"L’exposition de Jean-Baptiste Lenglet aux Instants Chavirés fait entrer le visiteur au cœur des processus de construction d’un jeu vidéo. L’espace immersif pensé par l’artiste fait s’hybrider un ensemble de sculptures en céramique imprimée à des vidéos en modélisation 3D présentées sur écrans et par projection. Arpentant physiquement le lieu, le visiteur-joueur se trouve pris dans un jeu de réflexions et de mises en abyme des espaces de modélisations 3D. Toute l’expérience est pensée à partir de ce que dans le langage de construction de jeu vidéo, on appelle le niveau de détail : une programmation informatique utilisée pour permettre un temps de calcul moindre de l’image, où grâce à la contraction des pixels, un objet apparaît net et précis lorsqu’on s’en approche, puis flou par l’expansion des pixels lorsqu’on s’en éloigne.
l’installation repense l’idée de travelling
"Niveaux de détail 2022" pour l’exposition éponyme courtesy de l’artiste © J.-B. Lenglet
A partir des processus du niveau de détail, l’installation de Jean-Baptiste Lenglet repense l’idée de travelling : celui-ci se déroule dans des contractions et expansions de la matière des pixels ainsi que dans les jeux d’échelles qu’impliquent leurs mouvements. Résonnant avec les fluctuations de la matière de l’image numérique, le parcours est articulé autour d’un autre jeu d’échelles : le passage d’une vision panoramique du département de la Seine-Saint-Denis à celle d’un espace intérieur, réalisé en collaboration avec l’écrivain Jérôme Guitton. Tout ceci en confrontant la précarité de la matière pondéreuse de la terre cuite émaillée à celle des espaces architecturaux en modélisation 3D.
le temps incertain (détail) 2022 céramique imprimée et émaillée, colonne pour l’exposition "Niveaux de détail" (production Atelier Lumierrante). courtesy de l’artiste © J.-B. Lenglet et DIFFRACTION (détail) 2022 céramique imprimée et émaillée, colonne pour l’exposition "Niveaux de détail" (production Atelier Lumierrante). courtesy de l’artiste © J.-B. Lenglet
L’artiste nous montre ici combien toute distinction entre réel et virtuel ne peut que rester vaine : nous vivons dans des échelles de réalités multiples, entre des cristaux de céramiques et des cristaux de pixels." Maud Mafféi
"Niveaux de détail 2022" pour l’exposition éponyme courtesy de l’artiste © J.-B. Lenglet
Cette exposition a été réalisée avec le concours du DICREAM, de l‘Aide individuelle à la création 2020 (Drac Île-de-France) et un soutien dans le cadre du Plan de rebond Solidaire et écologique en Seine-Saint-Denis. L’association Muzziques / Instants Chavirés bénéficie du soutien de la Ville de Montreuil, du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis, du ministère de la Culture (DRAC Île-de-France), du Conseil Régional d’Île-de-France.
Dans le cadre du plan de rebond solidaire et écologique porté par le Département de la Seine-Saint-Denis, l’artiste et commissaire d’exposition Jean- Baptiste Lenglet a été invité à produire un environnement numérique dans lequel sont intégrées des images fixes ou animées provenant de différents fonds photographiques, à la fois d’archives (municipales et départementales), d’inventaire (patrimoine contemporain et l’archéologie) et de la Collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis.
"Niveaux de détail, la Seine-Saint-Denis en dix lieux et mille images 2022" exposition virtuelle (œuvre produite dans le cadre du plan de rebond solidaire et écologique en Seine-Saint-Denis) courtesy de l’artiste © J.-B. Lenglet
Depuis plusieurs années Jean-Baptiste Lenglet développe le Virtual Dream Center, une sorte de centre d’art virtuel où l’artiste et le commissaire d’exposition, créent de toute pièce un espace architectural qui résonne avec les œuvres, loin des cimaises rectilignes d’un espace physique dans une esthétique empruntant l’univers de jeux vidéos.
La démarche de Jean-Baptiste Lenglet. Cet artiste vidéaste s’intéresse particulièrement aux propriétés picturales et plastiques de l’art vidéo. À travers des dispositifs et installations mêlant images numériques, son et décor, il s’interroge sur la capacité de l’œil à percevoir différentes natures d’images.
inviter les visiteurs / joueurs à faire l’expérience d’une déambulation dans un espace virtuel ancré sur le territoire
L’œuvre Niveaux de détail, La Seine-Saint-Denis en dix sites et Mille Images s’appuie sur dix lieux réels de la Seine-Saint-Denis et sur de nombreuses images issues d’une démarche d’inventaire patrimonial, ou de création pour inviter les visiteurs/joueurs à faire l’expérience d’une déambulation dans un espace virtuel ancré sur le territoire. La proposition mêle des photographies d’archives, de sites archéologiques, d’œuvres contemporaines, qui ont toutes pour point commun de raconter le territoire dans une expérience numérique. Le parc Georges Valbon est l’épine dorsale à partir duquel se déploie l’œuvre.
