Aujourd'hui

En 1991, le CNRS et le CEDAE, après avoir achevé l'essentiel de leurs travaux dans la Vallée des Reines, mettent à leur programme conjoint l'étude archéologique systématique du Ramesseum et de la tombe de Ramsès II.

Dans cette dernière, il s'avère très vite que la fouille ne peut être reprise qu'après une série de confortements et de purges. La tombe, très dégradée et envahie par les sédiments depuis l'antichambre jusqu'aux salles plus profondes, nécessite la mise en place d'un plan de travail qui doit faire appel à plusieurs disciplines.

Dans un premier temps est sollicité le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, dont les interventions répétées vont être décisives. Une analyse structurale est entreprise par A. Guillaume, H. Evrard et J.-C. Richard, et les parties les plus dangereuses - notamment les plafonds et certaines parois - sont, au fur et à mesure, traitées par la pose d'ancrages.

Corridors de la tombe

Parallèlement sont menées les études sédimentaire et géologique qui permettent de mieux comprendre les phases de remplissage, de déstabilisation et de destruction progressive de la tombe. Le contact entre les calcaires de la Formation de Thèbes et les marnes d'Esna, identifié dès l'antichambre, laisse présager déjà toutes les difficultés auxquelles les artisans antiques avaient été confrontés pour la conception de la partie inférieure de cette tombe.

Entre 1993 et 1997, cinq campagnes de fouille ont été conduites.
Morceau du sarcophage de Ramsès II

L'enregistrement et l'étude de tout ce matériel inscrit et/ou décoré recueilli pendant les fouilles, ont été confiés à Lilian Postel, de l'Université de Lyon II. Les coupes et plans architecturaux sont assurés, au fur et à mesure du dégagement des salles, par Franck Bouilloc et la couverture photographique des parois, par Muriel Nicolotti et Yann Rantier.

Les recherches et les fouilles récentes menées par l'Institut d'Egyptologie Thébaine du Musée du Louvre en collaboration avec le Conseil Supérieur des Antiquités de l'Egypte, et soutenues financièrement par un mécénat de la Fondation Elf-Aquitaine et de l'Association pour la Sauvegarde du Ramesseum, permettent de mieux entrevoir, aujourd'hui, l'histoire méconnue de cette sépulture.

Il reste encore un important travail à accomplir dans la tombe de Ramsès II, tant au point de vue de la fouille que des relevés. Les salles [M], [P], [Q¹] et [Q²] figureront au programme des prochaines campagnes archéologiques, qui devront également inclure l'achèvement de la fouille du puits [E] et le dégagement de la "salle du char" [F¹-F²], occupée par les sédiments torrentiels sur une hauteur d'au moins 3 m.

Lorsque les études géologiques et géotechniques auront abouti, il faudra enfin prévoir la restauration de la sépulture sous une forme définitive. C'est alors seulement que pourra être envisagée son ouverture au public.
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