Implantées dans tous les territoires, les initiatives en faveur de l’éducation artistique connaissent, sous l’égide des directions régionales des affaires culturelles (DRAC), un véritable essor grâce à des opérations originales. Cinquième volet de notre tour de France : à Bourgueil (Centre-Val de Loire), la résidence chorégraphique accueillie par le collège Pierre de Ronsard ne constitue pas seulement une initiation à la danse, elle délivre aussi aux élèves des repères sur le processus de création.

« Ces résidences chorégraphiques en collège sont des projets globaux : indépendamment des ateliers de pratique artistique, il est aussi proposé une présence artistique pendant plusieurs mois au sein du collège, une école du spectateur avec des performances in situ, des chorégraphes participant au projet, des sorties pour voir des spectacles de danse, enfin une restitution du travail mené en atelier », explique Marie-Blaise Tramier, chargée de développement au bureau d’accompagnement en danse contemporaine La Belle Orange, qui assure la coordination de la résidence chorégraphique au collège Pierre de Ronsard de Bourgueil. Celle-ci est financée conjointement par le Conseil départemental d’Indre-et-Loire, la direction régionale des affaires culturelles de Centre-Val de Loire, la ville de Bourgueil et l’établissement scolaire.

 

Notre objectif est que les élèves accèdent à la danse contemporaine dès le collège. Après, ils aiment ou ils n’aiment pas, mais ils ont découvert quelque chose qu’ils n’auraient pas eu, sans cela, la chance de connaître

Une ville rurale ouverte à la danse contemporaine

« Au moment de la présentation du projet, l’équipe enseignante a tout de suite adhéré », se souvient Patricia Courtois, principale du collège, « c’était très bon signe car il n’est pas toujours facile en milieu rural de s’ouvrir ainsi à la culture ». Trois classes de 4e ont été ciblées qui, depuis la présentation d’une première performance in situ en novembre dernier, assistent à des ateliers dirigés par les chorégraphes Hélène Rocheteau, Francis Plisson et Cécilia Ribault. « La première de ces classes a le programme le plus large puisque, en plus de la danse, il comprend aussi le théâtre et les arts plastiques. Trois représentations des travaux des élèves ont eu lieu en mai. La deuxième classe n’a eu qu’une seule semaine d’atelier avec Cécilia Ribault, mais j’ai été époustouflée par ce que les élèves ont été capables de nous montrer au bout d’une semaine. La troisième ne s’est pas impliquée autant dans le projet », détaille Patricia Courtois. « Notre objectif est que les élèves aient accès à la danse contemporaine dans leur parcours au collège. Après, ils aiment ou ils n’aiment pas, mais au moins, ils ont découvert quelque chose qu’ils n’auraient pas eu la chance de connaître », poursuit-elle. Autre réussite, certains élèves en difficulté sur le plan scolaire s’investissent avec succès dans l’atelier. « Ils se sentent davantage mis en valeur que dans un enseignement plus traditionnel », observe Marie-Blaise Tramier.

Un tremplin vers la danse

Si la diffusion de la danse se fait naturellement au premier chef dans l’enceinte du collège, l’objectif de la résidence est également de permettre à l’art chorégraphique d’être montré dans des lieux culturels où elle ne l’est pas habituellement. « Le tremplin que représente ce travail de sensibilisation à la danse en direction des élèves, et plus largement des familles, nous a permis de nous rapprocher du service culturel de la ville de Bourgueil. Des propositions dansées sont ainsi au programme de la prochaine saison culturelle. La première réunira Cécilia Ribault et Nicolas Maurel, lequel intervient dans le cadre d’un autre projet de résidence chorégraphique dans un collège de Romorantin », conclut Marie-Blaise Tramier.