Quatre créations - trois concerts inédits à l'affiche de la 39e édition
En ouverture des festivités, le samedi 26 mars à la MC93 à Bobigny - 20h30, un concert inédit Ecstasis de Raül Refree & Niño de Elche (Espagne). En clôture du festival, l’artiste Ami Yeyewolole le 22 avril à l’Embarcadère.
Niño de Elche enchaîne avec Antología del Cante Flamenco Heterodoxo. Il a fréquenté le flamenco depuis tout gamin, ayant pratiqué avec les maîtres du genre, notamment à Séville.
Plus qu’une expérimentation, une expérience unique au cœur vibrant de cette musique, qu’El Niño offrira dans une version inédite sur la même scène de la MC93 où Banlieues Bleues accueillit, en 1998 puis en 2010, le génial Enrique Morente pour des concerts d’anthologie. Le public retrouvera également Refree, guitariste catalan au côté de Niño de Elche. Étroitement associés en 2018 pour l’enregistrement de l’Antología del Cante Flamenco Heterodoxo, ils travaillent désormais à peaufiner ensemble un répertoire en duo, qu’ils n’ont joué qu’une seule fois, dans le cadre du festival La Mar de Musica de Carthagène. Ecstasis est le résultat de leurs réflexions sur l’extase mystique, religieuse ou spirituelle, avec des textes de poètes comme Ernesto Cardenal, Enrique Falcón, Thomas Merton, Angelica Liddell ou Jean de la Croix. Clôture du festival le 22 avril à l’Embarcadère avec l’artiste Ami Yeyewolo
Boris Boublil Mù - Création (France, Royaume-Uni, Hongrie). Dans Mù, peu d’improvisation, mais une écriture très mélodique bousculée par l’énergie et la liberté du rock. La mélodie, essentielle chez Boris Boublil, est ici servie par un instrumentarium synthétique et organique, ponctué par des chœurs. Le répertoire musical, à la fois libre et très orchestré, laisse émerger de longues plages de musique instrumentale et onirique, mais aussi des formes plus courtes, comme des cha)nsons sans paroles, qui pourraient être inspirées tant par Mark Hollis que par Nino Rota. (Dimanche 27 mars Pantin – La Dynamo 17h)
Le Convoi du Folklore Moderne : Derya Yildirim & Grup Şimsek (Turquie, Allemagne, France), Cyril Cyril (Suisse), Meridian Brothers (Colombie) Yin Yin (Pays-Bas) AMMAR 808 (Tunisie, Belgique).
Convoi Soyouz original © Fanchon Bilbille
Un bouillonnement musical de tous les continents, qui mêle musiques folkloriques et influences résolument modernes (électro, rock psyché, funk…). La preuve avec 5 groupes emblématiques, rassemblés pour ses 20 ans par l’agence Soyouz (Mardi 29 mars Pantin – La Dynamo 20h00)
Pas d'amusement, Sarah Murcia - contrebasse, voix Fred Poulet - voix + Fantazio Trio (Molti Mucho) Création (France). Il y a une vingtaine d’années, la contrebassiste Sarah Murcia et le chanteur Fred Poulet décidaient de former Beau Catcheur, un duo d’électrons libres complémentaires pour pratiquer en toute intimité la poésie sonore, dans une démarche presque oulipienne. Jeudi 31 mars Pantin – La Dynamo 20h30
Fantazio © sylvain Granjon
(Molti Mucho) Création (France, Corée, Italie). Un gig du contrebassiste-chanteur avec à ses côtés, un batteur follement tellurique, complice de longue date et une claviériste, violoniste et chanteuse pop d’origine coréenne. Jeudi 31 mars Pantin – La Dynamo 20h30Création (France, Corée, Italie). Un gig du contrebassiste-chanteur avec à ses côtés, un batteur follement tellurique, complice de longue date et une claviériste, violoniste et chanteuse pop d’origine coréenne. Jeudi 31 mars Pantin – La Dynamo 20h30
Pour sa première création jeune public, l’ONJ s’inspire de la légende du plus célèbre des vampires pour un spectacle poétique entre opéra jazz et théâtre burlesque. À la tête de l’Orchestre National de Jazz depuis janvier 2019, le guitariste et compositeur Frédéric Maurin a mis en œuvre un projet de grande ouverture : ouvrir l’ONJ à plus de femmes et d’artistes étrangers, présenter des programmes à géométrie variable pour débrider la création, et partager cet outil en invitant des compositeurs et compositrices de tous les horizons. Dracula s’inspire de la légende du plus célèbre des vampires à travers une création hybride réunissant sur scène deux comédiennes et neuf musiciens. Les personnages de Dracula et de Mina, incarnés par deux comédiennes, déploient en textes et en chansons une large palette d’émotions qui laisse aussi sa place au burlesque autour de leur rencontre et de leur quête. Vendredi 1er avril Stains – Espace Paul-Eluard 19h30.
