Les grandes veilleuses

La lumière occupe une place centrale dans mon travail. Aussi bien naturelle qu’artificielle, elle fabrique ma relation aux objets et au monde. Je tente de développer un langage qui serait celui de la lumière, un langage sensible. Tout en initiant les enfants à la lumière et à l’espace qui les entourent, je développerai dans le cadre de Création en Cours un ensemble de sculptures lumineuses à l’échelle du corps.

Lieu de résidence : École élémentaires Les Tournesols, Chars, Val d'Oise

F :métaphore

À partir d’un personnage fictif nommé F en référence au mythe amérindien "le Fripon Divin", je questionne des enjeux d’incarnation par le corps, la gestuelle et l’interaction. Ce personnage traverse et habite des médiums aussi divers que la sculpture, la vidéo ou l’installation, au même titre qu’un personnage de fiction qui traverse différentes situations, différents épisodes. Pour Création en cours, je souhaiterais réaliser un film en images de synthèse (en 3D) dans lequel F serait l’un des protagonistes. F se confronterait à d’autres corps, construits, pensés, et animés par les enfants, à partir de l’observation et de l’étude de comportement et d’interactions de différentes espèces animales. En passant par la motion capture, et s’appuyant sur un ensemble de recherches faisant appel aux domaines de la danse, du conte et du cinéma, j’envisage cette proposition comme un moyen de questionner, à travers l’idée d’un corps changeant, celle de la définition de nos propres corps.

Lieu de résidence : École élémentaire André Champy, Montfermeil, Seine-Saint-Denis

Livres habités

En amont des séances avec les enfants, je souhaite produire autant de petits livres qu’il y aura de participants. Chaque petit livre comporte une série de patrons prédécoupés, permettant aux enfants de fabriquer par pliage des maisons aux formes variées. Le tout ne comporte aucun détail, le carnet comme le patron des maisons sont blancs. Le petit livre est aussi découpé de manière que l’assemblage des carnets forme un paysage. Chaque enfant commence par découvrir son petit livre, et a la possibilité de décider de la manière dont il va se l’approprier. Il peut intervenir à la fois sur les pages du petit livre, sur les maisons avant ou après les avoir assemblées, il choisit aussi l’implantation des maisons et peut créer son propre village et inventer l’histoire de ses habitants… L’exercice sera aussi l’opportunité d’appréhender les concepts de base de l'architecture et de l'urbanisme : espace, volume, lumière, dimension, échelle.

Lieu de résidence : École Jules Ferry, Montgeron, Essonne

L’Épouse/La Ménagère

L’Épouse/La Ménagère est un projet de diptyque, soit deux tableaux vivants, deux solos de danse qui explorent les gestes mécaniques et marionettiques. Le projet se saisit d’archétypes visuels féminins pour les tourner en dérision et les faire exister à travers un univers absurde. Au-delà de la recherche physique, l’axe principal du travail s’organise autour de l’acte de se représenter afin de créer un décalage entre ce qui est montré et ce qui est vécu. Inspiré des noces funèbres de Tim Burton pour L'Épouse ou encore des publicités pour électroménagers des années 50/60 pour La Ménagère, le personnage mis en scène est tout aussi reconnaissable qu’il est pourtant construit d’entités complexes et paradoxales. Le lien intergénérationnel motive aussi le projet qui s'inspire et fantasme sur une réalité passée, non vécue, de vie d'épouse et de ménagère. Qu'en est-il de ces représentations-là de la femme ? Quel décalage entre le passé et le présent ? Avec l’école, l’objectif sera de partir de l’imaginaire débordant des enfants pour aller vers le mouvement et la création. Il s’agirait donc d’aborder le même processus créatif que j’explore dans le projet du diptyque. Comment partir d’une image, qu’elle soit picturale ou mentale, pour aller vers le mouvement, et donc mettre en corps cette image ?

Lieu de résidence : École élémentaire Joliot Curie, Bagneux, Hauts-de-Seine

Opéra des possibles

L'Opéra des possibles est une création musicale, poétique et anthropologique, qui prend racine au sein d'une ville, au contact des voix des habitants et de leurs parcours de vie. Tout part d'une recherche ethnographique au cœur du territoire, qui va à la rencontre de ceux qui le peuplent et des utopies qu'ils portent. Recueillir ces voix à nu, chantées, parlées, chuchotées, qui viennent parfois de loin et révèlent des mondes entiers. Puis à partir de ces fragments de voix dévoilées, composer l'opéra des possibles, pièce sonore et musicale, qui donne à entendre la constellation de toutes ces histoires mêlées et bien trop souvent silencieuses. Des prises de son des univers sonores de la ville viendront enrichir ce travail de composition. A la frontière de l'ethnographie, des pratiques vocales, de la poésie sonore, de la composition musicale et dramaturgique, ce projet se propose d'ouvrir le cœur de la ville par ses voix, multiples, intergénérationnelles, qui portent l'espoir de demain.

