Pour la 11e édition, 40 compagnies inventives mettent en scène 51 représentations dans 32 lieux. Elles nous convient à partager leur désir de dire le monde et leur plaisir d’être ensemble. Le festival constitue un véritable tremplin pour les jeunes compagnies, un lieu de repérage unique pour les professionnels français et étrangers, un rendez-vous cosmopolite.
"Parce que les rivières font des deltas, nous avons su conduire les artistes vers des aubes nouvelles"
Pour Mourad Merzouki, créateur et directeur artistique du festival : "La danse hip-hop n’est plus une mode ou l’affaire de quelques uns, ce sont des générations de danseurs, de chorégraphes, de compagnies qui s’imposent désormais parmi les plus grands." Il rappelle : "C’est l’occasion de regarder de face ceux qui niaient l’évolution des arts et la nouveauté, les politiques conservatrices frileuses qui boudaient l’avant-garde d’un courant abreuvé de sa propre énergie solaire. Parce que les rivières font des deltas, nous avons su conduire les artistes vers des aubes nouvelles. Approcher l’idéal et la lumière que l’on pensait pour d’autres, c’est croire en la possibilité de son destin et c’est le message que je souhaite adresser à la jeunesse."
Le festival Kalypso, une histoire de fidélité
Pour cette 11e édition, le danseur et chorégraphe, qui a quitté ses fonctions à la direction du Centre national de Créteil et du Val-de-Marne fin 2022, évoque d'emblée dans un entretien à Agnès Izrine, non seulement l’importance et la place de la danse hip-hop mais la joie de voir le festival Kalypso poursuivre sa vie dans le paysage culturel francilien : "Je suis donc très heureux de pouvoir maintenir ce festival dont c’est la 11e édition. Je le dois à la fidélité des théâtres partenaires, de la DRAC Ile-de-France et de la ville de Créteil qui poursuivent à nos côtés ce rendez-vous incontournable pour la danse hip-hop. C’est aujourd'hui devenu un événement identifié par les Franciliens qui s’inscrit sur plusieurs semaines et a dénombré l’an dernier un taux de remplissage de + de 80%. Cette année, dix nouveaux partenaires nous ont rejoints, comme le musée d’Orsay ou encore le 13e Art, théâtre privé parisien qui va nous accueillir pendant un mois et ainsi nous permettre d’accueillir davantage d’artistes et de publics."
En amont du festival
Dans’Hybrid #6
"Dans’Hybrid #6" se déploie à présent sur une semaine complète de danse sous toutes ses formes du 30 octobre au 4 novembre 2023.
Au programme : "stage All Style", soirée-spectacle, "Battle Hybrid". Ce festival crée la rencontre entre participants amateurs et professionnels, spectateurs initiés et regards neufs. La soirée du samedi 4 novembre met au centre ce qui a fait la marque de cet évènement : le Battle Hybrid, battle chorégraphique tous styles confondus pour les 12-25 ans, à la découverte de nouveaux talents. Elle est ponctuée par les "Démos" des groupes du territoire ainsi que des créations des compagnies invitées. La DRAC Ile-de-France est partenaire dans le cadre de Culture et Lien Social. Samedi 4 novembre, L’Escale, Melun (Seine-et-Marne).
© image Johann Fournier
Focus sur 10 spectacles
Impromptus chorégraphiques au Musée d’Orsay
Une expérience immersive fusionnant danse hip-hop et art visuel dans un cadre exceptionnel. Laissez-vous surprendre par ce deuxième rendez-vous de l’Olympiade culturelle au musée d’Orsay. À deux reprises durant le week-end, des extraits du répertoire chorégraphique de Mourad Merzouki dialogueront avec une sélection de tableaux et de sculptures du musée.
Impromptus chorégraphiques © image Julien Benhamou
Figure du mouvement hip-hop depuis les années 90 et chorégraphe de renommée internationale, Mourad Merzouki magnifie l’art du mouvement par le dialogue de la danse urbaine avec les différents répertoires de la musique classique mais également avec les disciplines sportives. Ses Impromptus chorégraphiques permettront d’ajouter à sa palette le dialogue avec les arts plastiques, dialogue qu’il renouvellera avec un Grand défilé hip-hop au printemps 2024. Samedi 11 & dimanche 12 novembre au Musée d’Orsay - Paris. Samedi. 11 & dimanche 12 novembre, Musée d’Orsay – Paris.
