Villefranche-sur-Mer - Villa Laude et Dujardin
- département : Alpes-Maritimes
- commune : Villefranche-sur-Mer
- appellation : Villa Laude et Dujardin
- adresse : lotissement du Castellet - avenue A. Galtier
- auteur : Guy ROTTIER (architecte)
- date : projet 1960-1964, réalisation 1964-1967
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 16 novembre 2006
En 1958, Monsieur Laude acquiert un terrain dans le lotissement du Castellet.
Passionné d'architecture moderne, il trouve en Guy Rottier l'architecte capable de satisfaire à la fois ses aspirations esthétiques et ses attentes programmatiques.
La villa est implantée dans le lotissement du Castellet créé à la fin des années Cinquante sur un terrain en pente. La parcelle, inscrite dans un virage en épingle, se caractérise par sa forte pente exposée au sud et dominée par des blocs rocheux abrupts. L'architecte s'adapte à la topographie du terrain et imagine un double accès, l'un par le haut en creusant un tunnel dans la roche, l'autre par le bas. À partir de ces premiers choix, il ouvre les élévations sur le panorama exceptionnel que la parcelle domine. La troisième caractéristique forte du projet tient au développement de l'idée de "maison évolutive", une maison qui devait pouvoir se diviser en deux appartements, d'abord seulement quelques semaines par an, puis de façon continue. Pour cela l'architecte exploite la topographie du terrain en créant au-dessus d'un niveau de garage, deux niveaux d'habitation, le premier pour les Laude, le deuxième pour les Dujardin, et deux niveaux de réception et de loisirs extérieurs (rdc et toit terrasse), tout en jouant avec des superpositions de jardins et terrasses.
Grâce à la solution structurelle adoptée, les dalles surplombent le vide et les espaces sont "libres" : les plans sont largement ouverts et la façade entièrement transparente.
Les deux niveaux d'habitation présentent une organisation analogue avec les chambres au nord partiellement adossées à la roche et ouvertes soit sur un patio soit sur la vallée. Cuisines et salons s'ouvrent au sud. L'escalier intérieur, qui dessert tous les étages, s'appuie sur un imposant mur en moellons apparents qui s'élève sur tous les niveaux. Ce mur est à la fois le pivot structurel de la maison, d'où émergent les dalles en surplomb, et le principal axe de distribution des espaces avec son orientation est-ouest.
L'édifice est une des rares réalisations en France d'un architecte d'exception, au parcours et à la démarche atypique, mettant son imagination débridée au service d'une production où l'utopie tient une place plus importante que les réalisations concrètes (sur la Côte d'Azur trois commandes privées de villa et quelques cabanons en bois en association avec Charles Barberis).
- Rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Raffaella Telese - Laboratoire INAMA / ENSA Marseille, 2005-2008
A lire aussi dans Patrimoine du XXe du siècle, l'étude Les Trente Glorieuses dans les Alpes-Maritimes
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