Ces grands rendez-vous artistiques et culturels s’emparent de nombreux lieux connus ou insolites de la capitale, le plus souvent en plein air et en dehors des lieux traditionnels de spectacle. Monuments nationaux, écoles, parcs et jardins, musées, piscines, places, églises… sont investis dans un esprit convivial et festif pour bousculer le rapport au public. Depuis sa création, le festival s’engage pour faciliter l’accès du plus grand nombre à l’art et à la culture.
En ouverture / BOLÉRO / Angelin Preljocaj
Angelin Preljocaj ouvre le Festival Paris l’été avec une reprise exceptionnelle de son Boléro, extrait de la pièce Gravité (2018), dans la Cour Lefuel du musée du Louvre, joyau du second Empire habituellement inaccessible au public. Sur la musique de Ravel, les spectateurs sont invités à déambuler dans l’aile Denon du musée libérée de tout visiteur, profiter des chefs-d'œuvre dans ce cadre privilégié puis rejoindre la Cour Lefuel pour assister au Boléro et découvrir une chorégraphie concentrique pour douze interprètes.
Bolero Gravité Preljocaj © JC Carbonne
Au Louvre, le décor somptueux de la Cour, les costumes tout de blanc d'Igor Chapurin et l’ombrageuse lumière d'Eric Soyer laissent toute la place au mouvement à l’état pur. Angelin Preljocaj, qui compare son écriture chorégraphique à "un artisanat furieux" en référence aux mots de René Char, réunit assurément, dans cette version conçue spécialement pour le Louvre, la méticulosité artisanale de son écriture et la passion furieuse de son art, amplifiée par la magie du lieu.
Infos pratiques : 11 et 12 juillet à 21h et 22h, (visite libre dans certaines salles du musée + 30mn de performance) Le Louvre - Cour Lefuel - entrée libre sur réservation.
G.U.I.D Groupe Urbain d’Intervention dansée
Autre rendez-vous unique à partager avec Angelin Preljocaj. Les propositions du Groupe Urbain d’Intervention Dansée sont déployées dans trois lieux de la Capitale et notamment sur la terrasse de la Tour Montparnasse. Les danseurs, spécialement choisis pour ce projet, sont aguerris aux méthodes du chorégraphe et portent avec brio non seulement ses œuvres, mais aussi sa volonté de proximité avec le public.
GUID Ballet Preljocaj © JC Carbonne
Les extraits de pièces révèlent le goût d’Angelin Preljocaj pour une écriture exigeante, sa rigueur et l’inventivité formelle de ses spectacles, le tout se conjuguant avec sa volonté d’offrir la danse à tous. A l’issue de chaque représentation, les danseurs se prêtent au jeu des questions-réponses avec les spectateurs. Programme 2022 Liqueurs de chair (1988), Noces (1989), Le Lac des cygnes (2020), Deleuze/Hendrix (2021), Atys (2022).
Infos pratiques : 14 juillet à 18h- Berges de Seine (gratuit), 15 juillet à 18h - Vins de France, BERCY VILLAGE (gratuit), 16 juillet à 9h30 - Tour Montparnasse
En partant du contexte historique de ces "frénésies dansantes" du Moyen Âge, Mette Ingvartsen conçoit un solo en forme de réponse chorégraphique à l’urgence de notre propre situation pandémique : dans cette performance orale et physique, oscillant entre mouvement libérateur et pulsion incontrôlable, ses mots donnent forme au potentiel contestataire du corps dansant.
