Le LaM inaugure l’année 2020 avec la présentation d’une première grande rétrospective en France consacrée à William Kentridge. L’artiste, originaire d’Afrique du Sud, est reconnu à l’échelle internationale comme l’un des plus talentueux et les plus prolifiques de sa génération. L'exposition, fermée en raison de la pandémie, est de nouveau ouverte du 9 juin au 13 décembre.

Portrait de William Kentridge

L’exposition, qui occupe la moitié de la surface du LaM, a été conçue en partenariat avec le Kunstmuseum de Bâle et présente de nombreuses œuvres inédites de l’artiste, jamais montrées en Europe, de ses premiers dessins à sa dernière œuvre en cours de réalisation. William Kentridge est un artiste total, tout à la fois dessinateur, graveur, sculpteur, cinéaste, acteur, performeur et metteur en scène. Ces talents conjugués font de lui un virtuose de la mise en scène théâtrale et de l’image en mouvement. Il s’approprie les zones sombres de notre histoire pour évoquer des sujets délicats, tels la décolonisation, l’Apartheid, les conflits politiques, ou encore le rôle de l’Afrique dans la Première Guerre Mondiale. Son œuvre, aux effets souvent spectaculaires, résulte d’une réflexion collective menée avec divers collaborateurs.

William Kentridge, Felix in Exile, 1994, extrait vidéo. © William Kentridge / Courtesy de l’artiste et Marian Goodman Gallery, New York / Paris / Londres

Même si la naissance de William Kentridge a eu lieu au début de l’Apartheid en Afrique du Sud, son art se dote d’un caractère universel, porté sur la condition humaine et les dérives du pouvoir. Il utilise entre autres le personnage d’Ubu inventé par Alfred Jarry en France à la fin du XIXe siècle pour en faire, plus qu’un symbole de la violence de la politique ségrégationniste de son pays, un emblème de toutes les dérives totalitaires. Le mouvement subversif dada né à Zurich en 1916 marque également son œuvre. Il en reprend le vocabulaire, fait de paradoxes, de non-sens et d’humour pour esquisser de nouvelles perspectives pour l’humanité, sans hiérarchie ni frontières, où chacun peut trouver sa place. Cette influence s’intègre aussi dans son langage formel qui repose sur une esthétique du fragment et de la cacophonie visuelle et sonore.

William Kentridge, The Head and the Load, 2018 (détail de la performance au Park Avenue Armory de New York). © William Kentridge, 2020

Exposition de nouveau ouverte du 9 juin au 13 décembre 2020. Le LaM, 1 allée du Musée – 59650 Villeneuve d’Ascq. Tél. : 03 20 19 68 68. Ouverture du mardi au dimanche de 10h à 18h.

Le LaM a bénéficié en 2019 du label  "Le musée sort de ses murs" créé en 2017 par le ministère de la Culture, qui sélectionne sur appel à projets annuel les actions les plus pertinentes menées par les musées pour offrir à toutes et tous l’excellence artistique et culturelle, en particulier aux publics qui en sont le plus éloignés.

En parallèle à cette importante exposition dans les Hauts-de-France, Le MAC'S site du Grand Hornu présente en Belgique du 16 février au 18 octobre la première exposition muséale de l’artiste américain en Belgique. Rétrospective comme son titre le suggère, Representing the Work s’articule autour des principaux chapitres d’une œuvre qui se déploie depuis plus de 40 ans, des premiers pictogrammes de l’artiste à ses célèbres frottages et drapeaux en passant par ses performances sous hypnose et ses diagrammes cosmologiques. Rassemblant des milliers d’images, extraites d’encyclopédies, d’internet, etc., ou dessinées par l’artiste, l’exposition est une occasion unique de s’immerger dans l’univers obsessionnel et singulier, parfois proche en apparence de l’art brut, de l’un des principaux représentants de la "Pictures Generation". Pour en savoir plus...