Alors qu’elle va se déplacer jeudi 26 janvier au 44e festival international de la bande dessinée, à Angoulême, la ministre de la Culture et de la Communication précise les objectifs de la création de l’association pour le développement de la bande dessinée à Angoulême.

 

Pionnier depuis plus de quarante ans d’une bande dessinée d’auteur, le festival international de la BD d’Angoulême (FIBD) va redevenir, entre le 26 et le 29 janvier, la vitrine mondiale des grandes tendances de la création et de l’édition du 9e art. En marge de cette 44e édition, la ministre de la Culture et de la Communication est revenue sur la création, le 18 janvier, à la suite de la médiation confiée en avril dernier par la ministre de la Culture et de la Communication à Jacques Renard, de l’association pour le développement de la bande dessinée à Angoulême.

Une nécessaire réforme de la gouvernance du festival, dans le respect le plus absolu de son indépendance éditoriale

Un nouveau souffle

Destinée à « protéger le festival des crises », cette nouvelle association, lancée à l’initiative des collectivités publiques et des organisations professionnelles concernées, permettra « d'assurer une meilleure coordination et une meilleure implication des partenaires dans les orientations importantes du festival et dans l'utilisation des moyens financiers qui lui sont alloués », a précisé Audrey Azoulay, ajoutant qu’une « convention d'objectifs et de moyens pluriannuelle, conclue entre l'association et 9ème Art+, sera mise en place en vue de l'édition 2018 du festival ». La ministre a également souligné que cette réforme de la gouvernance du festival se ferait « dans le respect le plus absolu de son indépendance éditoriale ».

Un marché en bonne santé

Secteur porteur de l’édition française, la bande dessinée est, selon le Syndicat national de l’édition (SNE), en « bonne santé ». En 2016, plus de 5 000 nouveautés ont été publiées, soit près de 7% de la production éditoriale globale sur le marché français. Pour autant, cette vitalité du secteur laisse apparaître plusieurs sources de préoccupation. Particulièrement attentive à la « précarité » et la « paupérisation » des auteurs, la ministre de la Culture et de la Communication revient sur la richesse qu’ils représentent, notamment pour le renouveau d’une bande dessinée innovante et créative. « Nous les accompagnons dans leurs discussions avec les éditeurs, souligne Audrey Azoulay dans un entretien publié le 24 janvier dans le quotidien régional La Charente libre. On dispose de succès formidables et d’une production indépendante créative, indispensable au renouvellement des talents. Il faut protéger cette diversité ».

Le festival de la bande dessinée en trois temps

> Mercredi 25 janvier, le nom du lauréat du grand prix de la ville d'Angoulême a été révélé : il s’agit du Suisse Cosey, auteur des 16 volumes de la série Jonathan. Le lauréat présidera la prochaine édition du festival en 2018. C'est mercredi également qu’a été inauguré, sur le parvis de la gare d'Angoulême, un obélisque en l'honneur de René Goscinny, le génial scénariste disparu il y a juste 40 ans. Haut d'environ six mètres, ce monument est truffé de citations et formules inventées par Goscinny dont le célèbre: "Ils sont fous ces Romains".

> Soutenant le Festival International de la bande dessinée d’Angoulême depuis de nombreuses années, le Centre national du livre (CNL) reconnaît la qualité de la manifestation construite autour d’un projet littéraire qui associe tous les acteurs du livre et qui rémunère les auteurs. Cette année, avec le concours du CNL, le festival propose un espace spécifiquement dédié aux auteurs, avec une implantation centrale, dans la cour de l’Hôtel de Ville d’Angoulême.

> Jusqu’au 15 octobre, la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, en partenariat avec le festival International de la bande dessinée, rend hommage à l’un des géants de la bande dessinée du 20ème siècle, Will Eisner, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Créateur en 1940 du Spirit, référence indémodable en matière de bande dessinée policière, Eisner est également, trente ans plus tard, le plus éminent initiateur, avec Art Spiegelman, des graphic novels, les romans graphiques qui ont révolutionné le genre.