The Dancing Public © Katja Illner
Pour Paris l’été, avec cette pièce mouvante et déambulatoire, Mette Ingvarsten s’empare du vaste espace aérien du Grand Palais éphémère conçu par Jean-Michel Wilmotte sur le Champ-de-Mars. Le public est invité à la suivre dans cet ample vaisseau au gré d’un parcours chorégraphique ardent
Infos pratiques. 12, 13, 15 et 16 juillet, 22h Grand Palais éphémère
Igra - Jeux en russe - est la dernière création de la compagnie de danse espagnole Kor’sia dans laquelle elle reprend les concepts fondamentaux de la pièce Jeux/Nijinsky qu’elle avait créée pour le Victor Ullate Ballet à Madrid en 2018. À nouveau, elle revient sur l’œuvre éponyme de Vaslav Nijinsky dans un dialogue entre le passé et le présent. Igra n’est pas une reproduction ou une réadaptation de la pièce de 1913, mais plutôt une réflexion sur le contexte historique et moral dans lequel l’œuvre fut créée.
© Maria Alperi - Igra
Dans Igra, installés sur un court de tennis, accompagnés par une musique électronique psychédélique dont les rythmes font penser aux danses russes, les interprètes revisitent la partition de Nijinsky avec une modernité jubilatoire et révèlent la révolution morale qui a entouré la création de l’œuvre originale.
Infos pratiques.13, 14, 15 et 16 juillet à 22h 55 Lycée Jacques-Decour
Plusieurs fois accueillies au Monfort à Paris, figures centrales du cabaret Terabak de Kyiv, les Dakh Daughters ont toujours offert le spectacle de leur fertile et entreprenante colère à travers une musique débridée et exutoire.
Dakh Daughters Ukraine Fire © Oleksandr Kosmach
Aujourd’hui, elles ont quitté - momentanément - l’Ukraine pour venir porter ici un message de lutte mais aussi d’espoir. Le public les retrouve dans un format inédit, accompagnées par l’Orchestre de Chambre de Paris.
Infos pratiques. 14 juillet à 20h Le Monfort Paris 15e
Johnny Lebigot réalise des installations. Son univers est bâti à partir de matériaux très divers, végétaux, minéraux ou animaux, qu’il glane dans les forêts ou au bord des plages : plumes, cailloux, bouts de bois, cheveux, coquillages, champignons, squelettes d’oiseaux, de lézards et autres arêtes de poisson… Sur sa démarche si singulière, il évoque son enfance en Normandie, "terre de sorcier". Ce plasticien, poète et promeneur insuffle la vie à tous ces éléments et imagine des constructions qui résonne avec les tableaux des maîtres anciens (Redon, Moreau, Bruegel, Bosch…).
© Johnny Lebigot / exposition
Pour Paris l’été, il s’empare d’une salle de classe du Lycée Jacques-Decour et la transforme en royaume végétal. Construite à partir de plusieurs "tables" (c’est ainsi que Johnny Lebigot nomme les stations qu’il compose), À l’abri des forêts invite le public à déambuler, se laisser porter par cet univers onirique, parfois même intervenir, déplacer un objet et observer l’impact de son action sur le méticuleux dispositif qui se déploie devant ses yeux.
Infos pratique. mercredi 13, 20 et 27 jeudi 14, 21 et 28, vendredi 15, 22 et 29, samedi 16, 23 et 30 juillet - Lycée Jacques-Decour – gratuit
Pour célébrer le centenaire de Radio Tour Eiffel, la première station de France, Cécile Léna convoque une multitude de personnages dans une scénographie composée de six mini boîtes dont chacune contient un décor précis, fin, fait de perspectives et de détails mis en lumière.
RADIO DAISY © Lena Dazy
Dans Radio Daisy, la fiction rejoint le réel afin de définir comment les petites et les grandes ondes écrivent un chapitre de notre mémoire collective. Ainsi surgissent la magie des voix qui accompagnent les solitudes. Des actualités à la météo marine, des émissions littéraires au jeu des 1000 francs, ce spectacle immersif marque la rencontre entre arts vivants, littérature et arts plastiques. Une évocation poétique de notre relation avec la radio…
Infos pratiques. Mercredi 13, 20 et 27, jeudi 14, 21 et 28, vendredi 15, 22 et 29, samedi. 16, 23 et 30 juillet - Lycée Jacques-Decour
A 15 mètres du sol, le public est emporté dans le monde aérien du CirkVOST. Onze personnages évoluent au-dessus de nos têtes, comme autant d’individus libres et indépendants qui pourtant forment un groupe, un monde. La voltige aérienne, ADN de la compagnie CirkVOST, est ici plus que jamais mise à l’honneur.