Art-Track (Biscuit) Diapason / D-dal Dinosaures Sjel ÉCHO / Wild compagnie A.D
Une soirée pour mettre en lumière le regard novateur d’une nouvelle génération de chorégraphes, primés à l’occasion de compétitions nationales. Artiste chorégraphique et musicien, Aurélien Collewet "Biscuit" relie ses deux passions dans "Diapason" en imaginant une œuvre musicale créée uniquement par la danse grâce à la technologie de capteurs performants.
Soirée nouvelle scène © Raphaël Labouré
Dinosaure invite de son côté à un questionnement sur le vivant, son rapport au temps mais surtout sur l’Humain et la place qu’il occupe sur ce monde sous la forme d’une déclaration d’amour à ces animaux préhistoriques et merveilleux. La pièce "Écho" de la compagnie Sjel évoque l’image d’un son se répercutant et se multipliant à travers l’espace, créant une musique unique et personnelle en parfaite résonance avec la singularité de chaque danseur qui, ensemble, tissent une harmonie collective. La Wild compagnie nous questionne sur le rapport que l’on peut entretenir avec l’addiction, explorant le dépassement de soi face à l’épreuve à travers l’art de la danse. Soutien : DRAC Île-de-France. Mardi 14 novembre, Théâtre le 13e Art – Paris.
Portrait
Ce "Portrait", dernière création du chorégraphe Mehdi Kerkouche, donne à voir une photo de famille résolument contemporaine et compose une mosaïque passionnante de tempéraments et d’énergies multiples.
Portrait © Julien Benhamou
Pour sa troisième création, le chorégraphe a rassemblé les talents de sa troupe dans un spectacle conçu comme une photo de famille. Tout un imaginaire développé autour de ces photographies qui habillent nos étagères et qui soudain prennent vie pour nous raconter leur histoire. Neuf danseurs à la personnalité foisonnante peuplent ce spectacle explosif, passant du rire à la rage, se déchirant pour mieux se retrouver avec tendresse, au rythme de la musique organique de Lucie Antunes. Soutien : DRAC Île-de-France. Mardi 14 novembre, Théâtre le 13e Art – Paris.
Pulse
Mêlant danse hip-hop, danse contemporaine et théâtre, "Pulse" bouscule les codes et tente de trouver une réponse à cette course effrénée à la compétition qui nous assaille de toutes parts.
Pulse © Julie Cherki
Au regard d’une société qui place la productivité au centre de ses priorités, le chorégraphe François Lamargot s'interroge sur l'issue d’un mode de fonctionnement basé sur la compétition entre les êtres. Des corps qui, sans cesse, se passent les uns devant les autres, une surenchère à qui sera le premier. Quelle sera donc l’issue de cette course en avant ? La compagnie du Poisson/Buffle nous emporte ici dans un tourbillon artistique frénétique orchestré par une écriture chorégraphique singulière. Soutien : DRAC Île-de-France. Mercredi 15 novembre, Théâtre le 13e Art – Paris.
Rave Lucid
Laura Defretin et Bandron Masele signent leur première pièce de groupe : une célébration spontanée, engagée et viscérale de la danse électro. Après deux duos intimes, "Untitled" et "Perception", la compagnie Mazelfreten transpose sur scène l’énergie vibrante de la danse électro.
"Rave Lucid" © Jonathan Godson
Laura Defretin et Bandron Masele signent leur première pièce de groupe : une célébration spontanée, engagée et viscérale de la danse électro. Après deux duos intimes, "Untitled" et "Perception", la compagnie Mazelfreten transpose sur scène l’énergie vibrante de la danse électro. Première danse urbaine née en France, l’électro se développe dans les clubs dans les années 2000 avant d’être détournée par la mode commerciale et médiatique de la "tecktonik", puis de poursuivre son essor au sein de la communauté underground. Rave Lucid invite à découvrir les codes et les techniques de ce mouvement devenu international et à expérimenter les sensations de transe hypnotique qui le caractérisent. Soutien : DRAC Île-de-France. Jeudi 30 novembre, L’Envolée, Les Chapelles-Bourbon (Seine-et-Marne).
