Le 18 septembre, Aurélie Filippetti était aux côtés du Président de la République, François Hollande, qui a inauguré les nouvelles salles du département des arts de l’Islam au musée du Louvre.
Département des arts de l’islam. La cour Visconti du musée du Louvre accueille désormais les arts de l’islam. Avec ce projet initié il y a 10 ans, il s'agit pour Henri Loyrette, président-directeur du Louvre de « donner toute sa place au département des arts de l'Islam au sein du Louvre ». Le musée dispose en effet d'une collection importante d'objets islamiques restée dans les réserves, faute de place.
Les architectes lauréats, Mario Bellini et Rudy Ricciotti, ont relevé le défi de construire un bâtiment d’une grande modernité dans un lieu ancien et classé. Les espaces muséographiques qu’ils ont dessinés se déploient sur 2 800 m² répartis en deux niveaux, au-dessus d’une zone d’espaces techniques. Avec ces nouveaux espaces, le département triple ses surfaces d'exposition.
Point d’orgue du projet architectural, les salles de la cour Visconti sont recouverte d’une verrière qui respecte les façades historiques tout en l’ornant d'un élément d'une grande originalité. D’un coût de près de 100 millions d'euros, ces nouvelles salles ont été financés à 57% par des fonds privés. Il s’agit de la plus vaste opération de mécénat jamais entreprise au Louvre.
Une culture ouverte à tous. Dans son discours, le Président de la République a souligné que ce département des arts de l’Islam est un projet qui exprime notamment une certaine « conception de la culture, d’une culture ouverte à tous. Chaque citoyen, chaque personne, a droit à la beauté et à la création. Nul ne doit en être écarté, pour quelque raison que ce soit, les pires étant le préjugé ou l’ignorance. C’est la mission de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, que de faire vivre cette égalité. C’est pourquoi le gouvernement a placé l’éducation artistique parmi ses priorités, car rien n’est inné. Le beau, quand il est l’œuvre de l’esprit, s’apprend aussi. Et cet enseignement doit permettre aux enfants, à tous les enfants, d’acquérir bien plus qu’un savoir, une curiosité, une sensibilité, une élévation d’esprit, une fierté. »
Prouesse architecturale. La cour Visconti n’offre pas de ligne de corniche continue sur laquelle aurait pu venir se poser aisément une verrière. Par ailleurs, une telle structure aurait culminée, en outre, à plus d’une trentaine de mètres au-dessus de collections qu’elle aurait écrasées visuellement. Les architectes, Mario Bellini et Rudy Ricciotti, ont donc opté pour la construction d’un écrin de verre et de métal qui se détache (de 2,5 et 4 mètres)des façades de la cour.
Véritable prouesse architecturale, la couverture forme un nuage doré flottant au-dessus des salles du département des arts de l’islam. Elle fait aussi penser à un tapis volant digne des Mille et une nuit. Pour sa part, Mario Bellini la voit légère et brillante comme une « aile de libellule »...
L’une des plus belles collections du monde. Initié il y a 10 ans, le département dédié aux arts de l’islam s’appuie sur la collection du musée, riche de quelque 15000 pièces, et complétée par un dépôt de 3400 oeuvres du musée des Arts décoratifs. L’ensemble couvre la totalité du champ culturel du monde de l’islam aussi bien du point de vue géographique (de l’Espagne jusqu’à l’Inde) que chronologique (du VIIe au XIXe siècle). Le département continue à enrichir ses collections par achat ou par don.
Le musée du Louvre possède aujourd’hui dans ce domaine l’une des collections les plus riches et les plus belles du monde. Près de 3 000 oeuvre s sont aujourd’hui présentées dans les nouveaux espaces de la cour Visconti.