L’école François Mitterrand de Saint-Jean de la Ruelle (ville de l’agglomération Orléans Métropole -Loiret-) accueille depuis plusieurs semaines les ateliers Hip hop danse de PROMS QUARTIER, encadrés par le chorégraphe et danseur Simon Dimouro, directeur artistique de sa compagnie « entité » (Tours).

J. BLOCH, conseiller musique et danse / DRAC - Simon Dimouro - E. HUET, présidente de l’OSL

L’Orchestre Symphonique du Loiret (OSL) est à l’initiative de ce programme au départ musical, mais qui s’ouvre à la danse (Programme Régional Musical et Social). Des animateurs accompagnent le chorégraphe. Dans le temps périscolaire (deux après-midi par semaine), le processus « A’TEMPO » inventé par l’OSL propose aux enfants volontaires des activités sportives et culturelles. Dans le cas qui nous occupe, il vise à promouvoir l’accès à la pratique de la danse au sein des quartiers prioritaires des villes.

L’opération PROMS (dans toutes ses composantes, PROMS PJJ -protection judiciaire de la jeunesse- pour les enfants et adolescents de centres fermés ou de maisons de l’enfance, et PROMS QUARTIERS qui vise à faire entrer les pratiques artistiques musicales et chorégraphiques dans les écoles, collèges et lycées de quartiers prioritaires pour la politique de la ville) est soutenue par la Direction régionale des affaires culturelles Centre-Val de Loire, la Ville de Saint-Jean de la Ruelle, le Département, la Région ainsi que par la Fondation SNCF.

Plusieurs  classes participaient à cette formation. La préparation suit un protocole précis et rigoureux : le début des ateliers commence par un échauffement musculaire, puis le travail se poursuit individuellement, ensuite par groupe de trois, enfin collectivement. C’est seulement à ce moment-là que les figures les plus audacieuses et spectaculaires peuvent alors apparaître. Le hip hop est une discipline exigeante, elle nécessite une grande concentration, une certaine rigueur, et une préparation nécessaire et indispensable. Les enfants poursuivent les exercices et l’entraînement à la maison, parfois en famille, avec les frères et les sœurs.

"Les valeurs du hip hop sont transmises à cette occasion"

Le principe d’encadrement par des artistes professionnels qui veillent à la sécurité des enfants est garanti. Des assouplissements terminent la séance qui dure une heure.

Les valeurs du hip hop sont transmises à cette occasion : dépassement de soi, respect de l’individu dans le groupe, émulation, amusement malgré l’effort. Ces constantes sont héritées des Etats-Unis (le Bronx de New York à l’origine) au début des années soixante-dix. Le mouvement rassemble des courants musicaux désormais bien identifiés et riches, mais aussi la danse, le graff, la mode vestimentaire, caractéristiques de ce mouvement.

Le hip hop est popularisé en France dix ans plus tard dans les années quatre-vingt (notamment grâce à l’émission télévisée de Sidney, « H.I.P. - H.O.P. » consacrée entièrement au hip hop, une première mondiale !). Des artistes français adoptent naturellement le mouvement, surtout ceux issus des quartiers, mais pas seulement. La France devient le second pays du hip hop, né aux Etats-Unis dix ans plus tôt.

Des compagnies s’installent ainsi dans les plus grandes villes de notre pays et connaissent la notoriété nationale et internationale. Ainsi, aujourd’hui, plusieurs CCN (centres chorégraphiques nationaux) sont dirigés par des artistes créateurs issus de ce mouvement chorégraphique qui a sa synthase, son lexique, sa grammaire, ses codes et ses figures. Elles interviennent bien sûr dans le domaine et le processus de la création et renouvellent le genre, sans figer ces passages obligés souvent spectaculaires, parfois sidérants qui le caractérisent (danse au sol ou danse debout), source de sa popularité auprès des jeunes et du public.

Le dernier rapport public en date sur « la nouvelle scène hip hop » est riche d’enseignements (artistiques, sociologiques, politiques). Il est signé par Aurélien Djakouane et Emmanuel Négrier (2016 – La Villette / ministère de la Culture – Fondation de France – CNRS – Le Cepel – Université PARIS OUEST – Réseau en scène Occitanie).