Les découvertes archéologiques sous la future LGV Tours-Bordeaux.
Journée «portes ouvertes» le mercredi 31 octobre 2012 de 11h à 17h
Visites guidées du chantier de fouilles par les archéologues, entrée libre
Accès : route «La Borderie»
- Depuis Maillé, rue de la Paix/D941, puis la seconde à gauche après le pont
- Depuis la D910, direction Maillé, puis la troisième à droite
(Prévoir des bottes ou de bonnes chaussures. La manifestation sera annulée en cas d’intempéries)

Dans le cadre du projet d’aménagement de la ligne à grande vitesse devant relier Tours à Bordeaux, une fouille archéologique a été prescrite par le Service régional de l’Archéologie (Drac Centre) à Maillé, sur le versant nord de la vallée de la Vienne, au nord du ruisseau du Réveillon.

D’une surface de presque 8 hectares, les recherches ont mis au jour des vestiges datant de la Préhistoire jusqu’au Moyen Âge.
La caractérisation des vestiges, leur datation et l’étude spatiale devrait permettre de mieux comprendre ces occupations.

Une première occupation préhistorique 16000 à 11000 avant notre ère
Les vestiges préhistoriques se limitent à quelques éléments en silex taillés : lame et éclats de débitage datant du magdalénien (16000-11000 avant J.-C.). En provenance du plateau, ils  témoignent d’une occupation dès la Préhistoire récente. En effet, la présence d’argile contenant des silex favorise l’implantation de ces populations qui trouvent ici des matières premières facilement accessibles.

L’installation gauloise… 80 à 30 avant notre ère
L’occupation gauloise se développe principalement au sud de l’emprise. Il s’agit d’un réseau fossoyé peu étendu, mais relativement bien structuré. Les vestiges semblent délimiter des  parcelles à vocation agricole, puisqu’il n’y a pas de trace d’habitat. L’entretien régulier des fossés, par curage, indique la présence d’une communauté certainement pérenne. Un mobilier  abondant a été retrouvé (céramique et faune). Il témoigne de la proximité de l’habitat et permet de datercette occupation de La Tène D (80-30 avant J.-C.).

Puis antique -Ier au IIIe siècle
L’occupation antique (Ier-IIIe siècle après J.-C.) se retrouve en partie au-dessus de celle de La Tène. Les vestiges sont fortement arasés comme en témoignent les rares maçonneries  mises au jour. Un enclos maçonné délimite un espace où se trouvent de nombreuses fosses et deux celliers. Le mobilier retrouvé est composé de fragments de céramique sigillée,  d’amphores, d’enduits peints, de meules, et de nombreux moellons calcaires. Il témoigne d’un domaine agricole antique d’une certaine importance.

L’essor agricole au Moyen Âge - VIIe à XVe siècle
L’occupation médiévale apparaît dès l’époque mérovingienne (VIIe siècle), prend son essor sous les Carolingiens (VIIIe-Xe siècle) et se poursuit jusqu’au bas Moyen Âge (XIVe-XVe siècle).  Deux pôles, constitués de bâtiments sur poteaux, de structures de stockage (silos) et délimités par un fossé, se distinguent nettement à partir de la période carolingienne. La fouille a  également livré quelques tessons de Communiqué de presse 5 octobre 2012 céramique, plusieurs fragments de meules et un important lot de faune domestique (bovins, ovins, porcins,  oiseaux). L’ensemble témoigne d’espaces à vocation agricole : élevage, stockage de céréales et autres denrées. Plusieurs souterrains, certains voués au stockage, d’autres destinés à  servir de refuge, se répartissent sur l’ensemble du site. Ces données révèlent une communauté dense et organisée, probablement régie par un pouvoir seigneurial.

Aménageur
Lisea – Coséa
Recherches archéologiques
Inrap
Prescription et contrôle scientifique
Service régional de l’Archéologie, Drac Centre
Responsable scientifique
Gwenaël Roy, Inrap

Illustration : © G. Roy, Inrap - Sondages mécaniques dans des fossés