Du 23 mai au 22 septembre 2019 - Chaumont (Haute-Marne). La Biennale de design graphique de Chaumont promeut, sur quatre mois, le design graphique, à travers des événements et des rencontres, organisés sur toute la ville, pour permettre, à l’ensemble des acteurs et du grand public de partager autour de la discipline.

D’expositions monographiques en ateliers de production et de concours en promenades graphiques, la Biennale internationale du graphisme de Chaumont a ouvert ses portes le 23 mai pour sa deuxième édition. Elle déploiera son programme quatre mois durant jusqu’au 23 septembre prochain.
Héritière de l’ancien festival international de l’affiche de Chaumont, la biennale de Chaumont est portée depuis 2017 par Le Signe - Centre national du graphisme de Chaumont.

Le soutien du ministère de la Culture / DRAC Grand Est

Depuis 15 ans, le choix historique de l’État - ministère de la Culture / Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de soutenir l'ambition de la ville de faire de Chaumont (25 000 habitants), en Haute-Marne, un centre français du design graphique, à l'époque ou d'autres réseaux français et européens se multiplient, repose sur un enjeu territorial de dynamisation d'un territoire par la créativité artistique. Une ambition pour Chaumont, la Haute-Marne et la région Grand Est.

En 2019, le Centre national du graphisme de Chaumont est ainsi soutenu par la DRAC Grand Est à hauteur de 380 000 €, dont 80 000 € pour la Biennale.

Nombre de débats entre professionnels, pairs du graphisme français ou européens, sur le statut artistique du graphisme dans une économie dominée par la commande, passe aujourd’hui par Chaumont.

Sur le long terme, plus encore depuis l’ouverture du Signe en 2016, la communauté des graphistes a imposé Chaumont et sa Biennale internationale comme un des grands lieux de rassemblement de la profession hors de Paris.
Amateur, curieux ou professionnel, le public y vient plus nombreux à chaque nouvelle édition. Prenant parfaitement la mesure de l’enjeu que représente ce développement, les collectivités publiques se sont engagées aux côtés de la ville pour poursuivre la construction de la maison commune du graphisme à Chaumont et pour que les graphistes les chaumontaises et les chaumontais, la fassent vivre ensemble.

Les missions du Signe, Centre National du Graphisme

Acquérir des œuvres, en produire, sensibiliser le public à ses expressions actuelles, éditer le graphisme, rechercher de nouvelles voies d'expression, former et animer des réseaux professionnels. 
Avec les professionnels rassemblés et le public local, Le Signe devra assurément réfléchir à une approche plus large de la création graphique et de ses enjeux aujourd'hui. L’économie de la création, de la diffusion et de la production numérique pourrait servir de point de départ au développement du Signe, dans ses différentes échelles.

Biennale 2019

Pour le public fidèle comme pour les curieux, pour les professionnels autant que pour le jeune public, Jean-Michel Géridan, Directeur du Signe et commissaire d’exposition, et l’équipe du centre d’art ont invité la fine fleur du design graphique, en provenance de Shanghai ou de Dijon, à déployer ses talents.

Toute biennale se distingue par sa capacité à découvrir de nouveaux talents ou à les confirmer. Les lauréats de Chaumont en témoignent. Ils confirment une fois encore sa position de plaque tournante européenne de portée internationale, écoutée et respectée sur la planète graphique.

Le concours international de Chaumont qui alimente la collection de la ville depuis trente ans constitue aujourd’hui un ensemble de 45 000 affiches, unique en Europe et enrichi cette année de près de 1300 nouvelles créations. Principalement en provenance de Chine, de France, d’Allemagne, de Suisse et de Pologne.

35 nationalités au total sont présentes à Chaumont. Le jury présidé par Fanette Mellier et rassemblant Jianping He, chinois, Teresa Ruller, tchèque et l’Atelier Tout va bien de Dijon a consacré Alexandre Dimos et Ghislain Triboulet du studio Devalence comme les meilleurs graphistes de l’année en leur remettant le Grand Prix pour un ensemble d’œuvres réalisé dans le cadre d’une commande pour le théatre de la Commune en 2017 à Aubervilliers.

Nouveauté remarquable de l’édition 2019, après une consultation par internet qui a rassemblé à distance 1600 votants, le prix du public a lui été attribué au studio suisse Alice Franchetti pour une autre commande, celle-là pour le Cully Jazz festival.

Qu’ils soient confirmés ou en herbe, depuis près de trente ans les designers graphiques ont fait de Chaumont une tribune, un espace de liberté, un atelier de production à ciel ouvert. Autre caractéristique chaumontaise ; même si la profession en plein essor n’échappe pas à la nécessité de forums, les designers graphiques ont compris que dans une ville de 25 000 habitants qui a fait du graphisme un levier de créativité pour le territoire, consécration professionnelle et reconnaissance locale devaient converger.
Avec la ville, les collectivités et l’État qui l’accompagnent dans ce projet à long terme, chaque édition travaille à ce que le graphisme devienne facteur d’identité positive pour tous les chaumontais.

D’où l’exigence artistique, majeure, d’une création graphique ne tourne pas le dos à son trésor patrimonial, l’affiche historique. Et qui ne sacrifie rien à l’autre enjeu, tout autant majeur, la transmission d’expressions artistiques investies aujourd’hui par le numérique et les nouvelles technologies. Pendant la biennale, les ateliers de production typographique et d’objet répondent au désir des habitants de s’approprier la création d’aujourd’hui, qui est notre patrimoine de demain.
D’où l’enjeu public de soutien au design graphique bien compris par la ville, son premier soutien, autant que par la région Grand Est et par l’État - Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est et par le département de la Haute-Marne.

Il a semblé impossible en 2019 aux divers commissaires de la Biennale d’imposer un médium graphique unique, tant la variété de parcours des graphistes ouvre aujourd’hui de nouveaux champs de créativité à une jeune génération de designers.

Intitulée Post Medium, l’exposition majeure à la scénographie subtile installée dans le grand espace des Silos est centrée sur l’extension des supports du graphisme, du papier au numérique. Un caroussel, scénographie originale de Kevin Cadinot mettant en vis-à-vis des dessins d’artistes du XIXe siècle et leurs impression en affiche publicitaire est la parfaite démonstration que l’affiche de commande publicitaire du tournant du XXe siècle était déjà une interprétation technique du trait artistique .

Autre rencontre remarquable entre graphisme et métiers d’arts, les tapis signés Laura Knopp. Ils mettent en scène la technique du tissage numérique et font une entrée remarquée dans une sphère habituée aux signes laissés par de l’encre sur du papier. Abordant enfin le design comme un agencement de maquettes à la manière d’un alphabet, le vocabulaire de Karl Nawrot, enseignant à la Rietveld Academie d’Amsterdam et à l’université de Séoul ouvre la voie au graphisme modélisé en trois dimensions.