Durant la matinée de ce 11 octobre, un incendie fictif se déclare alors que des ouvriers procèdent à des travaux de restauration de la cathédrale Saint-André. Le scénario, co-construit entre le SDIS de la Gironde et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Nouvelle-Aquitaine, prévoit l'application du plan de sauvegarde des biens culturels.

Protéger les personnes et les biens : le scénario complexe de l’exercice

Il s’agit de la troisième manœuvre sur l’édifice classé au titre des monuments historiques et inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998, comme composant des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Le scénario a ici été complexifié par l’adjonction de risques de propagation des flammes et d’effondrement de la toiture, mais aussi par le chantier de restauration en cours sur l’édifice.

Les moyens humains, matériels et technologiques ont aussi évolué depuis le premier essai, notamment avec le recours à un poste de contrôle spécifiquement dédié à l’utilisation de drones permettant une visibilité à 360° de ce site emblématique.

La mise en œuvre du plan de sauvegarde des biens culturels

Le plan de sauvegarde des biens culturels est un document opérationnel qui définit, en cas d’urgence, les priorités d’actions sur les biens culturels pour garantir leur sécurité. Pour la cathédrale, il a été élaboré par le service de la Conservation régionale des monuments historiques (CRMH) de la DRAC, en collaboration étroite avec les services de secours. La manœuvre du 11 octobre était l’occasion de vérifier l’opérabilité de ce plan et d’utiliser le matériel de protection des œuvres dont le groupement Patrimoine du SDIS Gironde dispose depuis 2020 grâce au co-financement de la DRAC Nouvelle-Aquitaine.

Dans le cadre de cette simulation, 20 objets culturels et cultuels ont été sélectionnés sur les 180 protégés au titre des monuments historiques, qui doivent être mis en sécurité en cas d’incendie. Les œuvres les plus volumineuses ont été protégées sur place à l’aide de bâches tandis que des fac-similés d’œuvres d’art de plus petites dimensions ont été évacués et entreposés à l’Hôtel de Ville de Bordeaux. Une fois sortis de la cathédrale par les pompiers, les objets étaient pris en charge par les volontaires de la DRAC et du Bouclier Bleu. Là, les agents constataient les (faux) dégâts causés par le (faux) sinistre et préconisaient les traitements d’urgence.

Un objectif commun à tous les acteurs : réactivité, coordination et efficacité

L’objectif de cette manœuvre était d’une part d’expérimenter la doctrine opérationnelle du SDIS de la Gironde, en assurant concomitamment la sécurité des personnes et la sécurité des biens patrimoniaux.

D’autre part, l’objectif était de s’assurer de la bonne coopération entre les nombreux intervenants mobilisés : le SDIS de la Gironde, les services patrimoniaux de la DRAC Nouvelle-Aquitaine – CRMH et unité départementale de l’architecture et du patrimoine (UDAP) –, le clergé de l’édifice, l’association Bouclier Bleu France et la police municipale de Bordeaux.

L’action de la DRAC Nouvelle-Aquitaine

Participant à l’élaboration du PSBC et au renforcement du système de sécurité incendie de la cathédrale depuis plus de deux ans, la DRAC Nouvelle-Aquitaine était pleinement partie prenante de cette intervention avec la présence de 15 agents de la CRMH et de l’UDAP.

Au total, ce sont près de 517 000 € dans le cadre du plan « Sécurité des cathédrales » (2021-2023) et de 3 315 000 € dans le cadre du plan « France Relance » (2022-2024) qui ont été déployés sur ce site dont l’État est propriétaire. En 2024, la DRAC Nouvelle-Aquitaine poursuivra son soutien financier avec un apport complémentaire destiné à l’aménagement de locaux de stockage coupe-feu s’élevant à un montant de 710 000 €.