Le Festival de Royaumont offre chaque année un regard inédit sur la musique et la danse et propose ainsi au public toute la diversité des formes artistiques d'aujourd'hui. Pour l’édition 2022, la danse est spécialement mise à l’honneur lors de la grande manifestation baroque du Val d'Oise, soutenue par la Drac Île-de-France.
Du 3 septembre au 2 octobre, 12 programmes, mûris à l’abbaye en 2022, sont présentés en création. 24 œuvres nouvelles de musique et de danse seront révélées au public. Côté danse, le Pôle Création Chorégraphique, De l’accompagnement à la création présente toutes les créations des jeunes chorégraphes invités. En phase avec leur époque, ils abordent des thèmes pleinement d’actualité, comme l’urgence écologique, la nature, la représentation de la figure féminine dans la société. Ils offrent une lecture chorégraphique en lien avec les éléments et s’associent aussi à la création musicale pour rendre leur art encore plus immersif. Leur travail est déjà largement suivi par de nombreuses scènes nationales dont le CND de Pantin. Catherine Legrand pour So Schnell, Anna Chirescu pour Vaca, Doria Belanger pour Joule et Joule In Situ, Volmir Cordeiro pour Metropole, Main dans la Main pour Edmond Russo et Shlomi Tuizer
Le samedi 3 septembre, trois spectacles phares Darker than Black, So Schnell et Burning bright sont proposés en ouverture du Festival
Darker than Black - Ensemble ICTUS
Darker than black © Volker Beushausen
La soprano, Theresa Dlouhy, Eva Reiter, la flûtiste et gambiste et Tom Pauwels, le guitariste de l’ensemble Ictus font entendre la musique de John Dowland et de ses descendants contemporains. Entre musiques classique et électro, un spectacle qui fait le tour du monde. Première Française ! (15h00, réfectoire des convers).
So Schnell - Catherine Legrand
So Schnell, reprise du spectacle écrit et chorégraphié par Dominique Bagouet. Une référence dans la danse contemporaine, ici remonté par une de ses danseuses fétiches, Catherine Legrand. So Schnell est un classique. La pièce de Dominique Bagouet a été créée à Montpellier en décembre 1990. Après une première reprise en 2007 par le Ballet du Grand Théâtre de Genève, Catherine Legrand qui avait dansé à Montpellier le jour de la création, a voulu partager So Schnell avec une nouvelle génération de spectateurs.
So Schnell © Caroline Ablain
La chorégraphe, s’est concentrée sur ses douze danseuses et danseurs d’âge et d’horizon très divers "Ah ! combien fugitive, ah ! combien vaine est la vie de l'homme" s’exclamait Bach dans sa cantate de 1724 ; "Ah ! Combien plus durable est la trace de son passage" lui répond Catherine Legrand… (17h30, dans les jardins).
Burning bright de Hugues Dufourt - Les percussions de Strasbourg
Une des plus belles institutions françaises et unique au monde. Les six percussionnistes strasbourgeois (Minh-Tâm Nguyen, Hsin-Hsuan Wu, François Papirer, Enrico Pedicone, Alexandre Esperet, Thibaut) reviennent à l’abbaye avec un chef-d’œuvre récent.
Burning bright, Les percussions de Strasbourg © keuj
Burning Bright a été écrit en 2012, pour les 50 ans de la formation, par Hugues Dufourt. Le compositeur et philosophe, notamment élève de Gilles Deleuze, emprunte son titre au poète anglais William Blake et se nourrit de ses images de tigres "s’embrasant au fond des forêts de la nuit" (20h45, ruines de l’abbatiale)
Ictus, Johanna Vargas, Marie Ythier
L’Académie Voix Nouvelles offre une résidence de deux semaines à l’abbaye en compagnie de compositeurs chevronnés, qui aident à finaliser les partitions. Cette année, des artistes de différentes générations prodiguent leurs conseils : le Français Frédric Durieux, qui a fait don à la Bibliothèque de Royaumont de ses archives musicales, l’Autrichien Clemens Gadenstätter, qui entraîne la recherche musicale sur de nouveaux terrains, comme la vidéo, l’espace ou la lumière, et le Russe Dimitri Kourliandski, désormais en exil en France.