CirkVOST PIGMENTS © photo Cécile Carlotti
Et une première dans le parcours artistique de la compagnie : la musique, fabriquée par Simon Delecluse et Sebastien Dal Palu, n’est, cette fois-ci, pas jouée en live mais fait l’objet d’une composition batterie-computer-guitare qui porte magistralement le spectacle. L’œil extérieur, orchestration des pistes trouvées en collectif, est assuré par le binôme formé par Benoît Belleville, cofondateur de la compagnie, et Germain Guillemot, cofondateur des Arts Sauts et concepteur acrobatique au Cirque du Soleil.
Infos pratiques. 15, 16 et 17 juillet à 21h30, Place de la fontaine-aux-lions, La Villette
Cette fête créée par Arthur Perole s’inscrit dans le prolongement de sa performance FOOL (2018) et sa pièce Ballroom (2019) qui questionnent la place du groupe et de la danse dans les rassemblements. Pour lui, la fête est l’endroit où l’on peut rêver, se réinventer, se rencontrer, où l’on peut se connecter, se lier. C’est pour ses valeurs de convivialité, son rôle social et politique qu’Arthur Perole a voulu embrasser l’univers de la fête, envie décuplée par la crise sanitaire.
© photo Arthur Perole dr
Avec ses danseurs - et même l’équipe administrative de sa compagnie -, il propose au public de parcourir différents espaces du Carreau du Temple et de se prêter au jeu. Les spectateurs, munis d’un casque audio, participent à une silent party pensée comme une fête foraine. Ils sont libres de créer leur propre fête, d’être tour à tour acteurs, danseurs, chanteurs, dans un dispositif propice à créer du lien, à libérer les sens et décupler l’imaginaire.
Infos pratiques. 16 juillet à 22h, Carreau du Temple Paris 3e
Avec Hélio Loureiro et Nancy Vieira
Dans le cadre de la saison France-Portugal 2022, le Festival Paris l’été invite le public à venir vivre une soirée Portugaise au cœur de l’été parisien ! Une soirée certes artistique mais aussi gastronomique, gourmande, et assurément chaleureuse. Sous la baguette du chef Hélio Loureiro, le public est donc convié à venir déguster, dans la cour du Lycée Jacques-Decour transformée pour l’occasion, des mets aux saveurs du Portugal. Puis, place à la musique avec la capverdienne Nancy Vieira accompagnée de ses guitaristes. Ce nouveau concert, qui couronne son sixième album Manhã Florida, fait la part belle à la guitare capverdienne.
Infos pratiques. 17 juillet, 19h30, Lycée Jacques-Decour Paris 9e
Pour le spectacle de fin d’étude de la promotion L de La Manufacture, Haute école des arts de la scène de Lausanne, l’actrice, autrice et metteuse en scène italienne Daria Deflorian cherche à décrire avec les étudiants ce que révèle - de soi, de la société - le passage d’un milieu social à un autre. Elle s’y emploie à partir des textes et avec la complicité d’Édouard Louis, auteur que les étudiants connaissent bien car il enseigne à La Manufacture et les accompagne depuis leur entrée en formation.
En-Finir! © AlinePaley.jpg
Ensemble, ils cheminent entre deux noms : Eddy Bellegueule et Édouard Louis, de celui choisi par le père, un prénom "de séries américaines", à celui ardemment désiré par le jeune écrivain qui, à l’âge de vingt ans, saisit la justice pour changer d’identité. Dans sa démarche, tout fait penser au théâtre... Les jeunes comédiens de la Manufacture jouent de la proximité de ce parcours de transformation avec leur propre cheminement.
