Temps de répétitions publiques des « Vies minuscules » à La Loupe (Eure-et-Loir) pour le Théâtre de l’Argile.

Le metteur en scène Jean-Christophe Cochard se passionne de longue date pour l’œuvre de l’écrivain Pierre Michon, les « Vies minuscules ».

Comme il le dit lui-même : présenter les Vies minuscules est une gageure tant pour le public que pour le comédien. Ce texte est en apparence peu propice à une expression théâtrale propre à être partagée avec des spectateurs, encore moins semble-t-il pour être compris par un jeune public. Pourtant les Vies minuscules mises en scène par Jean-Christophe Cochard ont été jouées une centaine de fois, essentiellement en milieu rural, avec un bon retour du public. Pour s’approprier le texte metteur en scène et comédiens ont dû inventer une pédagogie qui est devenue aujourd’hui un objet de transmission.

Cette pédagogie consiste retrouver les différentes étapes qui ont permis d’entrer dans le texte puis d’éprouver les résonances intimes renvoyant à l’histoire personnelle de tout un chacun. Les répétitions publiques des "Vies minuscules" embarquent des spectateurs-acteurs dans cette recherche de l’intime, avec des temps d’arrêt où le metteur en scène propose aussi bien aux comédiens qu’aux spectateurs d’accentuer telle partie, de la faire plus lente ou plus incisive après avoir tenté d’approcher la pensée de l’auteur, de ressentir ses émotions à un instant particulier.

Habitants des villages, résidents en Ehpad, jeunes des foyers ruraux entrent ainsi dans la densité sémantique de Pierre Michon, densité qui devrait les rebuter et mais les emmène finalement loin dans l’exploration de la condition humaine grâce aux interventions du metteur en scène et au jeu cent fois renouvelé des comédiens, Denis Marc et Thierry Gibault.