Académie des voix nouvelles © Festival de Royaumont
Ictus, un ensemble proche de la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker (et de la Fondation Royaumont, qui l’a déjà accueilli), se met également à la disposition du jeune créateur pour l’aider à obtenir les couleurs et les atmosphères qu’il cherche. Deux artistes récemment entrées en résidence à l’abbaye, la soprano Johanna Vargas et la violoncelliste Marie Ythier sont également à leurs côtés (dimanche 4 Septembre, 11h30 et 15h30 (réfectoire des moines).
Œuvre chorégraphique d’Anna Chirescu
Alors qu’elles dansaient Beach Birds de Merce Cunningham, une gracieuse évocation du vol des oiseaux sur une plage, Anna Chirescu et Catarina Pernão ont eu envie de se confronter à d’autres formes d’animalité. Et pourquoi pas à la vache ! Elles en ont fait le sujet d’une fable écologique espiègle et remuante. Sur des musiques électroniques de Yoan Chirescu.
Vaca © Royaumont 2022
Une scène après l’autre, elles illustrent les différentes facettes de la vache, lui restituent sa place au centre de notre civilisation et invite le spectateur à s’interroger sur son rapport au vivant mais aussi, plus largement, sur la part de nature qu’il reste en lui, sur son imaginaire, sur les figures de la féminité…(samedi 10 septembre 17h30, dimanche 11 septembre 14h et 15h30).
Projet labellisé par l’Institut Français dans le cadre de la Saison France Portugal Compagnie accompagnée par Danse Dense. Avec le soutien de la DRAC Ile de France.
Dress Code (création 2022)
Deux des compositeurs et improvisateurs les plus prolifiques des scènes jazz et électronique actuelles : Jocelyn Mienniel et Christophe Chassol.
Entre musiques jazz, électro, et rapp, ce spectacle est présenté le 4 septembre à Jazz à La Villette. Jocelyn Mienniel (direction artistique – artiste en résidence à Royaumont). Flûtiste classique de formation, compositeur, arrangeur, membre de l'Orchestre National de Jazz entre 2009 et 2014, directeur artistique de la Compagnie DRUGSTORE MALONE, cet artiste est toujours en quête de nouvelles rencontres dans le champ de la gastronomie, du conte ou des arts plastiques.
Christophe Chassol © Flavien Prioreau
Christophe Chassol (Fender Rhodes, CP 80, sampleur, co-composition) a longtemps travaillé pour le cinéma avant d'imposer sa capacité à tout réinventer dans le monde de la pop. (samedi 10 septembre 20h45 et dimanche 11 septembre 15h30, ruines de l’abbatiale)
Installation vidéo "Joule" de Doria Belanger
En préambule à son spectacle Joule, in situ, la chorégraphe et vidéaste Doria Belanger présente l’installation Joule. Sur un écran, elle diffuse un film en plans-séquences à propos d’une forme d’énergie (éolienne, solaire, nucléaire…). Sur l’autre, le spectateur assiste à une chorégraphie que Doria Belanger a filmée en pleine nature et qui résonne ou contraste avec cette énergie (11 septembre 22, dans les jardins, déambulation)
Joule - in situ (création 2022)
conception et chorégraphie : Doria Belanger (Résidence à Royaumont du 8 au 11 mai 2022)
© Joule, Installation vidéo Doria Belanger
La chorégraphe fait tanguer notre rapport à l’énergie et rappelle par la danse que le corps humain est le meilleur des moteurs. Avec Joule, elle propose une installation vidéo qui juxtapose deux écrans, l’un diffusant des images d’installations produisant de l’énergie (éoliennes, centrales nucléaires…), l’autre montrant ses interprètes évoluant au sein d’espaces naturels fragiles ou menacés. A Royaumont, la danse s’évade, elle échappe aux téléviseurs pour arpenter les jardins, habiter le cloître ou faire revivre les ruines. En solo, duo, trio ou quatuor, la troupe de danseurs reprend la méditation de la chorégraphe. Chaque scène est dédiée à une source d’énergie particulière, le point d’orgue étant un tableau consacré à l’électricité elle-même (samedi 17 septembre, 14h30, dans les jardins, déambulation).