Infos pratiques. 19 et 20 juillet à19h Le Monfort Paris15e
En juin de chaque année, le théâtre s’invite dans la petite ville de Binic-Etables-sur-Mer dans les Côtes d’Armor, sur la plage, dans les usines, dans la forêt, dans les rues. L’initiative en appartient à Léna Paugam et au Collectif Lyncéus qui lancent un appel à projet aux auteurs contemporains. Les lauréats se voient proposés une bourse d’écriture, une résidence, un accompagnement à la publication et une création in situ de leur texte. Pour un temps soit peu est né de cette façon.
© Kevin-Lebrun
"Pour un temps sois peu est une histoire de femme trans par le détail ; les détails invisibles, ceux auxquels on préfère habituellement les repas de famille houleux et les histoires d’amour où le.a conjoint.e magnanime décide de rester près de sa trans malgré les tempêtes. Au milieu de tout ça, y’a les détails, le questionnement qu’impose à la société le parcours trans, son rapport au féminisme, sa presque impossibilité de fuir la binarité. Les micro-agressions, les macro agressions. L’importance capitale du rouge à lèvre, les chirurgies faciales qui projettent une étrangère dans le miroir, la difficulté d’aimer et de choisir ses amours dans un monde à la sexualité hétéronormée ; le courage que cela implique, la lâcheté que cela implique (...)" Laurène Marx)
Infos pratiques. Mardi 19 et mercredi 20 juillet, Face au théâtre du Fil de l'Eau Pantin
Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan invitent à un voyage imaginaire, fusion de cabaret de bouts de carton et d’épopée shakespearienne. Alors que des cartons traînaient dans un coin de la salle de répétition, ils ont commencé à écrire dessus à l’aide de gros marqueurs noirs pour figurer accessoires et décors, tels des enfants découvrant le plaisir de faire du théâtre.
Les Gros patinent bien © Fabienne Rappeneau
Ils ont inventé, pas à pas, l’absurde voyage d’un homme qui ne bouge pas mais qui pourtant traverse l’Europe et sans doute fera le tour du monde grâce à son complice, lequel fait défiler derrière lui les paysages, personnages et autres bestioles rencontrés le long de la route.
Infos pratiques. Du 19 au 22 juillet à 20H - Centre Culturel Irlandais Paris 5e
Musicienne, chanteuse mais aussi comédienne, Laure Brisa multiplie les collaborations artistiques, poussant la harpe dans ses moindres retranchements pour en explorer toutes les possibilités. Sa musique est à la frontière d’un monde ancien - celui de la poésie ou du conte - et d’un monde moderne par son style pop, l’électronique ou ses recherches sonores variées. Tel le mécanisme de nos rêves, sans logique et sans linéarité, Laure Brisa nous embarque pour une traversée céleste hors du commun.
LAURE-BRISA ©Alexandre Brisa
Dans Des comètes, elle orchestre un opéra domestique avec tout ce qui l’entoure : une harpe classique, de nombreux micros, des machines, un piano électrique, un séquenceur, une grosse caisse, beaucoup de pédales et une pléiade d’objets. Elle creuse le sillon d’une pop élégante, inspirée d’un rock obscur et d’un lyrisme enchanté. Son complice de longue date, Yoann Bourgeois, lui sculpte une scénographie sur mesure, évoquant tour à tour une planète, un carrousel ou un zootrope. Les images apparaissent et disparaissent, enflent et meurent… on y voit de grandes étendues et des cieux colorés. L’espace est traversé par les vents, des brumes, la mer, des comètes et des étoiles, des figures de femmes disparues, de pauvres héros… un show sonore et visuel.
Infos pratiques. 20 juillet à 20h - Théâtre de l'Atelier Paris 18e
Strip : Au risque d’aimer ça est une plongée immersive dans le milieu du striptease mêlant témoignages, récit autobiographique et fiction. Ce projet parle avant tout d’hommes et de femmes qui se découvrent et se rencontrent à travers l’action d’une mise à nu, et qui parfois même en viennent à s’aimer. A partir d’interviews et de témoignages réels, le projet restitue la parole et les points de vue de ceux et celles qui traversent un jour l’expérience du club de striptease.
