Le Festival d'Île-de-France propose 30 concerts dans 25 lieux autour du thème "Tabous Musiques et Interdits". L'édition 2014 se déroulera du 6 septembre au 12 octobre. Depuis 38 ans, le Festival d’Île-de-France anime l’automne francilien avec une trentaine de concerts, dont une majorité de créations, articulés autour d’une thématique chaque année renouvelée. Au programme : musiques du monde et actuelles, mais aussi musique ancienne, baroque, classique et contemporaine. Aux mois de septembre et octobre, entre 20 et 25 000 spectateurs suivent ce jeu de piste culturel en Île-de-France et découvrent à l'occasion des concerts des lieux du patrimoine parfois inaccessibles au public (châteaux, églises, cirques, anciennes usines ou parcs somptueux). L'écoute des divers répertoires dans ces cadres uniques est la promesse de moments hors du commun et de souvenirs forts. Le Festival d’Ile de France propose également une centaine d’actions culturelles autour des concerts : résidences de création avec amateurs, visites, rencontres, conférences, ateliers, masterclasses et interventions en milieu scolaire.
© Festival d'Île-de-France 2014 |
"Élément intangible de nos sociétés, le tabou est aujourd’hui devenu tantôt moral, tantôt religieux ou politique. Sa transgression s’apparente parfois à un geste de défi, une expression critique, un acte de résistance et de création dont la musique s’est souvent fait l’écho. Au commencement était le sacré. Notre parcours nous ramène au sens premier du terme, des lointains rivages de Polynésie du Tabou de Friedrich Murnau aux traditions des danseuses sacrées des temples hindous. Plus près de nous, certains enfreignent les dogmes, au risque de l’hérésie. Au Moyen Âge, l’Église lutte contre les formes musicales jugées trop "voluptueuses" et les intervalles musicaux "diaboliques". En Espagne, ce sont les villancicos, dont les racines sont issues de la culture populaire, qui font l’objet d’interdiction. Dans l’ancienne Bosnie, d’étranges stèles funéraires entretiennent le lien avec l’au-delà... (...) En marge du pouvoir officiel naissent des musiques insoumises, humour et dérision, tous s'attachent à contourner les règles et à braver les codes. À ce vent de liberté répondent parfois autoritarisme et répression. Si de nombreuses cultures instaurent à travers les carnavals des moments de désobéissance encadrée où les interdits semblent se lever, le couperet de la censure peut soudain brutalement s’abattre : la littérature pamphlétaire est mise au banc, des écrivains sont condamnés et des compositeurs relégués pour avoir défié l’esthétique officielle. Une édition à la rencontre du défendu, sur la route de nos libertés individuelles et collectives..." Olivier Delsalle, Directeur du Festival d’Ile de France |
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