Samedi 13 avril, aura lieu aux Abattoirs l'inauguration de "Los pès del parpalhòl" (Les Pieds du papillon) de Jessica Stockholder, une œuvre pour l’association Calandreta Còsta Pavada de Toulouse réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la Fondation de France, action Nouveaux commanditaires, et le ministère de la Culture et de la Communication au titre de la commande publique, avec le concours de la Ville de Toulouse et Abattoirs.

Le programme

  • 10 h : conférence de Jessica Stockholder à l’auditorium des Abattoirs,
  • 11 h 30 : inauguration dans l'hémicycle des Abattoirs,
  • 12 h : "Revolum", spectacle des enfants de l’école Calandreta Còsta Pavada.

│La genèse

En 2007, les enseignants, parents d’élèves et animateurs de l’école associative bilingue occitan/français Calandreta Còsta Pavada ont souhaité passer commande d’une œuvre d’art à un(e) artiste pour un espace de jeux de la cour de leur école. Après avoir sollicité les services du ministère de la Culture et de la Communication et la Fondation de France, c’est avec l’artiste américaine Jessica Stockholder qu’ils ont décidé ensemble de partager ce projet. L’œuvre ne pouvant être hébergée à ce jour dans les locaux de l’école, il a été convenu de l’installer provisoirement dans l’hémicycle des Abattoirs – Frac Midi-Pyrénées et d’en faire don à la Ville de Toulouse.

│L’œuvre

La proposition de Jessica Stockholder consiste en une sculpture « praticable » de couleurs vives et de matériaux variés (marbre, bois, Corian, béton, brique), composée d’un jeu de formes géométriques de faibles hauteurs qui se déploient et s’organisent autour d’un point central recouvert d’une structure rectangulaire en tôle d’acier plastifiée. Cette structure laisse transparaître volumes et passages. Le dessin au sol en aluminium, près du disque de marbre rouge, ainsi que la forme de la jardinière en mélèze reprennent des éléments de la croix occitane : « La croix occitane – écrit Jessica Stockholder – est assez abstraite dans l’œuvre. Je réponds au fait que la croix n’était présente nulle part dans l’école quand je l’ai visitée. […] J’ai compris que l’école était intéressée pour s’ouvrir à beaucoup de langues et à différents types de personnes, et que la culture occitane servait de racine ou de base à cela. » Les deux jardinières, initialement destinées à des activités pédagogiques, évoquent, selon le point de vue, une sorte de préambule ou l’évocation d’un paysage comme mur de scène ou toile de fond qui favorise l’immersion dans l’œuvre. Le titre de la proposition est un commentaire poétique sur la légèreté de son inscription dans l’espace, sans autorité ni caractère monumental, et la variété des usages auxquels elle peut se prêter – grimper, s’asseoir, jouer, se cacher, se rassembler, découvrir, discuter, observer, goûter paisiblement. L’œuvre fonctionne tel un socle où cohabitent petits et grands.

La structure rectangulaire peut faire office d’espace de jeu, de mise en scène de soi. Les différents éléments colorés agencés autour du plateau, à la fois le supportent, le révèlent et s’en détachent, à l’image des trajectoires individuelles qui se déploient, suivent leur propre chemin et participent à la vie collective. Les relations formelles favorisent ainsi l’émergence du sens, sans l’illustrer,ni le symboliser. Enfin, les propriétés visuelles, tactiles et spatiales de l’œuvre – couleurs, formes, matériaux, passages, échelles variées – peuvent convenir à de nombreuses observations et exploitations. À l’opposé de la notion de repli identitaire improprement associé à l’enseignement de la langue et de la culture occitanes, la pluralité des expériences à vivre et à partager dans Los Pès del parpalhòl représente également le cœur de la pédagogie des écoles Calandretas.

│Jessica Stockholder

Née en 1959 à Seattle, elle vit à Chicago (États-Unis) et enseigne au département des arts visuels de l’université de Chicago.

Depuis le milieu des années 1980, le travail de Jessica Stockholder consiste pour l’essentiel en la production d’installations in situ qui offrent à vivre, au spectateur, l’expérience d’un dialogue fécond entre l’espace fictif de la peinture, la sculpture et l’architecture du lieu quelle qu’en soit la nature. Pour ses expositions, Jessica Stockholder utilise des matériaux qu’elle choisit avec pragmatisme (tapis, portes de réfrigérateurs, verre, bois, corde, goudron, papier mâché, plastique, etc.). Récupérés et assemblés, ils peuvent être recouverts de tissus ou d’aplats de peinture et combinés avec des éléments d’architecture (murs de briques, estrades, cimaises, murs des salles d’exposition).

"D’un point de vue littéraire, mon travail s’apparente à la poésie, en particulier la poésie concrète où la disposition des mots sur la page a son rôle à jouer. La structure narrative éventuellement très vague de la poésie me permet de raccorder les uns aux autres des tas d’éléments disparates, quelquefois pour un instant ou deux."

│La commande publique, ministère de la Culture et de la Communication

En accompagnant et en soutenant la commande publique d’œuvres d’art, l’État, le ministère de la Culture et de la Communication, affirme sa volonté d’accompagner ses partenaires publics (collectivités territoriales, établissements publics en associations, parfois avec des partenaires privés), dans l’enrichissement du patrimoine national et du cadre de vie. Par la présence d’œuvres d’art en dehors des seules institutions spécialisées dans le domaine de l’art contemporain, la commande publique permet la rencontre de la création contemporaine par le plus grand nombre. Elle vise aussi à donner aux artistes un outil leur permettant de réaliser des projets dont l’ampleur, les enjeux ou la dimension nécessitent des moyens inhabituels.

│L’action Nouveaux commanditaires de la Fondation de France

Initiée par la Fondation de France, l’action Nouveaux commanditaire permet à des citoyens confrontés à des enjeux de société ou de développement d’un territoire d’associer des artistes contemporains à leurs préoccupations par le biais d’une commande d’œuvre. L’originalité de cette action repose sur une conjonction nouvelle entre trois acteurs privilégiés : l’artiste, le citoyen commanditaire et le médiateur agréé par la Fondation de France, accompagnés des partenaires publics ou privés réunis autour d’un projet.