Création Collaborative (France, Sénégal) T.I.E, accompagnée par une pléiade d’artistes et de participant.e.s, explore dans une performance collaborative la notion du féminin et son impact dans nos modes de vie. "La vie n’est pas un jeu où l’on attend ", tel était le titre de son premier EP avec The Love Process. De fait, cette artiste aux multiples talents, à la fois rappeuse, chanteuse, beatmakeuse, productrice, artiste visuelle et performeuse, n’a pas attendu pour multiplier les collaborations et s’investir dans des contextes artistiques très variés, du concert au théâtre en passant par la conception d’installations. Samedi 2 avril La Courneuve – Houdremont Centre Culturel 18h
Inédit (Cuba) Le prodigieux héritier de la grande école du piano de La Havane déploie sa puissante inventivité avec un groupe 100% cubain. Ancré dans le jazz tout en larguant les amarres au fil de ses fertiles improvisations, il s’est aussi rapproché de la France : "C’est en France que tout a commencé pour moi. J’y suis particulièrement lié d’autant que j’ai une grand-mère française et un oncle qui vit à Paris. C’est comme mon deuxième pays." Mais il reste bien sûr 100% cubain, comme la formation qu’il présente ici, son trio avec son frère Ruy et le grand contrebassiste Felipe Cabrera, auxquels il rajoute pour Banlieues Bleues le jeune trompettiste Carlos Sarduy, autre prodige cubain, membre comme lui du nouveau septette all-stars cubain El Comité.
Dimanche 3 avril Epinay-Sur-Seine – Pôle musical d’Orgemont 17h.
Création (France, Hongrie, Suisse) En véritable explorateur des territoires sonores et graphiques, le trompettiste français déploie ses nouvelles couleurs dans une aventure musicale placée sous le signe de la synesthésie. Après Moving Cities (2019), son expérience américaine avec le batteur Makaya Mc Craven, Antoine Berjeaut revient en 2022 avec Chromestesia, un disque ambitieux et très personnel qui réunit les forces vives de la nouvelle scène jazz actuelle française, qui invite l’auditeur à une écoute "colorée" que l’on définit aussi comme chromosthésique. La matière sonore provient de sessions studio enregistrées dans les conditions d’un live, avant d’être produite à la façon d’un disque de musique électronique. Antoine Berjeaut établit des résonances synesthésiques entre les sons et les couleurs, il convoque l'art graphique et sonique des contrastes, des lignes verticales ou horizontales, des gammes, des tonalités, comme autant de vocabulaires communs entre l’art de la peinture celui de la musique. Lundi 4 avril Pantin – La Dynamo 20h30.
The Jeanne Lee Project - inédit (Royaume-Uni, Lituanie). La plus audacieuse vocaliste d’outre-Manche, Elaine Mitchener, rend hommage à l’une des voix les plus secrètes et les plus libres de l’histoire du jazz.
