Des projets aux oeuvres, et des expositions aux publications, le ministère de la Culture et de la Communication apporte un soutien global au secteur de la création artistique. Le 26 mars, il a lancé un dispositif de soutien aux galeries. Parallèlement à cette action conduite avec des organismes publics, tels que le Centre national des arts plastiques ou l'Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles, une structure de droit privé – la Fondation nationale des arts graphiques et plastiques – consacre, chaque année, 600 000 euros à la production artistique. Le point sur un mode de financement alternatif.
Création. De Laure Prouvost – lauréate du Turner Prize 2013 – à Paul-Armand Gette ou Tania Mouraud, et de Camille Henrot à Denis Darzacq, Fabien Giraud & Raphaël Siboni, Mathieu Pernot, Alain Declercq, Franck Lebovici ou Kader Attia, ils témoignent de l'étendue – et de la richesse – de la création hexagonale. Ils reflètent aussi la pertinence des choix effectués depuis 2011 par la Fondation nationale des arts graphiques et plastiques (FNAGP) pour l'attribution d'une aide à la production artistique d'un montant global de 600 000 euros par an.
« Pour cette aide, explique Gérard Alaux, directeur de la Fondation, nous visons d'abord la complémentarité avec, notamment, le dispositif mis en place par le ministère de la Culture et de la Communication via le Centre national des arts plastiques, principal pourvoyeur de soutiens publics au secteur. Il aurait été absurde de reproduire une démarche identique à celle de l'Etat. De notre côté, nous avons privilégié les projets complexes, qui nécessitent une durée de conception et de préparation importante, de six mois à deux ans, voire plus, et dont le financement est, de ce fait, rendu plus difficile. Le projet de Renaud Auguste-Dormeuil, par exemple, mettra près de dix ans avant de voir le jour... »
Scène. Avant de créer cette aide spécifique à la production, en 2011, la Fondation nationale des arts graphiques et plastiques intervenait sur la scène artistique française à travers plusieurs initiatives. Créée en 1976 à partir de deux legs, elle s'est longtemps consacrée à l'hébergement social des artistes (ateliers, maison de retraite...) avant de diversifier ses activités, notamment en faveur de la diffusion (expositions à la Maison d'art Bernard Anthonioz, partenariat avec le réseau « Tram »...). Pourquoi ce soutien à la production, aujourd'hui ? « Parce qu'il nous a paru important de pouvoir intervenir sur un segment moins fréquenté de la créativité de notre scène artistique, celui de l'expérimentation et de l'innovation, répond Gérard Alaux. Et si notre soutien est bien entendu financier, nous apportons également aux artistes une écoute, une attention, du temps, en un mot : un accompagnement ».
Alors que la nouvelle commission va se réunir en avril 2014, ils étaient 114 artistes à avoir obtenu une aide « directe » de la Fondation. D'un montant moyen de 15 000 euros, celles-ci sont attribuées à tout créateur d'arts plastiques (de la peinture à la performance, en passant par l'installation, la sculpture, la photographie ou la vidéo) travaillant en France, quel que soit son âge. Au bout de trois ans, les artistes retenus dressent un horizon singulier de notre création contemporaine. Certains d'entre eux – notamment Laure Prouvost à Londres et Kader Attia à la Documenta de Kassel – ont d'ailleurs été sollicités à l'étranger pour présenter leurs travaux.