Les travaux engagés, depuis 2014, par la DRAC Grand Est sur le bras sud du transept de la cathédrale de Strasbourg se sont poursuivis au 1er trimestre 2019, sur sa face Est, avec la dépose de l’échafaudage intérieur, qui masquait partiellement l’horloge astronomique, et le retour du vitrail représentant Saint-Christophe dans la baie.

La baie a été restaurée dans les ateliers Parot à Aiserey (Côte-d'Or), sous la maîtrise d’œuvre de Pierre-Yves Caillault, architecte en chef des monuments historiques (ACMH). Une restauration financée par l’État / DRAC Grand Est.

Le vitrail a d’abord été déposé et remplacé par un calfeutrement provisoire en polypropylène, étanche et anti-feu.
Chaque verre a été relevé sur un calque, le réseau de plombs, qui n’était pas d’origine, a été supprimé, puis les verres ont été nettoyés un à un, mécaniquement puis chimiquement, sous binoculaire.
Les casses ont été remplacées par des collages époxydes teintés dans la masse.

Parti pris de restauration

Pour le vêtement de Saint-Christophe, un problème particulier s’est posé : celui-ci avait été extrêmement morcelé, géométriquement, au XVIIe siècle, soit pour créer une sorte de « tartan » avec le réseau de plomb, soit pour augmenter le bénéfice du verrier, qui aurait été payé à la pièce.
Ce découpage ne relevant pas d’un accident, mais d’un propos délibéré, ne pouvait être totalement effacé, cependant, il obscurcissait l’œuvre et gênait sa lecture.
Une solution de compromis a été retenue, en remplaçant ce réseau du XVIIe siècle par des montages Tiffany®, c’est-à-dire en sertissant les verres dans une lame de cuivre étamée, puis en les soudant bord à bord. Le découpage subsiste donc, mais atténué.

Remis en place, les panneaux redonnent à voir l’immensité de ce motif de plus de 10 mètres, qui avait nécessité au XVIe siècle l’adjonction de meneaux tant la verrière était vaste et sujet à déformation.

L'accélérateur de particules "AGLAE" au chevet du vitrail de la cathédrale de Strasbourg

Quelques pièces du vitrail ont parallèlement été soumises à AGLAE (Accélérateur Grand Louvre d'Analyses Élémentaires), l’accélérateur de particules du centre de recherche et de restauration des Musées de France, pour améliorer la connaissance de la composition et de la datation relative des vitraux alsaciens.