© photo dr
Quant à la performance théâtrale, inspirée de l’essai Éloge du risque d’Anne Dufourmantelle et construite pour une cinquantaine de spectateurs réunis dans l’intimité, elle fait dialoguer la présence réelle de la comédienne Marion Coutarel et le témoignage en vidéo de cinq stripteaseuses. Autour de chaque portrait s’articulent les cinq parties de la dramaturgie : Au risque du manque, Au risque d’être vulnérable, Au risque du scandale, Au risque de perdre son âme, Au risque du désir. Cinq parties comme autant d’occasions de déplacer nos regards sur le monde mystérieux du striptease, au-delà de tout cliché
Infos pratiques. 20 au 22 juillet à 17h et 20h - Lycée Jacques-Decour Paris 9e
NÄSS
Dans Näss (les gens en arabe), Fouad Boussouf réunit sept danseurs issus du hip-hop, de la danse traditionnelle marocaine et du cirque contemporain. Sept hommes qui exaltent la puissance du collectif dans une danse intense et acrobatique. Leur moteur ? Le rythme. Incessant, obsédant, il fait surgir l’ébullition et insuffle l’énergie aux corps. À la lisière entre le profane et le sacré, entre la modernité effrénée et l’attachement aux rites qui lui font encore rempart, Näss confronte la dimension populaire et urbaine de la danse hip hop à l’aspect profondément rituel et sacré qu’elle peut convoquer. Le mot "näss" signifie "les gens" en arabe mais il fait également référence au groupe marocain Nass el Ghiwane (en français, les gens bohèmes) qui a fait connaître la culture gnawa dans les années 1970, en même temps que le mouvement hippie. Leurs textes, poétiques et anticonformistes, ont valu aux membres du groupe plusieurs passages en prison.
Nass © Charlotte Audureau
C’est Nass el Ghiwane qui a permis l’émergence du rap marocain, porteur d’une écriture engagée, en écho au rap américain. Inspiré par l’énergie de ce groupe emblématique, Näss nourrit l’échange entre le syncrétisme de la danse hip-hop et le mysticisme de la tradition gnawa. Fouad Boussouf y ajoute les danses Taskiouine du Haut-Atlas, le reggada du nord du Maroc ainsi que l’ahidous du Moyen Atlas pour emmener le spectateur aux confins de l’humanité. Là où vibre l’âme, là où danse est synonyme de transe.
Infos pratiques. 20 au 23 juillet à 22h - Lycée Jacques-Decour Paris 9e
De cette précarité physique et émotionnelle naît une gestuelle acrobatique et burlesque qui ouvre les portes de l’imaginaire. À la manière d’un kaléidoscope, Portrait chinois nous propose une vue éclatée d’un homme en marge, consumé par un feu qu’il ne maîtrise pas. Karim Messaoudi s’inspire du portrait chinois - jeu littéraire où il s’agit de déceler, à travers un questionnaire, certains aspects de la personnalité d’un individu - pour créer un jeu vivant avec la complicité des jeunes spectateurs et mettre en lumière différentes facettes du personnage. Ou comment, dans un environnement instable, K. se "refait le portrait" pour avancer et trouver son juste équilibre.
Portrait chinois © J-M.Lobbé
On doit ce Portrait Chinois à Karim Messaoudi, l’un des membres fondateurs du Galaktic Ensemble. Dans ce spectacle, il retrouve son personnage imaginaire, le dénommé K., qui fit l’objet d’une création éponyme il y a quelques années (K., coécrit en 2019 avec le groupe Kurt Davor). K. est un être lunaire dont l’existence pourrait presque ressembler à celle de tout un chacun. Celui-ci se livre au mieux à ses activités journalières : dormir, se rendre au travail, déjeuner. Ou tout au moins essaie-t-il… car il vit sur un plateau tournant, à l’accélération hasardeuse l’obligeant à de drôles d’acrobaties. Un tourniquet d’enfer où la force centrifuge ajoute à des actions simples et banales une dimension extraordinaire.