L’Entre-deux
Une nouvelle création entre le visible et l’invisible, inspirée par les traditions africaines de célébration et d’acceptation du deuil. Le baobab représente le lien entre le ciel et la terre, symbolisant la vie, la mort, ce qui dure et ce qui passe, et le grand tambour Nkùl, sculpté dans un tronc, accompagne les cérémonies de passage du défunt dans de nombreuses ethnies du Cameroun.
L'Entre-deux © Peggy Riess
Ces célébrations prennent la forme de danses joyeuses qui donnent lieu à de nombreuses fantaisies burlesques. Mais c’est par cette joie et cette désinvolture qu’on accepte la mort comme un passage, une métamorphose. Héritier d’une spiritualité africaine, Merlin Nyakam propose un théâtre global dansé, chanté et joué par sept danseurs et trois musiciens (percussions et n’goni) qui renouvelle les formes rituelles universelles.DRAC Ile-de-France - Aide à la création. Vendredi 8 décembre, La Courée – Collégien (Seine-et-Marne).
La Fabrique de la Danse
Laboratoire chorégraphique. La Fabrique de la Danse propose une expérience inédite à la croisée des styles. 3 jours de résidence où seront organisés des temps de rencontre et d’échange entre des danseurs hip-hop et des danseurs contemporain autour de leurs pratiques.
© Emmanuelle Stauble
L’occasion de questionner l’écriture chorégraphique hip-hop et sa place dans l’écriture contemporaine. À l’issue de cette résidence, une représentation sera donnée à la Fabrique de la Danse pour présenter au public le fruit de cette collaboration. Samedi 16 décembre, Paris 20e.
Eccentric
Avec Régis Truchy, rien ne se passe comme prévu… Cette référence de la danse hip-hop joue avec son corps tel un clown désarticulé et nous embarque dans une folle aventure musicale et chorégraphique dans laquelle il fait bon retrouver son âme d’enfant !
Eccentric © Paul Beletre
Avec humour, poésie et une énergie solaire, Régis Truchy faire revivre l’histoire de la danse Eccentric en convoquant les plus grandes figures de la discipline : reliant Charlie Chaplin à Daft Punk, en passant par Bob Fosse, Steven Spielberg, Madonna ou Mickael Jackson… Samedi 16 décembre, Cinéma François-Truffaut, Chilly-Mazarin (Essonne).
Nulle part est un endroit
Dans cette conférence dansée, Nach raconte son histoire avec le krump, son goût pour l’hétéroclite et sa rage de danser. Nach rencontre le krump par hasard à l’âge de 22 ans.Fascinée par la puissance de vie de cette danse née dans les quartiers pauvres de Los Angeles au début des années 2000, elle en embrasse les codes et en rejoint la communauté, ses sessions freestyle et ses battles.
Nulle Part est un endroit site © Thomas Bohl
Son chemin prend ensuite des détours inattendus vers le butô, le flamenco, la marionnette ou le kathakali (théâtre dansé originaire du Kerala au sud de l’Inde). Nulle part est un endroit, dont le titre fait référence à l’œuvre composite du sculpteur Richard Baquié, conte ces multiples rencontres. À travers cet incandescent récit de soi, Nach exprime la force émancipatrice de l’art. Dimanche 10 décembre, Théâtre Jean Vilar, Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Casse-Noisette
Blanca Li réinvente le conte merveilleux de Casse-Noisette avec les ingrédients qui caractérisent son œuvre : le hip-hop, le métissage des univers et des danseurs à la technique affûtée. Pour Blanca Li, l’âme russe a toujours été en résonance avec la flamboyance espagnole.
Casse-Noisette de Blanca Li © Dan Aucante
C’est donc naturellement entourée de huit danseurs, dont le talent puise dans la culture hispanique et le mouvement hip-hop ibérique, que la chorégraphe renouvelle l’histoire intemporelle et populaire de Casse-Noisette. Avec un brin de folie, elle crée une réorchestration urbaine du chef-d’œuvre musical de Tchaïkovski pleine d’énergie et de fantaisie dans laquelle Casse-Noisette se transforme en robot prodige du popping. Dans une suite de décors virtuels colorés, Blanca Li nous emmène au pays des jouets pour une épopée à découvrir en famille. Samedi 23 décembre, Théâtre des Louvrais - Points communs, Pontoise (Val-d'Oise)
Partager la page