Une belle occasion de retourner à Alba !
Conçu en lien avec le site de la capitale antique du peuple gaulois des Hélviens, ce tout nouveau musée départemental présentera une partie des collections issues de 20 années de fouilles.

Au pied du village d’Alba s’étendent sur une bonne trentaine d’hectares les vestiges de la capitale antique du peuple des Helviens, installée dans un petit bassin sédimentaire à 200 mètres d’altitude, et dominée par les falaises basaltiques du Coiron. À la limite nord de l’espace méditerranéen cet espace représente une véritable introduction aux paysages de l’Ardèche.

La cité antique

Sous le Haut-Empire, Alba-Helvorum est une cité de droit latin qui appartient à la Narbonnaise. C’est une petite capitale avec un théâtre, traversée par le ruisseau du Massacre, et dont le centre monumental, avec ses aires à portiques, se déploie le long d’un cardo maximus, avec des bâtiments ostentatoires et un important sanctuaire religieux au Nord (Bagnols). De nombreuses villas alentour témoignent de la structure économique et de l’importance, jusqu’à nos jours, du vignoble. En effet celui-ci a recouvert la cité abandonnée au Ve siècle de notre ère qui n’a jamais été rebâtie, le village s’étant développé par la suite au Sud.

Un musée-site qui permettra de valoriser 20 années de recherche !

D’importantes campagnes de fouilles archéologiques se sont déroulées de 1980 à 2000. Elles ont permis l’émergence de nombreuses collections et ont été accompagnées d’une importante campagne de restauration d’une partie du mobilier archéologique, ainsi que certains vestiges monumentaux.

En 1995, le Conseil Général de l’Ardèche acquiert la majeure partie de l’espace présumé de la cité antique, classée au titre des monuments historiques (en totalité depuis mars 2006) et traversée en diagonale par la D 107 qui relie Viviers à Aubenas. Le dispositif de valorisation paysagère et culturelle du site archéologique départemental (40 000 visiteurs environ par an) prévoit d’emblée la création d’un musée de site afin de mettre en valeur au mieux les pièces remarquables issues des fouilles et présentées jusqu’à présent dans un local mis à disposition par la municipalité, en même temps qu’offrir les clés de compréhension du site.

La maîtrise d’œuvre de l’opération de construction du musée a été assurée par le cabinet d’architecte 3A associé à l’agence de muséographie Intégral. La surface intérieure totale prévue est de 868 m2 dont 324 m2 sont dévolus aux espaces d’expositions permanente et temporaire. Le coût total d’objectif s’élève à 5,5 M€ dont 2,7 M€ est consacré à la réalisation du musée.

Un désir de « musée de France » en devenir pour l’antique capitale des Hélviens

Le département, en accord avec la DRAC, a délibéré en décembre 2005 pour une demande d’appellation « musée de France » pour cet équipement, étant donné l’intérêt du site et le mobilier archéologique conservé. Cependant, l’appellation musée de France ne pouvait s’attacher à des collections dont le statut de propriété n’était pas clairement identifié au préalable. Un inventaire précis de l’ensemble a donc été mené conjointement par le service régional de l’archéologie (François Dumoulin et Priscille Chapuis) et Cyril Dumontet, conservateur départemental.

L’aboutissement de ce travail est l’inventaire constitutif du musée : 600 000 objets en propriété indivise entre l’État et la commune d’Alba-la-Romaine. Cet ensemble a été transféré au département, à titre gratuit, suite à la délibération prise par la commune et à l’arrêté préfectoral transférant la part propriété de l’État au département. Le département, après délibération en juillet 2012, a ainsi pu accepter en pleine propriété l’ensemble de la collection de base de l’appellation « musée de France ».

La commission scientifique nationale réunissant les grands départements des musées nationaux devra prochainement se prononcer sur la qualité scientifique du projet. Le Haut-Conseil des musées de France s’attachera à valider le fonctionnement prévisionnel du musée (organigramme, développement, programme d’actions culturelles) afin de confirmer la demande d’appellation « musée de France ».