Alors que la participation des citoyens aux débats patrimoniaux connaît un élan sans précédent, le ministère de la Culture revient sur les perspectives d’avenir de cette forme d’intervention.
Le patrimoine, une responsabilité collective ? Pour Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, la réponse ne fait pas de doute. « Non seulement, précise-t-elle, au sens où ce mot, patrimoine, désigne ce que le passé nous a légué de plus précieux, en nous confiant la tâche de le transmettre aux générations futures, mais encore au sens – plus pratique – où, pour protéger le patrimoine, nous avons besoin de tout le monde ».
Dans cet esprit, « l’implication croissante de la société civile dans les questions patrimoniales est une excellente nouvelle », s’est réjouie la ministre de la Culture lors du colloque sur la participation des citoyens à l’univers patrimonial organisé en deux temps – le 18 janvier et le 1er février au musée du Quai Branly - Jacques Chirac – par la direction générale des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture.
L’implication croissante de la société civile dans les questions patrimoniales est une excellente nouvelle
Un pari réussi
Poursuivant la réflexion entamée en 2020 par un rapport de l’inspection générale des patrimoines du ministère de la Culture, le colloque a été l’occasion d’explorer – et de débattre – plusieurs questions : quelle place pour la société civile dans les politiques patrimoniales ? Quelles pistes envisager pour progresser vers une meilleure « intégration » des citoyens ? Avec une ambition : dégager les grandes tendances et proposer des pistes d’évolution pour renforcer la participation citoyenne.
Sur le plan de la mobilisation, le colloque a tenu toutes ses promesses. En plus des 250 personnes auditionnées dans le cadre du rapport, ce sont 304 personnes qui se sont inscrites le 18 janvier, et 330 personnes le 1er février, dont 140 présentes au musée du Quai Branly. En réunissant des acteurs de l’ensemble du paysage patrimonial, toutes spécialités confondues (monuments et bibliothèques, musées et archives), « nous avons réussi notre pari », a assuré Jean-François Hébert, directeur général des patrimoines et de l’architecture au ministère de la Culture.
Un regard neuf sur la place des citoyens
Pari également réussi au regard de l’ambition du colloque : porter un regard neuf sur la place des citoyens dans l’univers du patrimoine. Les principales préconisations du rapport – nécessité d’une instance d’échange entre puissance publique et citoyens ; observatoire de l’engagement permettant de mesurer de façon plus précise les actions de participation ; action volontariste en faveur de la formation à la participation – ont été retenues lors des débats.
Il est ressorti des débats que la participation doit être davantage utilisée par tous les services et établissements patrimoniaux selon des modalités claires et collégiales. Autre axe fort pour ces services : travailler davantage en mode projet pour intervenir sur le terrain. Les idées de structuration des initiatives de participation citoyenne pourront faire l’objet d’actions concrètes.