Vendredi 9 novembre 2018 ont été inaugurées les nouvelles réserves mutualisées du musée Westercamp et des archives municipales de la ville de Wissembourg, installées dans une ancienne synagogue réhabilitée.
Avec ce nouvel équipement, la ville dispose d'un outil essentiel pour la conservation et la diffusion de son patrimoine archivistique et muséal.

Les travaux, d'un montant total de 1,66 million d'euros, menés par la commune, ont été subventionnés par la DRAC Grand Est, la région Grand Est et le département pour un montant de 736 600 €.

La Direction régionale des affaires culturelles a accompagné le projet à hauteur de 210 462 € :

  • 130 462 € HT (près de 16% des 838 530€ HT du projet "Musée") ;
  • 80 000 € HT (près de 10 % des 829 000€ HT du projet "Archives").

La création de réserves qui offrent les conditions optimales en terme de conservation préventive, ainsi que l’acquisition de l'ancienne sous-préfecture pour y accueillir le futur musée et le récent achat du fonds Wentzel d'imagerie populaire, marquent un engagement fort de la Ville dans la préservation et la mise en valeur de ses collections muséales et archivistiques et la réouverture du musée.

Le projet architectural

Réalisée par Martial Frey, du cabinet d'architectes AEA, cette réalisation architecturale s'inscrit plus largement dans une opération de requalification urbaine.

Le projet s’articule en deux espaces distincts :

- la réhabilitation de la synagogue désacralisée, dont l’histoire est représentative de la dernière Annexion
Inauguré en 1871, le premier édifice, détruit durant la Seconde Guerre mondiale, avait été reconstruit entre 1951 et 1960.
Il abrite désormais un espace d'accueil et de consultation publique des archives, un espace d'exposition et des locaux administratifs. La conservation de certains éléments symboliques permet d’assurer la mémoire du lieu (étoile de David, boiseries intérieures du tabernacle, Tables de la loi, tribune...).

- la création d'un nouveau bâtiment, situé à l'emplacement de l'ancienne maison du Rabin
Les espaces s’organisent autour de magasins d’archives (au rez-de-chaussée), de réserves pour les collections du musée Westercamp (au 1er étage) et de différents espaces de travail mutualisés (espace de déchargement, salle de quarantaine, laboratoire de restauration et de photographie, etc.).
L'ensemble est climatisé afin d’assurer les meilleures conditions de conservation des biens culturels.

Du simple lieu de stockage au pôle de conservation du patrimoine

Les musées, comme les services d'archives ont connu, ces dernières décennies, une profonde mutation, les réserves des musées et les magasins d'archives n'y ont pas échappés :
- les réserves des musées, longtemps considérées comme un simple lieu de stockage, sont devenues, aujourd'hui, un outil majeur de la politique de conservation et de diffusion du patrimoine, ainsi qu'un lieu d'étude pour les chercheurs et les historiens ;

- la conception des magasins des services d'archives a été profondément bouleversé par l'évolution des connaissances en matière de conservation préventive. Des espaces qui se doivent de répondre aux exigences des quatre missions des archives : collecter, classer, conserver, communiquer.

Le musée Westercamp

Le musée Westercamp est un établissement municipal qui bénéficie de l’appellation « Musée de France ». Le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord (PNRVN) en assure la gestion scientifique.

Créé en 1913, le musée avait pour vocation à témoigner de l’histoire de la ville et à garder la trace de la culture rurale et du folklore de l’Outre-Forêt. Formant une sorte d’écomusée à échelle du territoire, il présentait l’image d’une Alsace idéale, jusqu’à sa fermeture, en 2002, les locaux n'étant plus adaptés à l'accueil du public et à la conservation des œuvres.

Acquisition du fonds Wentzel d’imagerie populaire

La Ville a acquis récemment le fonds Wentzel constitué notamment de 100 000 lithographies (225 000€), avec une participation exceptionnelle du ministère de la Culture, via le Fonds du Patrimoine (112 500€), ainsi que de la Région Grand Est, via le Fonds Régional d’Acquisition des Musées (45 000€).

Cette collection, qui appartenait aux héritiers de l’entreprise familiale Muller, témoigne d’une production qui comptait, aux XIXe et XXe siècles, parmi les plus importantes d’Europe, au même titre que celle d’Épinal.
Les estampes, les matériels d'imprimerie et de presse lithographique remontant au Second Empire et les archives forment un rare témoignage de l’importance artistique et industrielle de cette production et complètent le fonds de gravures déjà existant au musée lui-même, à la Bibliothèque universitaire (BNU), au musée alsacien ainsi qu’à la bibliothèque municipale de Strasbourg.

Un important travail de documentation, de tri, d'inventaire, de conditionnement menés sur plusieurs années, doit être programmé avant d'intégrer ces éléments aux collections du musée. Un comité scientifique assiste le musée dans ce travail.