La recherche de provenance tente de reconstituer la trajectoire des biens culturels, depuis leur création jusqu’à leur localisation actuelle. Cette investigation fait partie des pratiques habituelles de l’histoire de l’art mais connaît une dimension particulière à la suite des spoliations opérées par le régime nazi et ses complices en Europe. La circulaire n° 2007-007 du 28 avril 2007 portant charte de déontologie des conservateurs du patrimoine (L. 442-8 du code du patrimoine) et le code de déontologie de l’ICOM précisent que tout projet d’acquisition doit être documenté par un historique le plus précis possible afin d’en garantir la licéité.
En outre, avec l’augmentation des revendications patrimoniales notamment en Afrique, en Asie, au Proche et Moyen-Orient, la formation en histoire des collections et en étude matérielle des objets devient indispensable pour les professionnels. La permanence des conflits armés et l’essor du marché de l’art en ligne renforcent également la nécessité de documenter les collections grâce à un réseau de spécialistes maîtrisant les outils et procédures d’enquêtes.
Afin d’encourager les bonnes pratiques, deux journées d’étude sont organisées en 2022 en Centre-Val de Loire par le ministère de la Culture : l’une consacrée aux biens européens durant la période 1933-1945 (volet 1) et l’autre aux collections extra-européennes (volet 2) le 15 novembre 2022 au musée des beaux-arts à Chartres.
20 ans après la loi n°2002-5 relative aux musées de France, l’État soutient la mise en place du Musée du Doute, un réseau inter-régional qui permettrait de :
- former les professionnels à l’historiographie culturelle (plateforme de partage des bonnes pratiques) ;
- grâce à une programmation d’événements, sensibiliser les habitants sur les enjeux éthiques et géopolitiques liés à la migration des biens culturels, notamment lors de périodes troublées (passées ou présentes).
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