Lieu de résidence : École élémentaire Paul Vaillant-Couturier 2, Clichy-sous-Bois, Seine-Saint-Denis

Virtuel : points de vue

"Virtuel : Points de vue", est un projet de performance mettant en lumière le regard d’un groupe d’enfants sur les réseaux sociaux dans leur quotidien. Mon ambition pour cette résidence est d’engager une discussion sur le rapport au virtuel et la volonté d’autoreprésentation avec les enfants, et de produire avec eux des sculptures, installations, photos, etc. mettant en forme leurs constats. L’ensemble des créations que nous aurons pu concevoir avec le groupe sera destiné à être utilisé dans une série de performances : l’histoire du regard d’une génération sur son temps, d’une prise de recul via l’écriture, le théâtre, la production d’objets et d’images, sur l’univers immatériel qui nous entoure. Cette performance sera présentée par les enfants en fin de résidence devant un public, et documentée tout au long du processus de création.

Lieu de résidence : École élémentaire Grand Morin, La Ferté-Gaucher, Seine-et-Marne

3001

Ce projet voudrait permettre de réfléchir sur une possible évolution du langage et des modes de communication dans le futur. Il s’agirait de mettre en scène, dans un film de science-fiction, des personnages dialoguant dans une langue imaginaire mais dont les structures seraient envisagées à partir de recherches sur l’évolution probable du langage humain. A travers ce projet, les élèves seraient invités à s’interroger sur d’hypothétiques mondes futurs, et plus particulièrement sur l’évolution de l’environnement, des climats, des modes de communication entre les individus qui sont autant de cadres qui conditionnent les modes de vie et les langues, dans leurs sonorités, leurs rythmes et leurs structures.

Lieu de résidence : École élémentaire de Houdan, Houdan, Yvelines

FRONTIÈRE/S

FRONTIÈRE/S est un projet théâtral qui souhaite interroger et poétiser le passage du réel à la fiction et vice versa - le retour au réel. Ce qui nous intéresse est bel et bien ce court instant de bascule qui nous transforme de ce que nous sommes à ce que nous imaginons. Par des jeux, des improvisations et un travail d'écriture avec les élèves, nous allons explorer les frontières que nous traversons tous les jours parfois sans même s'en rendre compte. Lorsqu'un enfant joue avec des figurines par exemple, à quel moment franchit-il la frontière de la fiction et quels sont les évènements qui le ramènent à la réalité ? Combien de fois migre-t-il de l'un à l'autre ? Avec la matière récoltée tout au long de notre laboratoire avec les élèves, nous voulons créer un spectacle jeune public qui mêle la parole et le corps, le théâtre et le mouvement. Un voyage initiatique qui nous voit traverser les mondes - réels ou fantasmés - et où "frontière" ne riment plus avec "barrière".

Lieu de résidence : École élémentaire Eugène Varlin, Bobigny, Seine-Saint-Denis

Le Temps d’une bougie

"Le temps d’une bougie" est un projet de théâtre de jeunesse et marionnette, basé sur la pièce "Dans ma maison de papier, j'ai des poèmes sur le feu" de Philippe Dorin. Ce projet est né d'une rencontre avec l'auteur il y a 2 ans, et j’ai tout de suite adhéré à sa vision d’enfance : "Tous les enfants sont à l’intérieur d’une vieille personne mais ils ne le savent pas encore". Le titre intriguant de la pièce et le dédoublement des personnages par le temps, la Petite Fille et la Vieille Dame, me poussent à interroger l’Enfance dans notre société : les enfants d’aujourd’hui sont-ils poussés à grandir trop vite ? Je souhaite faire traverser aux élèves le processus d'une création artistique, à partir d'un rien apparent jusqu’à la naissance d'une chose palpable. C'est comme quand on est devant une page blanche. Puis une note apparaît, des phrases, et peut-être un haïku. Ici, les matières de la déformation seront le papier kraft et le papier hanji.

Lieu de résidence : Ecole élémentaire Jules Vernes, Vitry-sur-Seine, Val-de-Marne

Traverser

"TRAVERSER" est un projet d’installations "aériennes" et de performance avec les élèves. Je propose des traversées du micro territoire ; d'initier différentes approches de paysages. J’invite les élèves vers une réflexion sur l'identité, la production culturelle, les frontières visibles et invisibles. Première phase, nous travaillerons sur la notion de « je, à moi, mon » et "vous, à vous, votre". Nous irons définir notre propre territoire et créer un système imaginaire de défense ou de séparation. En deuxième phase, on explorera la notion de "Nous". Nous allons commencer à matérialiser des liens, leurs flux possibles. Par le projet "TRAVERSER", nous transformerons notre réflexion en installation et en performance. Nous allons créer la frontière, l'effacer, puis la délivrer. L'installation et la performance du projet "TRAVERSER" est une métaphore pour parler de liens à dimensions multiples : sociales, affectives, spatiales, liens désirés, liens révolus.

Lieu de résidence : École élémentaire Françoise Dorléac A, Paris