Coproduction : La Commanderie, mission danse de Saint-Quentin-en-Yvelines; l'Espace 1789, scène conventionnée danse de Saint-Ouen; théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, scène nationale. Partenaire institutionnel : DRAC Ile-de-France.
chorégraphie, scénographie: création lumière, danse Rebecca Journo
La chorégraphe a choisi de sonder les clichés qui s’échangent par millions, peut-être des milliards, chaque jour sur les réseaux sociaux. Formée à Londres, enrichie par ses collaborations avec des compagnies suisses ou irlandaises, Rebecca Journo a commencé sa carrière personnelle avec deux solos qui auscultaient des figures de l’asservissement féminin, L’épouse (en 2018) et La ménagère (en 2019). Dans sa nouvelle création, plus ambitieuse encore, un quatuor adopte l’ensemble des pauses possibles. Face aux spectateurs, sur une composition qui mêle des bruits d’eau et de verre, quatre femmes cherchent ce qui les représente. Comment incarner seule une identité que l’on sait multiple, quasiment contradictoire ? Ou comment se partager une même identité, une même image idéale ? Ces questions se posent sans jamais que la danse ne cesse. Faussement immobilisés, les corps sont en effet en perpétuel réajustement. C’est le mouvement qui dessine le chemin d’une image à une autre et, en l’ordonnant, Rebecca Journo révèle ce qui manque à trop de clichés : une vérité, une âme (samedi 17, 16h et dimanche 18 septembre, 14h, salle des charpentes).
Main dans la main
Création 2022 (spectacle jeune public), chorégraphie : Edmond Russo et Shlomi Tuizer, coproduction de la Fondation Royaumont
Un hymne au collectif pour quatre interprètes professionnels et une vingtaine d’enfants à partager avec tous les publics. Une pièce accessible au jeune public n’est pas nécessairement enfantine. Au contraire, il faut une grande maturité pour se mettre au niveau des plus jeunes, sans les prendre de haut.
Main dans la main © Agathe Poupeney
Réunis depuis 2003, les chorégraphes Edmond Russo et Shlomi Tuizer ont pris le temps de multiplier les rencontres. Leurs interventions auprès de publics très variés, au plus près des villes, des milieux les plus divers, leur ont permis de partager ce qu’ils savent des corps en mouvement avec leurs semblables les plus apparemment dissemblables : danseurs professionnels autant qu’amateurs, adultes autant qu’adolescents… Récemment, à leur métier d’artistes s’est ajouté le statut de parents. Leur désir de créer une pièce avec et pour le jeune public en est sorti grandi. Ainsi est né Main dans la main, une œuvre pour quatre interprètes professionnels et une poignée d’enfants qui est créée au Festival de Royaumont (18, 19 et 20 septembre 2022 dans le cadre du Festival de Royaumont).
Métropole
Couvert d’une cape carnavalesque, ce chorégraphe brésilien iconoclaste invente la contre-culture corporelle du XXIe siècle
Conception, chorégraphie et interprétation : Volmir Cordeiro, création 2021 – Coproduction de la Fondation Royaumont
A 21 ans, Volmir Cordeiro s’est installé dans une favela de Rio pour y rejoindre la troupe de la chorégraphe Lia Rodrigues. Lui qui passait pour un marginal dans la ville moyenne qui l’avait vu naître a appris à revivre dans les marges d’une mégapole. C’est là, entre deux règlements de compte et autant de descentes de police, que s’est cristallisée sa vision du monde. Métropole la décrit en peu de mots. Élargissant sans cesse l’espace, Volmir Cordeiro traverse la scène à grands pas, couvert d’une cape carnavalesque et dissimulée sous un masque inquiétant. La peur est au cœur de son propos. Pour lui, la ville fabrique la terreur et, d’un simple bercement, l’apaise par ses réponses sécuritaires.
