références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture industrielle
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Raffaella Telese - Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteur, date : Georges Buzzi, architecte, 1968
protection, label : édifice non protégé

Historique :

En 1964 Georges Buzzi est nommé Architecte en Chef du lotissement industriel de la commune de Saint Laurent du Var. Il conçoit à cette occasion un projet d'usine finalement non réalisé. Quelques années plus tard il est contacté par M. Griesser, PDG du groupe Griesser - Suisse, qui souhaite installer sa nouvelle usine de stores et volets roulants pour le bâtiment, dans les alentours de Nice.
George Buzzi oriente ce dernier vers un terrain de la Zone Industrielle de Carros où l'usine Griesser sera la première à s'édifier. L'architecte souhaite saisir cette opportunité pour donner le ton de la future urbanisation du lotissement. Il est servi dans sa volonté de recherche, d'expérimentation et d'exemplarité par l'intention de son client d'investir des moyens importants. La qualité du résultat sera reconnue par l'architecte conseil du département Michel Marot (il avait classé l'usine A dans une classique échelle de notes et la considérait comme un exemple à suivre), sans pour autant engendrer de nouvelles commandes pour l'architecte.

Description :

La composition d'ensemble s'ordonne selon une logique "pavillonnaire" : 
le bâtiment de l'administration, la maison du gardien, les espaces de services, les vestiaires, les lieux de stockage et de travail,... sont conçus comme une famille de blocs autonomes sur plan rectangulaire qui délimitent des cours entre eux et avec les murs de clôture.
Le bâtiment le plus imposant est un volume très simple caractérisé par la présence de sheds qui se développent sur toute la longueur du toit, assurant un éclairage zénithal optimal et un certain rythme aux façades latérales. Sa qualité et son expression industrielle lui sont données par ces sheds qui sont un marqueur traditionnel de ce type d'édifice. La structure de l'édifice est en métal et les remplissages en grands panneaux opaques préfabriqués. Le rez-de-chaussée est animé de galeries qui mettent en valeur l'élégance et la finesse de la structure. 
Deux volumes saillants animent la façade principale, sur la grande cour d'accès, commune à tous les bâtiments.
L'accès principal précisément est marqué par un traitement qui se veut plus soigné : le portail d'entrée est basé sur l'effet de présence de deux épais murs de gros galets (nous sommes dans le lit du Var) et un aérien auvent en béton armé ; vers l'intérieur et de chaque côté, deux murs identiquement traités en galets, comme des plans abstraits, ont une fonction de rappel et d'homogénéisation ; le groupe de bâtiments plus petits, assemblés pour faire face au "hangar" de la production, bénéficie d'un traitement spécifique. Chaque pavillon se démarque selon sa fonction (bureaux, vestiaires, maison du gardien, ...) tout en proposant des traits communs avec les autres. Ici la structure est en béton armé et les remplissages en panneaux préfabriqués (cadres en aluminium et alléges bleu vif).
Les toitures de deux pavillons sont à deux pentes inversées. L'une, visible depuis l'entrée, donne sa forme aux murs pigeons et leur plastique est soulignée par de présentes gargouilles.

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