Les seize statues de cuivre - juchées à la base de la flèche de Notre-Dame de Paris – vont faire l’objet d’une importante restauration. Une visite de presse a été organisée le jeudi 11 avril pour assister à un impressionnant chantier qui a nécessité la mise en place d’une grue de 80 mètres pour la dépose de ces seize statues de cuivre. Les douze apôtres et quatre évangélistes ont été descendus pour être restaurés afin de retrouver leur splendeur d’origine. Cette opération fait partie d’un vaste programme de travaux menés sur l’ensemble de la flèche pour les trois prochaines années.
Visite de presse lors de la descente des seize statues de cuivre à la cathédrale Notre-Dame de Paris © Jade Robin / Drac Île-de-France |
Interview d'Antoine-Marie Préaut conservateur régional des monuments historiques © Jade Robin / Drac Île-de-France |
Interview de Philippe Villeneuve, Architecte en chef des monuments historiques © Jade Robin / Drac Île-de-France |
Marie-Hélène Didier, conservateur général du patrimoine © Jade Robin / Drac Île-de-France |
La dernière restauration d’envergure de la cathédrale date des années 90, elle avait permis à la façade occidentale de l’édifice de reprendre tout son éclat. Résultats d’un lent processus de détérioration, des dégradations sont aujourd’hui constatées sur le reste de l’édifice. Sur la flèche seule, plus de 160 altérations ont été répertoriées : de nombreuses fissures ont été observées sur les soudures, des cassures ont été repérées et des éléments soulevés ou déchirés ont été identifiés. A l'usure du temps s’ajoute les blessures de l’histoire : les murs souffrent de multiples impacts de balles, témoins de la Libération de Paris en août 1944.
Descente des seize statues de cuivre juchées à la base de la flèche de Notre-Dame de Paris © Jade Robin / Drac Île-de-France
La couverture de plomb étant endommagée, c’est la charpente même de la flèche qui était menacée d’érosion. Il s’agit donc de démonter, réparer et remplacer chaque élément abîmé de cette flèche culminant à 96 mètres. Le coût total des travaux de restauration de la flèche de Notre-Dame s’élève à 11 millions d’euros. La maitrise d’ouvrage de cette grande restauration est confiée à la Conservation régionale des monuments historiques, service de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France, sous la maîtrise d’œuvre de l’architecte en chef des monuments historiques, Philippe Villeneuve.
Descente des seize statues de cuivre juchées à la base de la flèche de Notre-Dame de Paris © Jade Robin / Drac Île-de-France
Descente des seize statues de cuivre juchées à la base de la flèche de Notre-Dame de Paris © Jade Robin / Drac Île-de-France
Descente des seize statues de cuivre juchées à la base de la flèche de Notre-Dame de Paris © Jade Robin / Drac Île-de-France
Les seize statues dessinées par Viollet-le-Duc ont été transportées à Périgueux chez l’entreprise Socra chargée de la restauration. A l’automne 2019, 14 statues seront exposées dans le chœur de la cathédrale sur des socles spécifiques. Les deux autres seront restaurées durant cette période à l’atelier. Une fois le travail achevé, elles reviendront dans le chœur et prendront la place de deux nouvelles statues qui à leur tour partiront en restauration. Ce mode opératoire se poursuivra naturellement pour toutes les statues. Cette exposition se déroulera pendant toute la durée du chantier de la flèche. La restauration de ces statues a bénéficié de crédits issus du mécénat. Le coût total des travaux de la cathédrale ces dix prochaines années est estimé à 60 millions d’euros : 40 millions État, 20 millions mécénat.
Descente des seize statues de cuivre juchées à la base de la flèche de Notre-Dame de Paris © Jade Robin / Drac Île-de-France
Arrivée des statues à Périgueux (Dordogne) chez l’entreprise Socra chargée de la restauration © dr
Un mécénat financier franco-américain / une convention-cadre de mécénat financier franco-américaine en vue de l’accélération du rythme des travaux
L’État a souhaité accélérer le rythme des travaux s’effectuant sur l’un des bâtiments les plus emblématiques du patrimoine parisien.Le 25 septembre 2018, une convention-cadre de mécénat financier en vue de l’accélération de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été signée entre l’État, la Fondation Notre Dame, la 501c3 Friends of Notre-Dame de Paris et la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris.Dans le cadre de cette convention, la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris (FAPP), sous l’égide de la Fondation Notre Dame se propose de centraliser certains financement privés, notamment les fonds récoltés par la 501c3 Friends of Notre-Dame de Pariset les dons privés français récoltés par la FAPP elle-même. Sous réserve de crédits disponibles, l’État s’engage à augmenter son apport annuel minimum d’un euro de subvention supplémentaire par euro de mécénat recueilli, dans la limite globale de 4 millions par an de contribution étatique. C’est ainsi un programme de 60 millions d’euros sur dix ans qui a débuté.
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