Alors que les défilés de haute couture ont débuté dimanche 3 juillet, une double initiative vient de voir le jour. Elle vise à la mise en place d’une formation de premier plan au niveau international pour la filière de la mode française.
Double initiative
Préservation des savoir-faire, développement de la formation, renforcement de l’attractivité, soutien des talents à l’export : telles étaient quelques-unes des pistes mises en avant par Lyne Cohen-Solal le 18 décembre 2015 dans le rapport que lui avaient commandé les ministres de l’Économie, de l'Industrie et du Numérique et de la Culture et de la Communication sur les enjeux de l’industrie de la mode. « Face aux marchés internationalisés et à la réalité sociale de l’industrie de la mode, soulignait Lyne Cohen-Solal dans son préambule, la mode de France doit prendre ses responsabilités et encourager les professionnels à relever ensemble le défi de la créativité ». Ses préconisations dans le domaine de la formation viennent de trouver une première « traduction concrète » à travers deux initiatives récentes.
Il est nécessaire de créer une grande école de mode française capable de rivaliser en visibilité sur le plan international avec les établissements les plus prestigieux
Une grande école de mode
Le 29 juin, deux des plus importantes institutions françaises des métiers de la mode – l'Institut français de la mode (IFM) et l’École de la chambre syndicale de la couture parisienne – ont annoncé dans un communiqué commun leur « rapprochement stratégique ». Objectif : doter la France d’une école de référence mondiale, en combinant leurs atouts respectifs : création, expertise technique et management. Placé sous la responsabilité de l’IFM, établissement d’enseignement supérieur reconnu par l’État, ce nouvel ensemble, qui rassemblera 700 étudiants, dont 200 apprentis et alternants, 40 % d’étudiants étrangers et 2000 cadres en formation continue, offrira des formations professionnelles allant du CAP à Bac+5 et couvrant l’ensemble des problématiques professionnelles des métiers de la mode. Salué par Emmanuel Macron et Audrey Azoulay, ce projet répond à la « nécessité de créer une grande école de mode française capable de rivaliser en visibilité sur le plan international avec les établissements les plus prestigieux ».
Un master un métiers de la mode
Autre initiative : l’élaboration d’un cursus complet d’enseignement supérieur d’excellence dans le champ de la mode. Le lancement, dès la rentrée 2016, d’un premier master des métiers de la mode permettra de combler un manque dans les parcours universitaires et ainsi d’endiguer, selon Lyne Cohen-Solal, « la fuite des meilleurs élèves à l’étranger, à la recherche d’une reconnaissance officielle de leur excellence ». Né d’un partenariat entre trois établissements d’enseignement supérieur prestigieux – l’École nationale supérieure des Arts décoratifs, l’École des Mines et l’Université Paris-Dauphine – ce master permettra aux étudiants de suivre une formation approfondie reconnue par l’État aux différents métiers de la mode : de la création à la gestion, en passant par l’ingénierie.
Wanda Nylon, grand prix de l'Andam 2016
Créée à l'initiative du ministère de la Culture et de la Communication et du DEFI, l'Andam (Association nationale de développement des arts de la mode) soutient avec talent depuis 1989 les créateurs de mode émergents. Le 1er juillet, lors de sa traditionnelle remise de prix, l'Andam a attribué son Grand Prix, doté de 250 000 euros, à la marque française Wanda Nylon de la créatrice Johanna Senyk, qui s'est fait connaître par ses vêtements de pluie translucides. Le prix des premières collections a été attribué à Atlein, du créateur français Antonin Tron (100 000 euros). La marque de maroquinerie Tomasini Paris a remporté le prix accessoires de mode (40 000 euros).