"Niveaux de détail, la Seine-Saint-Denis en dix lieux et mille images 2022" exposition virtuelle (œuvre produite dans le cadre du plan de rebond solidaire et écologique en Seine-Saint-Denis) courtesy de l’artiste © J.-B. Lenglet
Toute l’expérience est pensée à partir de ce que dans le langage de construction de jeu vidéo, on appelle le "niveau de détail" : une programmation informatique utilisée pour permettre un temps de calcul moindre de l’image, où grâce à la contraction des pixels, un objet apparaît net et précis lorsqu’on s’en approche, puis flou par l’expansion des pixels lorsqu’on s’en éloigne. A partir des processus du niveau de détail, l’installation de Jean-Baptiste Lenglet repense l’idée de travelling : celui-ci se déroule dans des contractions et expansions de la matière des pixels ainsi que dans les jeux d’échelles qu’impliquent leurs mouvements.
Œuvre ouverte, potentiellement en développement permanent, une première version est exposée par les Instants Chavirés (Brasserie Bouchoule, à Montreuil) du 30 avril au 12 juin 2022 dans le cadre d’une exposition monographique consacrée à Jean-Baptiste Lenglet. Elle sera "jouable" via une manette de jeu vidéo et une projection sur grand écran. C’est à la fois une œuvre, une exposition virtuelle, une mise en scène d’images relevant de registres.
"collage city 2018" vue de l’installation, Grande Halle de la Villette, Paris. courtesy de l’artiste © J.-B. Lenglet
Né à Nîmes en 1984, Jean-Baptiste Lenglet vit et travaille à Paris. Après avoir obtenu un Master Recherche en cinéma à Paris 3 - La Sorbonne Nouvelle, il rentre à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il en est diplômé avec les félicitations du jury en 2012, puis y soutient en 2017 une thèse de doctorat SACRe ("Horizons perdus : comment le cinéma expérimental et la sculpture ouvrent à l’installation").
Centré autour d’une déconstruction du langage cinématographique, le travail de Jean-Baptiste Lenglet entremêle différents médiums tels que la vidéo, la peinture, la céramique, mais aussi des nouvelles technologies comme la réalité virtuelle ou la réalité augmentée.
Sa pratique s’incarne également dans des projets collectifs dont il est souvent à l’initiative. En 2010 il créé avec Anne-Charlotte Yver le collectif d’auto-édition "The Panels Of Silence". En 2016 il co-fonde Virtual Dream Center, un centre d’art dématérialisé où chaque artiste est invité à travailler le médium du jeu vidéo. Enfin en 2020 il ouvre avec Jessica Boubetra l’Atelier Lumierrante, un atelier spécialisé dans l’impression 3D de céramique.
Jean-Baptiste Lenglet a montré son travail dans plusieurs expositions en France et à l’étranger. Il a présenté sa recherche à l’occasion d’expositions personnelles telles que "Eau-Cactus" en 2020 à la galerie Edouard Escougnou, "Horizon perdus" à Mains d’œuvres en 2017, "History of Trance" en 2014 à la galerie See Studio. Il participe chaque année à des expositions collectives, comme "The Virtual Concreteness" à la galerie The 5th Floor à Tokyo en 2021, "CI’19 Plugin" dans le cadre de la foire Contemporary Istambul en 2019, ou encore l’exposition "Tessel//pixels" au musée du Louvre en 2018. Son travail a également été présenté au Palais de Tokyo, à La Grande Halle de la Villette, au Centquatre, à la galerie Chez Valentin.
Ses films et ses vidéos font partie du catalogue de la coopérative de cinéma expérimental Light Cone. Ils ont été projetés durant divers évènements comme à la Caserma Pepe à Venise en 2018, en marge de la Biennale d’Architecture, ou en 2017 aux Instants Chavirés, dans le cadre de la programmation Rien à Voir.
Rendez-vous durant l'expositionsamedi 30 avril – 15h/21h / Vernissage en présence de l’artiste, entrée libre. dimanche 15 mai – 16h/18h / Dès 16h, discussion entre Jean-Baptiste Lenglet & Maud Maffei, artiste. 17h – concert in situ d’Oswald Pfeiffer, musicien et concepteur du son de l’exposition. dimanche 29 mai – 16/18h / Montages lectures avec Jérôme Guitton, écrivain, et ses invités. Projection de films du duo Valentin Lewandowski & Laura Porter dimanche 12 juin 15h/20h / Finissage de l’exposition en présence de l’artiste, entrée libre. Présentation de l’application Virtual Dream Center 6.0 |
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