Volmir Coldeiro © Marc Chesneau
La métropole domestique les corps, brutalise les chairs autant que les êtres mais un geste de rébellion peut surgir à tout instant. Le corps du danseur l’incarne par moments dans ce qu’il décrit comme un "opéra dansé punk et endiablé". Mis en mouvement par la caisse-claire de Philip Foch, Volmir Cordeiro provoque les spectateurs et invente une contre-culture corporelle pour le vingt-et-unième siècle. Échapper à la vigilance, briser la logique d’obéissance reste possible semble-t-il gronder. Le jeune Brésilien le prouve : il est devenu l’un des chorégraphes les plus admirés de l’hexagone et cet appel à la révolte a été créé à Points Communs, la nouvelle scène nationale de Cergy-Pontoise, dans le cadre du Festival d’Automne samedi 24 septembre 15h00, Ruines de l'abbatiale . La compagnie Donna Volcan est soutenue par la DRAC Île-de-France au titre de l’aide à la structuration
kora : Ballaké Sissoko, Hoesch électronique, direction artistique Lorenzo Bianchi
Ballaké Sissoko est un aventurier. Sous des dehors tranquilles, le joueur de kora est l’un des artistes les plus intrépides de son temps. Aucune collaboration ne l’effraie, tant que ses partenaires se montrent à sa hauteur. On a ainsi entendu cet héritier direct de l’art des griots d’Afrique de l’Ouest croiser les cordes avec le violoncelliste Vincent Ségal, dialoguer avec le rappeur Oxmo Puccino ou partager les envolées poétiques du groupe Feu ! Chatterton. Récemment, Royaumont, qui a déjà accueilli Ballaké à de multiples reprises, lui a proposé de s’aventurer plus loin encore de son univers d’origine, le répertoire sans cesse renouvelé des grands hérauts de l’empire mandingue. La Fondation lui a présenté Lorenzo Bianchi Hoesch, un compositeur proche de l’Ircam, virtuose de la création électronique en temps réel. Une première rencontre a été organisée dans l’une des salles de travail de l’abbaye. Très concluante, elle débouche après plusieurs semaines de résidence sur un programme aussi novateur qu’espéré : Radicants. La kora y est à la source de tout ; l'électronique en est le prolongement, la résonance et la forme finale. Entre les deux, aucune opposition mais, au contraire, une symbiose féconde, qui rappelle celles qui se trament sous terre et qui permettent aux végétaux d’échanger (samedi 24 septembre 17h30, salle des charpentes).
Clavecin et direction : Bertrand Cuiller, clavecin : Violaine Cochard, Pierre Gallon, Olivier Fortin, l’ensemble Le Caravansérail
Bertrand Cuiller, élève de Pierre Hantaï et de Christophe Rousset se passionne pour les Anglais William Byrd, John Bull et John Blow, participe à la célébration du génie de l’Italien Domenico Scarlatti, enregistre des intégrales des Français Jean-Philippe Rameau et François Couperin mais ne peut s'empêcher de mettre régulièrement les partitions méconnues de Bach à son programme. Par ailleurs, Bertrand Cuiller il crée un ensemble en 2015, lors d’une résidence à Royaumont, et imagine l’année dernière un programme qui lui permet de jouer avec trois clavecinistes de sa trempe.
Concertos de Bach pour 3 et 4 clavecins / Le Caravansérail de Bertrand Cuiller © Jean-Baptiste Millot
Trop rarement entendus, les concertos pour plusieurs clavecins de Bach sont d’une prodigieuse invention. La façon dont ils font dialoguer les instruments marque une étape importante dans l’histoire de la musique. Bertrand Cuiller leur adjoint ici une transcription inédite de l’un des Concertos Brandebourgeois qu’il avait déjà donné dans le réfectoire des moines de l’abbaye en 2017 (1er octobre 20h45, réfectoire des moines).
