De la conférence internationale d’Abu Dhabi à l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité des Nations Unies, la communauté internationale, emmenée par la France, s’est fortement mobilisée en faveur de la protection du patrimoine en danger. Repères chronologiques.
30 mars 2017 > Un G7 de la culture réaffirme la nécessité de protéger le patrimoine culturel
A l’invitation de l’Italie, une réunion du G7 des ministres de la Culture s'est tenue à Florence les 30 et 31 mars 2017. Cette initiative, une première au niveau international, a donné lieu à une prise de position commune sur la protection du patrimoine culturel et la culture comme facteur de tolérance : la « Déclaration de Florence ». Les ministres de la Culture des 7 pays les plus industrialisés ont rappelé « la nécessité de préserver la diversité culturelle » et ont lancé un appel à tous les États afin « qu'ils adoptent des mesures fortes et efficaces pour lutter contre les trafics et le saccage des biens culturels ». « Il est de notre responsabilité, pays membres du G7, de continuer à agir au-delà de nos frontières, là où le besoin se fait sentir, d’entretenir le dialogue avec les autres nations, les autres peuples », a affirmé Audrey Azoulay.
24 mars 2017 > Nations unies : la résolution 2347 protège le patrimoine culturel dans les conflits armés
La résolution 2347 sur la protection du patrimoine culturel dans les zones de conflit a été adoptée à l’unanimité le 24 mars 2017 à New York par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Elle était présentée par la France et l’Italie. « C’est une étape importante », a salué Audrey Azoulay, ministre française de la Culture et de la Communication, en précisant que la résolution « contient des recommandations opérationnelles précises qui améliorent concrètement le dispositif international de protection du patrimoine ».
20 mars 2017> 69,8 M€ pour financer la sauvegarde le patrimoine en danger
Lors d’une conférence internationale des donateurs qui s’est tenue le 20 mars 2017 au musée du Louvre, à Paris, en présence du président de la République française et la directrice générale de l’Unesco, 69,8 millions d’euros (soit, 75,5 millions de dollars) ont été récoltés pour le lancement de l’Alliance pour la protection du patrimoine dans les conflits armés (ALIPH), une dotation mondiale créée le 3 mars destinée à protéger le patrimoine culturel menacé. La création de ce fonds était l’un des axes préconisés lors de la conférence d’Abu Dhabi. Au Louvre, la France a également ratifié le deuxième protocole de la convention de La Haye sur la protection du patrimoine en danger.
14 décembre 2016 > Patrimoine en danger : sensibiliser le grand public
Destinée à sensibiliser le grand public aux problématiques du patrimoine en danger, une exposition au Grand Palais, « Sites éternels, de Bâmiyân à Palmyre », a permis aux visiteurs de réaliser une expérience immersive grâce à un film en 3D conçu par la start-up française Iconem. « Nous avons voulu rendre accessibles ces sites qui ne le sont pas et montrer la beauté de ces œuvres », a souligné Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée du Louvre. Dans le même esprit, le ministère de la Culture et de la Communication a lancé un site internet visant à documenter ces lieux inaccessibles inscrits dans l’histoire de l’humanité : Patrimoineprocheorient.fr.
2 et 3 décembre 2016 > Double initiative lors de la conférence d’Abou Dhabi
Lancement d’un Fonds mondial pour la sauvegarde du patrimoine menacé et création d’un réseau international de villes-refuges : tels sont les deux axes essentiels de la déclaration finale des 40 États participant à la conférence d’Abu Dhabi, réunie par la France et les Émirats arabes unis les 2 et 3 décembre 2016. « En prétendant détruire un patrimoine, ce fanatisme s'en prend à la diversité des civilisations et donc à l'unité du genre humain », a assuré François Hollande, président de la République, en commentant les avancées de ce sommet.
1er décembre2016 > Mobilisation internationale en faveur du patrimoine de l’humanité menacé
À la veille de l’ouverture de la Conférence d’Abu Dhabi, la mobilisation devient internationale. Le 30 novembre 2016, le Pape François a rappelé sa « conviction que la protection des richesses culturelles constitue une dimension essentielle de la défense de l’être humain ». Le 1er décembre 2016, c’est au tour de cinq prix Nobel de se mobiliser. « Il y a urgence à agir, le temps n’est plus aux indignations impuissantes, ont souligné la Birmane Aung San Suu Kyi, le Sénégalais Kofi Annan, la Libérienne Helen Johnson Sirleaf, le Turc Orhan Pamuk et le Colombien Mario Vargas Llosa. C’est pourquoi nous lançons un appel à la prise de conscience de la communauté internationale ».
15 novembre 2016 > 50 propositions pour protéger le patrimoine de l’humanité
Le rapport remis par Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée du Louvre, à François Hollande, président de la République, comprend « 50 propositions pour protéger le patrimoine de l’humanité ». Parmi celles-ci, on retiendra des mesures visant à développer la formation des professionnels et à lutter contre le trafic illicite de biens culturels.
7 juillet 2016 > La sauvegarde du patrimoine culturel entre en droit français
Plusieurs dispositions de la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de création, à l'architecture et au patrimoine font entrer – c’est une première – les conventions de l’Unesco sur la sauvegarde du patrimoine culturel ainsi que celles du Conseil de l’Europe, dans le droit français. C’est sur la base de cette loi que le président de la République proposera, le 1er novembre 2016, que le futur Centre de conservation du musée du Louvre, situé à Liévin, devienne le centre refuge pour la France.