Un exercice a été organisé le 22 février à la cathédrale Saint-Julien du Mans pour tester la mise en œuvre opérationnelle du plan de sauvegarde des biens culturels par le SDIS 72 et les équipes de la DRAC des Pays de la Loire.

Cet exercice avait pour objectif de tester la mise en œuvre du PSBC.  Son succès a permis de le déclarer opérationnel.

Le plan de sauvegarde des biens culturels (PSBC)

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La DRAC s’est emparée du sujet des plans de sauvegarde des cathédrales des Pays de la Loire avant le 15 avril 2019. La réalisation de ces outils accompagne les nombreux travaux réalisés ces dernières années pour mettre aux normes de sécurité ces édifices complexes. La première étape a été de lancer un important travail préalable de recensement et de récolement des objets mobiliers dans les cathédrales, nécessaire à l’établissement d’un document fiable et complet. Une réunion rassemblant les 5 SDIS régionaux a été organisé par la DRAC pour un partage d’expérience et l’amorce d’une réflexion globale. Toutefois, chaque PSBC est du sur mesure : la variété des édifices, des types d’œuvres, plus ou moins accessibles, et les méthodes d’intervention parfois différentes des SDIS d’un département à l’autre imposent la recherche de solutions propres à chaque cathédrale. Aujourd’hui les 5 cathédrales sont dotées d’un PSBC. Le Mans est le premier exercice avec mise en œuvre du plan par un exercice de grande ampleur.

Retour d'expérience lors de l'incendie de la cathédrale de Nantes le 18 juillet 2020

L’existence d’un plan de sauvegarde des biens culturels à la cathédrale a permis un repérage efficace des œuvres au moment du sinistre et une prise de décision rapide sur les interventions à prévoir. Les œuvres qui pouvaient être préservées l’ont été ainsi.

Au Mans : une collaboration étroite entre la DRAC et le SDIS

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La DRAC s’est chargée, après l'inventaire de l'ensemble des œuvres, de l’organisation des séances d’essais sur place, et de la rédaction du document. Le SDIS (une équipe de six personnes menée par le Commandant Benoît Guérin) s’est rendu disponible pour quatre séances d’essais de manipulation qui ont permis de définir au mieux les protocoles, œuvre par œuvre. Ces protocoles devaient à la fois servir leur but premier, la préservation des œuvres, et être rapides et simples pour une mise en œuvre efficace dans des circonstances de sinistre (nuit, fumée, eau…). Plusieurs versions intermédiaires du document ont été réalisées, pour échanges et commentaires sur l’ergonomie du document, la pertinence des protocoles…

Le document est aujourd’hui considéré comme achevé et les commandes de matériel ont été réalisées mais une veille constante est nécessaire. Les cathédrales sont des édifices cultuels et culturels : les œuvres peuvent être déplacées (vie de l’édifice, restauration, exposition temporaire…) et le PSBC doit suivre ces évolutions. Le matériel pour protéger et évacuer les œuvres a été acheté par la DRAC : il devra être maintenu en état.

Une priorisation des œuvres 

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Les œuvres ont été réparties, pour les plus importantes (la cathédrale abrite des centaines d’objets anciens de valeur patrimoniale et artistique variable), en trois niveaux de priorité, P1 à P3. Le niveau de priorité 1 inclut les vitrines du trésor (orfèvrerie essentiellement), les sculptures en terre cuite de la cathédrale, les stalles de la fin du XVIe siècle et la châsse de Saint-Julien. Certaines œuvres ne peuvent être protégées matériellement (orgue, peintures murales, vitraux) : elles sont néanmoins signalées dans le PSBC comme patrimonialement très sensibles, « à préserver », afin que les pompiers puissent les protéger, dans la mesure du possible, en adaptant leur intervention.