Infos pratiques. 20 juillet à 16h et 20h Les Lilas, 22 juillet à 18h – Montfermeil (avec les Ateliers Médicis), 23 juillet à 20h – Fontenay-sous-Bois, 24 juillet à 16h30 – Épinay-sur-Seine, 27 juillet à 20h Lycée Jacques Decour Paris 9e
Paris l’été a suivi de près le Collectif 49 701 dans son adaptation théâtrale hors les murs et au long cours des Trois mousquetaires d'Alexandre Dumas… Clara Hédouin et Romain de Becdelièvre reviennent avec une nouvelle composition autour du roman-poème de Jean Giono, Que ma joie demeure. À l’Abbaye de Port-Royal des Champs, au cœur de la Vallée de Chevreuse et transformée par la magie de l'imagination en plateau Grémone de Haute Provence, les spectateurs sont conviés à l’exploration du roman jouée en résonance avec des témoignages d'agriculteurs et d’autres textes de l’auteur.
Infos pratiques. 23 et 24 juillet à 10h (départ en bus du Montfort à 9h) Durée 7h (avec pause déjeuner, prévoir pique-nique et baskets) Abbaye de Port-Royal des Champs
Les objets du quotidien ont une âme chez Miet Warlop, parfois même plus riche et dérangée que celle des humains. La plasticienne et metteuse en scène belge, qui crée pour le Festival d’Avignon Histoire(s) du Théâtre 4 : One Song, réactive pour Paris l’été sa pièce emblématique Springville. Cela devient After All Springville où l’on retrouve la pièce originelle étoffée d’une scénographie plus dynamique et de quelques présences supplémentaires.
After all Springville © Reinout Hiel Highres
Autour d’une maison conçue en matériaux de récup, diverses mini-catastrophes se succèdent sur un rythme accidenté, au gré de la démarche boiteuse de ses créatures-objets au bord du langage, elles-mêmes surgies du mobilier domestique ou urbain. L’esthétique de l’artiste est un assemblage disparate de matériaux industriels, de Do It Yourself, de sculpture, et d’influences cartoonesques ou burlesques. Mais derrière cette imagerie volontiers enfantine et ce surréalisme du quotidien, se compose un tableau plus inquiet où se lisent les déséquilibres qui sous-tendent nos modes de vie et notre sens du collectif.
Infos pratiques. 26, 27, 28 juillet à 20h Le Monfort Théâtre Paris 15e
OUT OF THE BLUE (Création)
Immergés dans un aquarium géant installé sur le plateau du Monfort, deux circassiens se livrent à une performance étonnante. Experts du sol terrestre, ils ont passé leurs dix dernières années à jouer du poids des autres et de la gravité à travers le cirque.
Out of the blue © Gaetan Fritsch
Mais nageurs aguerris et apnéistes, ils ont cherché à explorer leurs sensations dans le milieu aquatique. Ainsi est né Out of the blue, union du cirque et de la pratique de l’apnée. La performance de Frédéri Vernier & Sébastien Davis-Vangelder est telle que nous oublions presque qu’ils sont dans l’eau, privés d’air.En repoussant les limites de la respiration, Frédéri Vernier & Sébastien Davis-Vangelder nous invitent à interroger notre propre rapport à l’eau, à éveiller nos sens et nos instincts primitifs. Une performance où la réalité du monde terrestre laisse place à la rêverie du monde aquatique.