Chanteuse, poète sonore, compositrice et éducatrice afro-américaine, elle possédait comme sa contemporaine Nina Simone, "la capacité de mélanger et d'assortir les formes musicales comme un moyen de se libérer des circonscriptions raciales et de genres qui lui étaient imposées dans la culture musicale populaire". Elaine Mitchener, l’une des plus audacieuses vocalistes européennes d’aujourd’hui, a réuni une équipe britannique de premier plan issue du nouveau jazz contemporain, pour révéler et faire redécouvrir toute la gamme de l'art de Jeanne Lee, dans un programme qui comprend poésie sonore, interprétations expérimentales de standards de jazz et performances inspirées de Fluxus, s’ancrant dans la "tradition de l’avant-garde" pour encore mieux prendre son élan vers l’inconnu de toutes les utopies. Lundi 4 avril Pantin – La Dynamo 20h30
Jeanne Lee Project © Enrico Romero
Entre spiritualité et élans féministes, Mélissa Laveaux présente un nouveau disque flamboyant en hommage à des héroïnes oubliées par l’Histoire. C’est une voix singulière que l’on découvrait en 2008, année où No Format !, label français indépendant, prenait Mélissa Laveaux, jeune Canadienne d’origine haïtienne et installée à Paris depuis peu, sous son aile. Melissa Laveaux livre ici à travers une odyssée folk-blues lyrique et flamboyante, un projet au plus près de sa personnalité et de sa soif de savoir et de comprendre. Mardi 5 avril Clichy-sous-Bois – Espace 93 Victor Hugo 20h30
inédit (Sénégal, États-Unis, Royaume-Uni). La rencontre explosive de trois poètes-rappeurs de la diaspora africaine interrogeant la notion d’exil et de voyage. Afro-Américain de Boston, Mike Ladd vit depuis plusieurs années en France. Installée dans l’Hexagone depuis 2000 Ngnima Sarr aka T.I.E a grandi à Dakar au Sénégal. Quant à Juice Aleem, s’il vit toujours à Birmingham d’où il vient, il est né d’une mère jamaïcaine et d’un père trinidadien. Et c’est à travers le thème de la migration qu’ils se sont rassemblés.
EXILLIIANS © Juice Aleem
Tous les trois partagent un amour des mots qui dépasse le format chanson hip-hop pour tendre vers la poésie – T.I.E parle même d’afro space poetry pour définir son travail. Il faut dire qu’ils sont habités par l’idée d’afro-futurisme, fascinés qu’ils sont par la figure de Sun Ra. Et chacun d’entre eux compagnonne avec le monde du jazz. Mike Ladd avec le pianiste Vijay Iyer, T.I.E avec Herve Samb, et Juice Aleem avec le trompettiste Antoine Berjeaut. Avec Exillians, ils s’interrogent sur la notion de voyage aujourd’hui, et la musique qui en découle. Mercredi 6 avril Pantin – La Dynamo 20h30
Création (France). Quand un trio de musiciennes retraverse l’univers du groupe qui révéla le grunge au monde entier. Il y a quelques mois, pendant que les concerts en public n’étaient plus de mise, elles s’amusaient à jouer ensemble un, puis deux morceaux de Nirvana. Ce qui a commencé comme un clin d'œil au fameux groupe de Seattle s'est avéré être une révélation. Mais comment jouer Nirvana sans faire de la simple copie ? Défi qu'elles ont décidé de relever pour ce concert : faire cohabiter l'improvisation free avec le songwriting de Kurt Cobain, retraverser un répertoire culte comme un pèlerinage vers leur propre "irvanana" ! Mercredi 6 avril Pantin – La Dynamo 20h30
Une "éthio-transe" née de la rencontre entre le violoniste Théo Ceccaldi et deux jeunes chanteuses de la nouvelle scène d’Addis-Abeba. Débarqué d’Orléans avec ses camarades du Tricollectif, Théo Ceccaldi a très vite généré de l’attention à Paris, contribuant fortement à la vie de la scène des musiques improvisées des dix dernières années. Pas moins d’une trentaine d’albums portent son nom, depuis son premier, en trio, sorti en 2012. En 2017, déjà en résidence à La Dynamo, il s’était associé à Fantazio pour concevoir Peplum.
Kutu © Aurore Fouchez
Attiré depuis longtemps par les musiques éthiopiennes, il est parti en 2019 pour dix jours de repérage à Addis-Abeba. Il découvre la vie musicale foisonnante d’Addis, entre les danseurs et percussionnistes en transe des Azmari Bets, les jams fiévreuses dans les clubs d’éthio-jazz ou de hip hop, et les shows décoiffants du combo éthio-rock Jano Band, dont il repère les deux chanteuses, Haleluya Tekletsadik et Hewan Gebrewold. Coup de cœur, c’est avec elles qu’il va former KUTU (qu’on pourrait traduire par "en avant !"). Vendredi 8 avril Pantin – Salle Jacques-Brel 20h30
Création (France). En 2014, le sextette est né sous l’impulsion de Sonny Troupé. L’objectif : tracer un pont entre la Guadeloupe et la Martinique, entre le gwoka et le rap, entre les arrangements du jazz et une énergie du rock.
© Anaïs C
Il réunit autour de lui un cinq majeur, du genre hors catégorie : Casey, au micro, Célia Wa à la flûte, Andy Bérald au tambour, Stéphane Castry à la basse, Didier Davidas aux claviers.Huit ans plus tard, ils en reviennent à cette formule originale après avoir resserré le propos autour d’un trio explosif, avec Célia Wa et Casey. Samedi 9 avril Montreuil – La Marbrerie 20h30.
