Par chance ou miracle, hasard ou destin, en tout cas assurément par bonheur, le public pourra admirer trois des seize statues de cuivre de la flèche de Notre-Dame de Paris rénovées, les apôtres - Saint Barthélémy, Saint Jude et Saint Simon - exposées lors des Journées européennes du patrimoine à partir du 16 septembre et jusqu'à leur repose à la Cité de l'architecture et du patrimoine (CAPA). Le public devra encore un peu patienter avant de pouvoir redécouvrir les statues dans leur totalité. Trois phases sont programmées : la première semaine de novembre, puis à la fin du mois de janvier 2021 et enfin aux alentours du 23 mars avec celle de Saint Thomas représentée sous les traits de Viollet-le-Duc.
Chacun se rappelle l'émoi que cet incendie a suscité dans l'hexagone et dans le monde entier. Le 11 avril 2019, soit quatre jours précédant le drame, elles avaient été, en effet, retirées de leur socle pour faire l'objet d'une importante rénovation afin de retrouver leur splendeur d'origine. Cette opération, menée sur l'ensemble de la flèche pour les trois prochaines années, faisait partie d'un vaste programme de travaux confié à la Conservation régionale des monuments historiques (CRMH), service de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France (Drac), qui assure la maîtrise d’ouvrage des éléments mobiliers de la cathédrale.
Arrivée des sculptures Saint Simon, Saint Jude, Saint Barthélémy dans la galerie des moulages de la Cité de l’architecture & du patrimoine © Cité de l’architecture & du patrimoine
Pour Laurent Roturier, directeur régional de la DRAC Île-de-France, "cette exposition des statues de Notre-Dame, aujourd’hui enrichie de trois nouveaux chefs-d’œuvre tout juste restaurés, donne à voir le savoir-faire français en la matière, et procure une émotion indescriptible."
Arrivée des sculptures Saint Simon, Saint Jude, Saint Barthélémy dans la galerie des moulages de la Cité de l’architecture & du patrimoine © Cité de l’architecture & du patrimoine
Les sculptures de la flèche de Notre-Dame
Arrivée des sculptures Saint Simon, Saint Jude, Saint Barthélémy dans la galerie des moulages de la Cité de l’architecture & du patrimoine © Cité de l’architecture & du patrimoine
Absentes du projet d’origine, les sculptures des douze apôtres et des quatre évangélistes sont ajoutées par Eugène Viollet-le-Duc en 1857, au lendemain de la mort de Jean-Baptiste Lassus. L’architecte prend ainsi des libertés avec la rigueur historique qui avait prévalu lors de la conception du projet de restauration. Des modèles en plâtre conçus par Geoffroy-Dechaume servent de base à la confection de moules, à partir desquels sont obtenus des tirages en fonte. Que ce soit par souci d’efficacité ou pour uniformiser l’ensemble, Geoffroy-Dechaume conçoit, pour les apôtres, trois modèles de corps-types qu’il personnalise ensuite au niveau des bras, des têtes et des attributs.
Hommage à Notre-Dame de Paris à la CAPA
La Cité de l'architecture et du patrimoine, depuis juillet 2019, rend également hommage à Notre-Dame de Paris avec une exposition qui présente l'histoire du monument et son projet de restauration. Des modèles en plâtre conçus par Geoffroy-Dechaume servent de base à la confection de moules, à partir desquels sont obtenus des tirages en fonte. Que ce soit par souci d’efficacité ou pour uniformiser l’ensemble, Geoffroy-Dechaume conçoit, pour les apôtres, trois modèles de corps-types qu’il personnalise ensuite au niveau des bras, des têtes et des attributs.
Arrivée des sculptures Saint Simon, Saint Jude, Saint Barthélémy dans la galerie des moulages de la Cité de l’architecture & du patrimoine © Cité de l’architecture & du patrimoine
La Direction régionale des affaires culturelles exerçait la maîtrise d’ouvrage de la cathédrale jusqu’à la création de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris (EPRNDP) par décret du 28 novembre 2019. Les agents de la DRAC sont à pied d’œuvre depuis le soir de l’incendie pour sécuriser l’édifice et poser les bases de sa future restauration Ils assurent actuellement la maîtrise d’ouvrage des éléments mobiliers, ainsi que du contrôle scientifique et technique dans le cadre des travaux. Les archéologues de la DRAC sont également mobilisés dans l’étude des vestiges.
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