Infos pratiques. 26, 27, 28 juillet à 20h Le Monfort Paris 15e
Julien Gosselin, lecteur passionné, entreprend un remarquable et colossal travail de transposition scénique de l'univers romanesque de Don DeLillo. Ce texte s'intitule Le Marteau et la Faucille et constitue l'un des écrits les plus récents de Don DeLillo, inspiré par la crise financière de 2007. Son action se situe dans une prison pour délinquants en col blanc. Elle narre un réel totalement affolé. Des enfants présentent un programme d'informations économiques où les mots sont vidés de leur sens. Un détenu purge une peine de 720 ans de réclusion pour avoir construit un montage financier qui a causé la chute de deux gouvernements et la faillite de trois multinationales.
Le Marteau et la Faucille © Simon Gosselin
C'est ce monde, où plus rien n'a de sens et où le grotesque fait loi, que Julien Gosselin décide de convoquer sur le plateau. Il met en scène, le comédien Joseph Drouet. Ce dernier endosse le rôle du narrateur du Marteau et la Faucille mais aussi toutes les autres voix de la nouvelle. La scénographie monochromatique signée Hubert Colas ainsi que le dispositif vidéo et son en direct mettent en exergue, à travers ce trader déchu, la parole d’un monde qui semble hors de contrôle.
Infos pratiques. 26, 27 & 28 juillet à 20h à 20H - Théâtre Paris Villette Paris 19e
OMMA
Ils sont huit sur la grande scène du Lycée Jacques Decour, en vestes et pantalons noirs, clin d’œil à l’intemporelle silhouette de Josef Nadj. En leur prêtant son costume de scène, celui-ci engage chaque danseur non pas à marcher sur ses pas mais au contraire à révéler sa propre singularité. Omma est avant tout une histoire de partage et de transmission.
Omma Filage © Sophie Carles
Dans cette création, le chorégraphe d’origine hongroise a constitué un groupe d’interprètes originaires du Mali, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Congo-Brazzaville et de la République démocratique du Congo : ce sont autant d’influences, de mouvements, de cultures et d’histoires qui imprègnent cette pièce. Ensemble, ils composent un seul corps noir, ou "fekete" comme ils le proclament en hongrois. Un corps pluriel dans lequel chacun affirme son propre langage, son identité, sa danse : va-et-vient saisissant entre le groupe et l’individu qui nous renvoie irrésistiblement à l’universalité de l’être humain. Confiance, partage, respect ont irrigué le processus de création, à tel point que le public ne peut ignorer le plaisir et la générosité des interprètes, ni l’harmonie qui émane de leur collectif. La force d’Omma réside dans l’engagement du groupe et l’évidence de la pièce qu’ils ont créée ensemble, celle-ci empruntant à chacun d’eux. Pour Josef Nadj, il importait de se concentrer sur les corps et les mouvements afin d’aller à l’essentiel. Ce principe de simplicité s’applique également au plateau, laissé volontairement à nu, ainsi qu’à l’univers sonore composé de souffles, de voix, de silences et d’entêtants rythmes jazz.
Omma © Severine Charrier
Sur scène, les corps, les lumières et le son se suffisent à eux-mêmes, sans artifices. Josef Nadj a embarqué ses interprètes dans un voyage aux sources de la danse, où se situe, peut-être, le point d’équilibre de notre univers. Omma ("oeil"ou "regard" en grec ancien) renvoie à l’essentiel : regarder ce qui se passe sous nos yeux pour mieux voir ce qui nous anime au fond de nous-mêmes dans un destin commun.
Infos pratiques. 27, 28, 29 juillet à 22h - Lycée Jacques-Decour Paris 9e
Projet à la frontière entre le spectacle vivant et l’installation d’art contemporain, Làoùtesyeuxseposent est une figure libre et ludique. Une performance hybride sans acteurs visibles sur scène dans laquelle la matière et les objets ont une autonomie créant une utopie bousculée. Ce spectacle propose aux spectateurs d’être pour un temps anthropologues au cœur d’un espace allégorique qui devient le personnage central marionnettique.