Création (France) Les carnets de Rocé s’emplissent de mots depuis 20 ans qu’il marque le rap français de son empreinte. L’an dernier, il publiait un EP de six titres Poings serrés, avec un clip dans lequel figurait la championne de boxe Aya Cissoko. De retour à Banlieues Bleues, Rocé dévoilera pour ce concert les titres d’un futur album en préparation, fidèle à son style et à son mantra de toujours : remettre en cause le système établi à coups de verbes tranchants. Samedi 9 avril Montreuil – La Marbrerie 20h30.
Création - jeune Public (France). En décembre dernier, lors de la première édition de DynaMômes, un week-end de spectacles musicaux jeune public initié par La Dynamo, un public de 3 à 63 ans sortait du concert d’un mystérieux projet dont Antonin Leymarie présentait une première étape de chantier. Morphing est un concert immersif : le rapport scène/salle n’existe plus, le (jeune) public est invité à se rapprocher des musiciens au plus près, tout en restant entièrement libre de se déplacer, de bouger. "Ce projet, c’est l’envie de retrouver une forme de simplicité, celle de danser".Le batteur-compositeur a démontré sa capacité à faire danser les foules. Un talent qu’il remet en jeu pour Morphing avec deux complices pour un trio : aux côtés de sa batterie clarifiée, la guitare légèrement électrifiée de Mathilda Haynes, l’euphonium et la trompette basse de Victor Auffray. Pour la composition, il s’est inspiré de différentes versions de la clave, formule rythmique présente dans de nombreuses traditions, du Bénin, de l’Afrique à l’Amérique Centrale en passant par les Caraïbes, qu’il mélange en les étirant, pour les rendre élastiques. 10 avril Pantin – La Dynamo 17h
Punkt@BanlieuesBleues
Karja/Renard/Wandinge inédit (Estonie, Allemagne, France) + Punkt live remix : Jan Bang, Erik Honoré, Eivind Aarset (Norvège) + Asynchrone - un hommage à Ryūichi Sakamoto - création (France) + Punkt live remix : Jan Bang, Erik Honoré, Eivind Aarset, Canberk Ulas (Norvège, Turquie) Lundi 11 avril Pantin La Dynamo 20h00
Kirke Karja piano, Etienne Renard contrebasse, Ludwig Wandinger batterie © kaupo-kikkas
Farida Amadou & Julien Desprez (France, Belgique) + remix : Jan Bang, Erik Honoré, Eivind Aarset (Norvège) + Isabel Sörling Mareld (Suède, France Suisse) + remix : Jan Bang, Erik Honoré, Eivind Aarset, Regis Huby, Canberk Ulas, Michele Rabbia (Norvège, France, Italie, Turquie)
Isabel Sorling © Jonathan Albrektson
Banlieues Bleues se met à nouveau à l’heure de Punkt, le concept des Norvégiens Jan Bang et Erik Honoré où des concerts mûrement choisis sont immédiatement suivis par leur live remix. Après deux précédentes invitations en 2012 et 2015, cette nouvelle collaboration recrée, pour deux soirs consécutifs à La Dynamo, le contexte du festival de Kristiansand, petite ville du sud de la Norvège, devenu un must dans le milieu averti de la musique.Face A, un groupe en concert en bonne et due forme, face B, sur la même scène, son remix, en effet réplique, confié à plusieurs musiciens. Mardi 12 avril Pantin La Dynamo 20h00
Inédit (Argentine, France)L’iconoclaste Melingo revisite ses maudits tangos avec un grand orchestre typique des bals des années 40 à Buenos-Aires. Il est l’un des artistes des plus alternatifs de la scène tango de Buenos Aires. le dandy poète s’est depuis des lustres fait le chantre du lunfardo, cet argot qui parle de l’esprit originel de Buenos Aires. "Mon rôle, en tant qu’artiste, c’est de mettre en poésie et en musique les oubliés de la société". Il revient au festival Banlieues Bleues avec l’Orquesta Típica, dirigé par le maestro pianiste Juan Pablo Gallardo, qui revisite les grands succès de Melingo et y mêle ses arrangements qui reproduisent - avec une équipe très féminisée – le format historique (piano, contrebasse, quatre bandonéons, quatre violons) des orchestres qui faisaient danser le tout Buenos Aires des années 1940. Mercredi 13 avril Montreuil Nouveau Théâtre de Montreuil – CDN 20:30
