Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, a inauguré le 15 février "Chamanes et divinités de l’Équateur précolombien" au musée du Quai Branly Une inauguration avec son homologue équatorien, Guillaume Long venu pour l’occasion.

C’est un symbole fort. Pour son premier déplacement officiel dans un musée, la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, a inauguré l’exposition « Chamanes et divinités de l’Équateur précolombien » au musée du Quai Branly, qu’elle a salué dans son discours comme le « musée du dialogue des cultures, celui de l’ouverture au monde ». Ce musée, a-t-elle ajouté, c’est aussi celui qui « crée des ponts » avec d’autres civilisations et d’autres systèmes de pensée, comme la fascinante religion chamanique qui s’est épanouie dans l’Équateur précolombien pendant dix siècles, de 500 avant JC à 500 après JC.

Un voyage temporel, mais aussi spirituel

Animaux sacrés, comme le serpent ou le caïman, objets liturgiques, masques anthropomorphes, représentations rituelles, parures… À travers un déploiement de 265 chefs d’œuvre issus des collections des principaux musées équatoriens, l’exposition – « une première en Europe », a précisé le ministre équatorien de la Culture et du Patrimoine, Guillaume Long – traduit de façon saisissante un ensemble de pratiques vieilles de 2500 ans. « C’est un voyage spatial et temporel, mais aussi mystique et spirituel, auquel nous convie cette exposition », a souligné Audrey Azoulay, alors que la reconstitution d’un rite chamanique accompagne le parcours de l’exposition avec ses musiques spécifiques, sifflements, xylophonies, percussions.

Lutter contre le trafic d’objets d’art

Cette inauguration a également permis aux autorités équatoriennes de lancer un appel à la « coopération » européenne pour lutter efficacement contre le trafic d’œuvres d’art. « Les 15 000 objets récupérés ces dernières années ne représentent qu’une quantité marginale face aux pillages dont l’Équateur a été l’objet », a alerté le ministre équatorien. La France, a rappelé Audrey Azoulay, est de longue date partie prenante de ce combat, notamment en Équateur. La ministre a également souligné l’engagement actuel de la France dans la lutte contre ce trafic, notamment en Syrie et en Irak, avec la remise d'un rapport important du président du Louvre au président de la République. Par ailleurs, Audrey Azoulay a indiqué son attachement à la convention de l’Unesco de 2003 – « l’une des plus importantes qui soient à mes yeux » – sur la protection du patrimoine immatériel, comme les rites chamaniques. Selon la ministre, l’ensemble de ce combat est aussi une question déterminante pour la ministre de la Culture et de la Communication.

Le festival de l’Équateur en France

Jusqu’en décembre 2016, la culture équatorienne va être à l’honneur en France. Temps fort de cette saison, l’exposition « Chamanes et divinités de l’Équateur précolombien » propose de découvrir jusqu‘au 15 mai au musée du Quai Branly, à Paris, 265 chefs d’œuvre qui font revivre cette religion méconnue. Le commissaire de l'exposition est l'archéologue et anthropologue équatorien Santiago Ontaneda-Luciano. À côté de cette exposition majeure, d’autres événements auront lieu dans les domaines de la littérature, du cinéma, de la création ou du patrimoine.