La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d’Île-de-France - service régional de l’Archéologie (SRA) organise chaque année les Journées archéologiques régionales dans le cadre d’une collaboration avec une collectivité territoriale, un établissement public ou un service à compétence nationale du ministère de la Culture. Pour cette édition 2023, ces Journées sont accueillies par la Ville de Saint-Denis (93) et son Unité d’archéologie, acteur essentiel pour la recherche archéologique séquano-dionysienne et la valorisation auprès des publics franciliens.
Ces Journées permettent de présenter les recherches archéologiques récentes effectuées sur le territoire francilien. Ouvertes tant aux professionnels qu’aux bénévoles et au grand public, elles réunissent des représentants de toutes les institutions actives en la matière et constituent un point fort de l'activité archéologique régionale.
En plus de communications dédiées à l’actualité de l’archéologie régionale qui présenteront des recherches et découvertes récentes, des communications porteront sur le thème retenu pour cette année : L’archéologie du fait urbain en Île-de-France : bilan de 40 ans d’opérations.
Une exposition sur les fouilles du Grand Louvre, et plus particulièrement sur la fouille menée sur la Cour Napoléon, sera proposée à la visite.
Elles se déroulent sur deux jours et font l’objet d’une publication des actes l’année suivante - Jour 1 (vendredi 1er décembre) : "L’archéologie du fait urbain en Île-de-France : bilan de 40 ans d’opérations" et "actualité de la recherche" - Jour 2 (samedi 3 décembre) : "actualité de la recherche" |
Archéologie du fait urbain en Île-de-France : bilan de 40 ans d'opérations
Nous voici quarante-et-un ans après l’indispensable publication des Actes du premier Colloque international d’archéologie urbaine ; vingt-sept ans après celle du tout autant nécessaire Atlas historique de Saint-Denis. Depuis, les importantes — par le nombre et parfois la surface — opérations d’archéologie préventive conduites à partir des années 2000 renouvellent de façon significative notre connaissance du fait urbain en Ile-de-France.
Ces diagnostics et fouilles concernent aussi bien les habitats groupés laténiens comme Nanterre et Bobigny ; les capitales de cité antique et sièges épiscopaux médiévaux que sont Paris et Meaux ; les villes médiévales héritées de castrum ou d’agglomérations secondaires antiques telles que Chelles, Melun, Arpajon ; les créations urbaines proprement médiévales, autour d’un lieu de pouvoir, telles que Saint-Denis, Mantes-la-Jolie ou Poissy.
Afin d’explorer les résultats de ces opérations, plusieurs axes de questionnement sont proposés pour guider les contenus des communications.
Sur le plan des relations entre le processus urbain et les choix des sites, qu’en est-il de l’apport des études paléoenvironnementales et plus spécifiquement géoarchéologiques ? Où en sommes-nous de la compréhension des dynamiques urbaines sur le temps long, tant dans les centres anciens que dans les espaces péri-urbains ? Enfin, quelles relations entretiennent les lieux de pouvoir laïque et religieux avec les modalités d’occupation de la ville ?
De surcroît, ces opérations conduisent aussi à la relecture de dossiers archéologiques parfois très étoffés, dont la constitution a débuté au 19e siècle. Dotés en effet de moyens significatifs et investissant toute la chronologie d’occupation, il devient possible d’engager une démarche globale visant à expliciter les modalités de fabrique de l’espace urbain. Il n’en demeure pas moins que ce savoir, enrichi et consolidé par l’ampleur même de la documentation dont il se nourrit, amène à approfondir la réflexion quant aux modalités de sa restitution, tant auprès de la communauté scientifique que de publics élargis. Les PCR conduits à Meaux et Paris dessinent à cet égard des pistes très intéressantes en termes de constitution d’atlas archéologique urbain.
À cela s’ajoute la problématique des modalités de la constitution d’un outil prédictif — une carte archéologique d’aide à la prescription — tenant compte des épaisseurs sédimentaires et des volumes de destructions déjà opérées. Dans ce contexte, une amplification des travaux d’archéologie programmée en rapport avec le fait urbain apparaît s’imposer. Dans un moment plus que favorable à la science ouverte, quels sont désormais les dispositifs innovant à notre portée pour mieux coordonner les données recensées, favoriser leur partage et leur étude ?
Ces journées sont ouvertes à tous les acteurs de l'archéologie, bénévoles ou professionnels, qui souhaitent en apprendre plus sur leur région. Pour des raisons d'organisation et d'accès au bâtiment, les inscriptions sont obligatoires. Elles se font depuis le site internet suivant : Journées archéologiques d'Île-de-France 2023 En cas de difficultés, vous pouvez nous contacter sur l'adresse mail suivante : cynthia.domenech-jaulneau@culture.gouv.fr |
Programme des Journées archéologiques régionales d'Île-de-France 2023
Exposition : Point de vue et images du Louvre
L’ensemble des opérations archéologiques conduites dans les années 1980-1990 dans le cadre de la construction du Grand Louvre ont marqué un tournant dans l’archéologie préventive et les méthodes de l’archéologie de terrain. Néanmoins, la phase de post-fouille restée inachevée a rendu les archives inaccessibles tant aux chercheurs qu’au grand public, avec une problématique majeure de dispersion des documents. Seul le mobilier, alors confié au Musée du Louvre, a pu conserver son intégrité.
© Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France
C’est dans ce contexte que se développe en 2018 le projet de reprise de la documentation de la fouille du Grand Louvre, dispersée dans plusieurs centres, archives, ou domiciles de chercheurs afin de restituer à la communauté scientifique et au grand public l’apport de ces fouilles.
Ce travail a permis de plonger dans un fonds photographique riche de 4 000 clichés, tous conservés à la DRAC Île-de-France, présentant non seulement les résultats scientifiques des longues heures de fouilles, mais aussi révélant des moments presque volés des plus de 200 personnes qui ont participé à l’une des opérations d’archéologie les plus marquantes réalisées en milieu urbain. Cette exposition a pour but de présenter quelques clichés avec pour ambition de leur rendre hommage.
Regard de photographe sur une profession alors en devenir, esthétisme de la prise de vue : près de 40 ans après la fin de la fouille, le chantier se livre dans son intimité.
Photo d'accroche ©Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France
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