(France, Syrie, Palestine, Maroc) Entre hip-hop arabe et jazz, une alchimie magique née de la rencontre entre la flutiste franco-syrienne Naïssam Jalal et le rappeur palestinien OSLOOB. Al Akhareen signifie "les autres" en arabe. Une altérité de mise pour cette association entre la plume et le flow débordant d’Osloob, rappeur, beat-boxer et producteur palestinien, et la spontanéité et la profondeur de jeu de Naïssam Jalal. La flutiste continue d’inventer une musique fidèle à son image, métissée et combative, avec une recherche et une curiosité sans cesse renouvelées. Sur scène, le sextette allie hip-hop qui tâche, improvisation libre et tradition arabe revisitée pour une musique aux envolées enivrantes, qui réussit un véritable trait d’union entre deux mondes. Vendredi 15 avril Nanterre – Maison Daniel-Féry 20h30
(France) Une création collaborative orchestrée par le bassiste Olivier Lété et son trio Ostrakinda dans les sous-bois de Tremblay-en-France. Des chants liturgiques insolites, un totem d’histoires, des bouts de laine et des instruments fabriqués (guitares monocordes amplifiées, pierres et branches sonnantes), une mystérieuse tribu éphémère de près de soixante membres se joint au trio Ostrakinda, pour une création unique en son genre, mi-fresque musicale panoramique, mi- rituel rêveur. Vendredi 15 avril Tremblay-en-France – L’Odéon 19h30
(Congo, France) Un géant parmi les grands : Sam Mangwana peut légitimement postuler au statut de légende de la rumba dont il aura accompagné les grands pairs fondateurs, avec l’OK Jazz de Franco puis aux côtés du seigneur Rochereau. Avant d’en arriver là, la musique l’aura attrapé tout gamin, dans le bouillon de cultures qu’était déjà la future Kinshasa, où s’étaient installés ses parents angolais, fuyant le régime colonial portugais. Mais c’est la rencontre avec Tabu Ley Rochereau et le Docteur Nico qui va s’avérer déterminante pour la suite. Il a 18 ans et tout à apprendre. Il commence au tournant des années 1970 à se produire sous son nom tout en créant son label Sonora. Dès lors, ce perfectionniste va entamer une carrière marquée par une volonté renouvelée de brasser les cultures, tout en demeurant un pilier de l’âge d’or de la rumba congolaise. Cette ouverture se traduit par sa faculté de pouvoir chanter en huit langues (lingala, kikongo, bambara, swahili, français, anglais, portugais et espagnol) et d’évoluer dans des registres très variés, même s’il reconnaît avoir été particulièrement marqué par la musique cubaine. Mais le message qu’il porte est clair : le panafricanisme, dont cet adepte des sons afro-latino se fait le chantre depuis toujours, dénonçant la corruption sans renoncer à son optimisme. C’est encore cette joie qui irradie son dernier album, Lubamba (liane en langue kikongo), paru en 2016 en Angola. Un disque polyglotte qui l’a décidé à remonter sur scène en France, juste après le confinement, et qui donne matière à penser sans jamais oublier de faire danser. A l’image du thème d’ouverture, "Juventude Actual" avec le regretté Manu Dibango, qui sonne telle une ode à l’éternelle jouvence. Samedi 16 avril Pierrefitte-Sur-Seine – Maison du Peuple 20h30
jeune public (France) Le trio explorateur a plongé dans ses souvenirs d’enfance pour imaginer un spectacle musical jubilatoire inspiré du classique de la littérature jeunesse de Rudyard Kipling.