Bella Donna : femme sublime, fleur mortelle
Ensemble ApotropaïK, Clémence Niclas : flûtes à bec et chant, Louise Bouedo : vièle à archet, Marie-Domitille Murez : harpe gothique, Clément Stagno : luth médiéval
Depuis sa création en 2015, le jeune ensemble renouvelle l’approche des répertoires médiévaux. Il esquisse sans cesse de nouveaux arrangements, mêlant subtilement les timbres des instruments dont il joue : flûtes, vièle à archet, harpe gothique, luth… En parallèle, il se livre à un patient travail de recherche, consultant des sources telles que le Codex Faenza, un manuscrit italien copié aux alentours de l’an 1400. De tous ces travaux naît cet hommage à la "bella donna", la femme idéalisée, celle dont rêvent les pratiquants de l’amour courtois ; tout le contraire de la sorcière qui jette dans son chaudron des baies de « belladone », une plante méditerranéenne (Atropa belladonna pour les botanistes) qui peut être toxique. D’une légende à l’autre, de l’être adoré à celui qui menace, le quatuor ouvre au spectateur les portes de l’imaginaire médiéval.
Bella Donna : femme sublime, fleur mortelle / Ensemble ApotropaïK © Vincent Arbelet
L’ambiguïté de la figure féminine est au cœur de ce programme, qui conjugue, en trois mouvements très ordonnés, chants de troubadours, odes enflammées à la Vierge et réminiscences de récits antiques, à propos par exemple de Médée, la magicienne meurtrière, ou d’Hélène, dont la beauté déclencha la Guerre de Troie. La juxtaposition de cette quinzaine de pièces révèle la profonde imbrication des mythes anciens et contemporains qui circulaient en Europe du XIIe au début du XVe siècle. Mais la musique d’ApotropaïK ne relève en rien de la mythologie. Avec ce concert, l’ensemble réconcilie petite et grande histoire, fictions du passé et authenticité musicale. Notre réel s’en trouve enrichi d’une nouvelle vision du monde (dimanche 2 octobre 11h 30, réfectoire des convers).
Ensemble Organum Marcel Pérès, Jean-Christophe Candau, Jean-Pierre Lanfranchi, Jean-Étienne Langianni, Jérôme Casalonga, Antoine Sicot, Luc Terrieux, François-Philippe Barbolos, direction Marcel Pérès
Un siècle avant que Christophe Colomb ne traverse l’Atlantique, Guillaume de Machaut avait déjà remis l’histoire en mouvement. En écrivant à lui seul une messe dédiée à la Vierge, il anticipait la Renaissance et sa reconnaissance de la personnalité unique de l’artiste. Surtout, en la concevant pour quatre voix, il annonçait le déclin du plain-chant, cette technique vocale caractéristique de la première partie du Moyen Âge, qui privilégiait l’unisson. Cette Messe de Notre Dame a toujours été en avance sur son temps. Elle l’était entre 1360 et 1370, lorsque Guillaume de Machaut l’a composée ; elle l’était encore entre 1984 et 2000, lorsque l’ensemble Organum en a renouvelé l’interprétation lors de sa résidence à l’abbaye de Royaumont.
Messe de Guillaume de Machaut © Ensemble Organum
Sous la direction de Marcel Pérès, le chœur l’a longuement étudiée, échangeant à son propos avec des historiens et des musicologues et s’appuyant sur les ultimes témoignages de la tradition des chantres. L’enregistrement de la Messe, finalement réalisé en 1995, visait à renouer avec la spiritualité et l’expertise musicale des musiciens du XIVe siècle. A sa parution, pourtant, le disque a fait scandale. Certains critiques lui reprochaient son dynamisme et sa proximité avec les musiques traditionnelles. Ils avaient tort : l’album figure désormais sur la liste des"100 enregistrements qui ont bouleversé le XXe siècle" selon le New York Times. Aujourd’hui, la Messe de Notre Dame reste hors de tout temps (dimanche 2 octobre 15h30, réfectoire des moines).