© Raynaud de Lage
Les deux acteurs-manipulateurs sont dissimulés dans le module scénique. De façon très archaïque, sans technologies, ils fabriquent ce paysage. Leur action humaine souterraine, minutieuse, physique et sensible est bien présente et permet la mutation des images. Seul interprète visible, le musicien Thomas Quinart, saxophoniste et compositeur de musique contemporaine, crée au plateau des sensations sonores en contrepoint des images. Il est le témoin musical de ce poème visuel.
Infos pratiques. 28, 29 et 30 juillet à 18h30 et 20h30 - Lycée Jacques-Decour Paris 9e
Ce concert d’Ottilie [B] propose un dispositif numérique expérimental dont l’intention immersive est de rendre le public acteur de la performance. Il a été conçu dans une vraie dynamique d’incarnation sous les regards fidèles de Nicolas Repac et Alexandre Del Perugia. Du lien donc, du partage, obsession revendiquée au cours de toutes les étapes de la démarche créatrice d’Ottilie [B].
Ottilie B live Coeur Gap © uto
Épaulée par une autre tête chercheuse complice et familière de son univers, le musicien compositeur-arrangeur Olivier Koundouno, Ottilie [B] mélange ici textures électroniques, samples et orchestrations world avec un appétit pique-assiettes et une grâce envoûtante.
Infos pratiques. 30 et 31 juillet à 20h Le Monfort Théâtre Paris 15e
Après sa performance remarquée lors de l’édition 2019 du festival, Dan Acher revient avec des aurores boréales en version XXL. Car aujourd’hui, il est possible de simuler ce phénomène céleste auquel l’humanité attribue d'innombrables légendes depuis la nuit des temps. Autant œuvre artistique que performance technologie, Borealis propose une simulation d’aurores boréales, obtenue grâce à la superposition de lasers à haute puissance et à la programmation de mouvements et de variations de couleurs associées au mouvement naturel de particules dans l’air.
EPFL bridge © Sebastien Puiatti
Soutenue par une musique composée par l’artiste suisse OXSA, Borealis transpose le vécu d’une aurore boréale directement au cœur de la ville, là où ce phénomène ne devrait pas avoir lieu. Dans son travail, l’artiviste Dan Acher utilise la ville comme terrain de jeu pour à la fois créer un sentiment d’appartenance et de communauté et développer une pensée critique.
Infos pratiques. 30 et 31 juillet à 22h30 - lieu à confirmer
Concert - soirée de clôture - Loïc Lantoine and the Very Experimental Toufibri Orchestra
© B. Belleurdy
Le grand plateau du Lycée Jacques-Decour accueille le jazz tonitruant des dix-huit musiciens du Very Big Expérimental Toubifri Orchestra, percutant de plein fouet la parole vibrante du chanteur Loïc Lantoine. Touchés par l’écriture brute et à fleur de peau de Loïc Lantoine, les musiciens ont écrit un spectacle autour de son univers, mêlant anciennes et nouvelles chansons de son répertoire, tout en y ajoutant quelques morceaux inédits créés pour l’occasion. Un Toubifri à dix-huit têtes, entre jazz, free jazz et rock’n’roll.
Infos pratiques. 30 juillet à 21h30 - Lycée Jacques-Decour Paris 9e
Programmation du Festival
BOLÉRO / Angelin Preljocaj - G.U.I.D - The Dancing Public - IGRA - UKRAINE FIRE - À L’ABRI DES FORÊTS - RADIO DAISY - PIGMENTS - LA BOUM BOOM BUM - NUIT PORTUGAISE
EN FINIR ! - LES GROS PATINENT BIEN - POUR UN TEMPS SOIS PEU - DES COMÈTES - STRIP, AU RISQUE D’AIMER ÇA - NÄSS - PORTRAIT CHINOIS - QUE MA JOIE DEMEURE - AFTER ALL SPRINGVILLE - OUT OF THE BLUE - LE MARTEAU ET LA FAUCILLE - OMMA - LÀOÙTESYEUXSEPOSENT - SOIREE DE CLÔTURE/ CONCERT - CŒUR - BOREALIS - L’AIR DES GÉANTS
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