Le livre de la jungle © Bruno Fert
Côté musique, la fanfare de poche Journal Intime s’est inspiré de la bande sonore de Walt Disney, dont les couleurs ellingtoniennes constituent un formidable terrain de jeux, pour écrire une folle partition jouée en direct. Rejoints sur scène par un incroyable Mowgli danseur et un performeur-régisseur, les personnages et les évocations du livre s’animent à travers une chorégraphie épique et des effets spéciaux dignes de Broadway et du slapstick, le burlesque à la Chaplin. Au final, un jubilatoire ballet musical, loufoque et poétique, sans paroles. Mercredi 20 avril Bobigny – Salle Pablo-Neruda 19h30
Création, invités : Sandra Nkaké, Gaston Bandimic (France, Sénégal). Magic Malik et sa nouvelle équipée ont trouvé leur Afrique-Oasis, faite de mélodies, de rythmes et de chants inouïs. Le projet et le disque s’appellent Kafrobeat, en référence au Ka guadeloupéen et à l’Afrobeat de Fela. Le flutiste compositeur et éternel expérimentateur a rassemblé neuf talentueux musiciens pour mettre en place un processus d’écriture musicale s’inscrivant dans une tradition orale, avec un but esthétique précis : partir à la recherche de ce lien à l’Afrique, qu’il soit personnel, culturel ou musical. Mercredi 20 avril Pantin – La Dynamo 20h30
(Portugal) "Noir profond", c’est ainsi que l’on peut traduire en kryol capverdien le nom que s’est choisi Marcus Veiga, activiste de l’underground portugais, pour son projet qui percute le traditionnel funana aux sonorités du punk le plus hardcore.
© Catarina Limão
(Portugal, Angola) Le Dj producteur lisboète Batida convie le rappeur angolais pour un show bande-son qui entend faire danser comme penser. Jeudi. 21 avril Saint-Ouen - Mains d’Œuvres 20h30
(Mali, France) L’amazone du rap malien démontre avec une classe totale que le hip-hop africain n’a rien à envier à d’autres styles lorsqu’il s’écrit au féminin. Si Yerewolo, son nom de scène, veut dire "fière de ses origines", on l’appelle un peu partout en Afrique "la voix libre de Bamako".
Ami Yerowolo © Oman Seth
La "première" rappeuse du Mali n’a pas froid aux yeux, dénonçant dans les textes en bambara de ses raps conscients le patriarcat, la condition de la femme et les conditions sociales, s’activant même à créer un festival, Le Mali a des rappeuses, pour servir de tremplin à ses sœurs. Militante, voire féministe ? Inutile de l’étiqueter, sa musique parle d’elle-même et fait corps avec le monde actuel ou tout ou presque est un combat, qu’elle mène avec un mix original et emballant de samples de ngoni, kora, tamani, et de beats up-tempo trap et club-house. Vendredi 22 avril Aubervilliers – L’Embarcadère 20h30
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La nouvelle grande voix du Mali associée au producteur de rock Jacknife Lee pour un époustouflant premier album, en primeur sur scène à Banlieues Bleues. C’est une voix, fascinante, authentique, alliant grâce et puissance, qui plane au-dessus des basses et des synthés, des percussions traditionnelles et du groove envoutant d’une guitare mandingue. Une voix qui vous cloue sur place, celle de Rokia Koné, l’une des artistes maliennes les plus aimées et populaires dans son pays, à l’instar d’une Oumou Sangaré ou Kandia Kouyaté. La chanteuse a gagné sa réputation dans les clubs et maquis de Bamako lors de performances captivantes qui durent souvent des heures et où elle parcourt toute la gamme des émotions, de la joie au désespoir, de la fureur à la tendresse. Pour Bamanan, son premier album, celle qu’on a surnommé « La Rose de Bamako » aurait pu se contenter de dévoiler sa voix incroyable sur un répertoire traditionnel. Au lieu de quoi elle a fait équipe avec Jacknife Lee, producteur rock réputé d’origine irlandaise et basé en Californie, spécialiste des paysages sonores de la taille d’un stade pour U2, R.E.M ou The Killers, pour réinventer avec lui le son malien de manière époustouflante. Une collaboration reliant les royaumes anciens du Mali et la vie nocturne animée de Bamako à un studio d’enregistrement niché dans le canyon Topanga en Californie, décidément les hasards de la musique font bien les choses ! Jacknife Lee, qui sera en personne sur scène à Banlieues Bleues pour cette première, a réussi à enluminer avec une infinie subtilité les cordes vocales de la griotte dans un univers intemporel, mêlant avec brio l’organique aux salves électroniques et la tradition à l’innovation.
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Lead KOKOROKO 2020© Danny Kasirye
(Royaume-Uni) le retour très attendu du jeune collectif afrobeat-jazz londonien, la nouvelle scène britannique. Quarante-sept millions. C’est le nombre de vues cumulées sur la plateforme vidéo YouTube par “Abusey Junction”, le tout premier morceau du groupe Kokoroko, un titre sorti en 2019 sur la compilation We Out There sur la nouvelle scène britannique supervisée par le saxophoniste Shabaka Hutchings (lui-même bien connu de Banlieues Bleues, où il a déjà joué huit fois).
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