Ce deuxième fascicule de 48 pages, édité par OREP et toujours écrit par Dominique Cliquet, brosse le tableau des occupations paléolithiques de Normandie, depuis sa façade maritime (Cotentin) jusqu'aux confins de la Picardie (Pays de Caux et Pays de Bray). Avant de faire intervenir l'acteur de cette préhistoire ancienne, le décor est « planté » . On y aborde l'évolution des environnements dans lesquels évoluait ces « grands prédateurs » (chasseurs-cueilleurs), les différentes espèces humaines qui se sont succédées depuis 550 000 ans en Normandie.

Pour ces périodes anciennes, il serait illusoire de tenter d'écrire une histoire « linéaire », aussi nous avons pris le parti de procéder par « coups de projecteurs » afin d' illustrer divers aspects de la vie de nos « ancêtres ». La spirale du temps nous entraine vers – 350 000 sur les berges de la Seine, sur un site d'habitat, ou vers – 320 000 sur les côtes du Cotentin quand Homo Heidelbergensis (grand-père des néandertaliens) taillaient des galets aménagés sur la plage. Les témoignages les plus nombreux concernent les néandertaliens que le lecteur retrouve sur les sites de chasse à l’éléphant antique à Ranville, vers – 230 000 ans, à l'aurochs et aux cervidés à Tourville-la-Rivière en vallée de Seine, vers – 220 000 ans ou bien au Rozel, vers – 110 000 ans. L'archéologie nous a permis d'analyser l'habitat de ces néandertaliens dans les sites du Cotentin, entre – 200 000 et – 150 000 ans, puis dans la même région entre - 110 000 et – 70 000 ans …

L'aspect technique est surtout illustré par le travail de la pierre, notamment avec l'analyse des nombreux amas de débitage et de façonnage d'éclats et d'outils en silex, comme sur les grands sites d'ateliers de production d'outils bifaciaux du Bessin, de l'Eure et de l'Orne qui correspondent aux derniers peuplements néandertaliens. Enfin, notre « spirale temporelle » nous fait rencontrer les Hommes modernes (nous), de façon anecdotique au début du Paléolithique supérieur, puis de manière plus marquée à la fin de la période, avec les sites d’habitats, mais surtout les deux grottes ornées conservées en vallée de Seine. Le « voyage » s'achève avec notre réchauffement climatique et les derniers chasseurs-cueilleurs du Mésolithique. Un petit fascicule de la même collection leur est consacrée sous la plume d'Emmanuel Ghesquière, archéologue à l'INRAP.