.). Elle a restauré plus de 400 pianos anciens. Expert judiciaire près de la cour d’appel de Paris depuis 2011, expert agréé près de la cour administrative d’appel de Paris et de Versailles depuis 2018, Sylvie Fouanon a fait reconnaître son entreprise, les Pianos Balleron, comme Entreprise du Patrimoine vivant.

Sylvie Fouanon et son Elève, Marion Lainé. Crédit photo: Pianos Balleron

Nicolas Marischael, orfèvre & son Élève Mélissa Marischael - Voir la vidéo sur Youtube

Paris, Île-de-France

Héritier par son père et son grand-père d’un savoir-faire et d’un patrimoine technique très ancien, datant parfois du XVIIIe siècle, Nicolas Marischael, à la fois créateur et restaurateur, a remporté en 2015 le Prix Liliane Bettancourt pour l’Intelligence de la Main. Il est aussi expert près la Cour d’Appel de Paris depuis 2012. Son travail requiert la maîtrise de nombreuses techniques : la rétreinte, la soudure, le montage, l’assemblage, le travail à la cheville et à l’étau, le limage, la régrilluge, la ciselure, la gravure, le planage, le polissage ou le traitement de surface.

Ludovic Marsille, serrurier-cleftier & son Élève Alice de Kerchoven de Denterghem - Voir la vidéo sur Youtube

Néant-sur-Yvel, Bretagne

Ludovic Marsille est serrurier cleftier indépendant. Auparavant coutelier, il a longuement étudié les archives et ressources documentaires sur les gestes et techniques qui font aujourd’hui la spécificité de son métier.Il restaure des pièce anciennes et collabore régulièrement avec des ébénistes et des créateurs pour la réalisation de pièces contemporaines. Il souhaite développer de nouvelles collaborations et porte un projet de publication scientifique sur la serrurerie médiévale.

Serge Pascal, releveur et repousseur en ferronnerie & son Élève, Cédric Suire - Voir la vidéo sur Youtube

Saint-Rémy-Lès-Chevreuse, Île-de-France

Serge Pascal est ferronnier d’art au sein des Ateliers Saint-Jacques (Fondation de Coubertin) qui fabriquent et restaurent des ouvrages métalliques liés à l’architecture et à la décoration. Il est spécialisé dans la technique purement française du relevage et du repoussage. Le relevage, notamment, consiste à façonner et modeler à froid une feuille de tôle découpée selon un modèle, pour lui donner une forme originale et créer des décors ornementaux. Il a participé à la restauration de la Place Stanislas (Nancy), de la Statue de la Liberté (New York) et des grilles du Château de Versailles.

Xavier Retegui, fabricant de makhilas et son Élève, Liza Bergara - Voir la vidéo sur Youtube

Larressore, Nouvelle Aquitaine

Xavier Retegui, fabricant de makhilas, exerce son métier depuis 25 ans au sein de l’atelier Ainciart Bergara, une entreprise familiale fondée en 1780 et transmise de génération en génération. Le makhila, bâton de marche appartenant à la culture et à la tradition basques , est inscrit à l’inventaire du patrimoine immatériel français. Xavier Retegui est aujourd’hui le seul artisan de l’atelier maîtrisant toutes les étapes de fabrication du makhila, mais aussi tous les secrets du savoir-faire de la famille Ainciart Bergara. Chaque makhila Ainciart Bergara est fait sur mesure, en fonction du poids et de la taille de son futur utilisateur.  

Xavier Retegui dans son atelier de création de makhilas. Photo de Liza Bergara, Elève de Xavier Retegui

Craig Ryder, archetier baroque & son Élève, Claire Berget - Voir la vidéo sur Youtube

Paris, Île-de-France

Craig Ryder fait partie de ceux qui dans les années 1970 ont repris des recherches sur la musique ancienne. Il a réussi à reconstituer tout un pan de l’organologie ancienne et à reprendre un artisanat totalement disparu. Aucune formation n’est dédiée en Europe à l’archèterie ou à la lutherie baroque alors que la musique baroque couvre une longue période avec de nombreux styles, chacun marqué par un type d’archet spécifique. Aujourd’hui on compte seulement une dizaine d’archetiers baroques installés en France alors que la demande ne cesse de croître.

Yves Sampo, graveur-médailleur & son Élève, Claire Narboni - Voir la vidéo sur Youtube

Paris, Île-de-France

Yves Sampo est responsable de l’atelier de gravure de la Monnaie de Paris où il travaille depuis 1995. La technique de la taille directe fait partie de l’identité de l’atelier. Bien qu’elle reste essentielle, son usage se perd avec le développement des procédés numériques. Yves Sampo, proche de la retraite, souhaite auparavant transmettre l’enseignement qu’il a lui-même reçu de la Monnaie de Paris. Au-delà de la technique, il s’agit aussi de diffuser et pérenniser la mémoire et la culture de l’atelier de gravure de la Monnaie de Paris.

François Simon-Fustier, horloger & son Élève, Robin Putinier - Voir la vidéo sur Youtube

Caluire-et-Cuire, Auvergne-Rhône-Alpes

L’horloger François Simon-Fustier dirige son propre atelier depuis plus de 20 ans. Spécialisé dans la restauration de pendules et horloges anciennes, il est notamment intervenu sur la collection complète des pendules XVIIe et XVIIIe siècles du Château de Vaux-le-Vicomte. Il s’est engagé dans les dernières années dans le développement 3D ds mécanismes et utilise désormais cette compétence pour proposer aux musées et monuments des outils de médiation culturelle et de vulgarisation scientifique à destination du grand public.

Luc Verdier, lapidaire pierres de couleur et serti mystérieux et son Élève, Hugues Bret

Paris, Île-de-France

Luc Verdier est lapidaire pierres de couleur spécialisé dans le serti mystérieux, une technique emblématique des Ateliers Van Cleef & Arpels où il œuvre depuis 2013. Le serti mystérieux consiste à tailler les pièces de manière à ce qu’elles puissent venir se glisser sur des rails en or, invisibles une fois les pierres placées. En apparence, les pierres tiennent toutes entre elles comme par magie, d’où le nom de « serti mystérieux ». Les pierres utilisées pour le serti mystérieux sont essentiellement des saphirs, des émeraudes et des rubis.

A ce jour 141 Maîtres d'Art, qui exercent plus de 90 spécialités différentes, ont été nommés par le ministère de la Culture. 

Le site officiel du Dispositif Maîtres d’art-Elèves