1.1404/07/09 - Picon Busserine
Saint-Barthélémy, au sud du 14e arrondissement
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 1404/07/09, p 38, 39. 2005
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Saint-Barthélémy - Picon, Busserine
avenue Sainte-Marthe, avenue Raimu, avenue Allende, quartier Saint-Barthélémy 13014
Lambert 3 : latitude 3.06127 ; longitude 43.3321
Accès : métro n° 2 : Bougainville
bus n° 27 La Rose - Saint-Exupéry, n° 28 : Bougainville - Les Aygalades, n° 31 : Canebière - les Aygalades, n° 33 : Canebière - Saint-Jérôme, n° 38 : Bougainville - Malpassé
propriétaire : LOGIREM, SA d'HLM, 111 boulevard National, BP 204, F-13302 Marseille Cedex 03 04 91 28 01 09
HMP - Habitat Marseille Provence, 25 avenue de Frais Vallon, 13013, Marseille 04 91 10 80 00
programme : Ensemble groupe d'habitations de 1 528 logements avec commerces, écoles, dans le cadre de la ZUP n° 1.
Maître d'ouvrage : Société Marseillaise Mixte de Construction et d'Aménagements Communaux.
SAMCLE, Société d'Économie Mixte Ville - SCIC, LOGIREM et OPHLM municipal.
dates, auteurs : Concours 1958 de 1 000 logements. PC initial : 1959. Livraison : entre 1964 et 1969. Réhabilitation : 1987-1988.
Felix Madeline, Albert Bondon, Charles Lestrade, Pierre Averous, Maurice Scialom, architectes.
Entreprise générale : SAEEP.
site : Secteur Centre de la ZUP n° 1, au nord de la rocade L2 du Plan Directeur d'Aménagement, aujourd'hui boulevard Salvador Allende. Entre le rond-point de Saint-Barthélémy et la colline de Font Obscure. Sur les pentes de Sainte-Marthe, altitude 76,00 au nord-est et 54,00 m au sud-ouest.
plan de masse : Bordure de l'avenue Salvador Allende, vers le centre du Merlan. Plan discontinu dit en extension.
Épannelage : 4 tours R+18 insérées en plan dans le délinéament des immeubles bas R+4 formant des motifs d'équerres et de manivelles.
bâti : Constructions en béton caverneux sur refends de 3,90 et 5,80 m d'entraxe maximum. Façades divisées en travées verticales, acrotères surhaussées. Bon état général.
sources : AD : 2071 W 16 (47.652), 165 W 367-368, 641, 529, 12 O 1753
Revue Marseille n° 58, 1965
La saga des projets de la ZUP n° 1 Marseille, 2000
Contexte :
Les zones à urbaniser en priorité (ZUP) sont créées en 1958 pour favoriser la création, hors des contraintes parcellaires, de quartiers nouveaux. Logements, mais aussi commerces et équipements sont répartis selon des grilles normatives.
La ZUP n°1 de Marseille ou ZUP du Canet, a ses prémisses dans les plans de Jean de Mailly vers 1953. C'est Guillaume Gillet qui dessinera la composition à partir de 1960. Le remembrement parcellaire propre à la ZUP conduira à utiliser les terrains acquis sur l'emprise de la seconde rocade initiée dès 1931 dans le plan Greber-Castel. D'où, dès l'origine, une dispersion viaire de la zone qui est peu reliée aux quartiers existants. La partie ouest de la ZUP sera consacrée à la résorption, par la Logirem, des grands bidonvilles occupant le site.
L'opération de la Busserine naît dans la suite des grands concours architectes- entreprises lancés à partir de 1947 pour accélérer le rythme de constructions et développer l'industrialisation du bâtiment. De 200 logements en 47 on passe à 800 en 1951 pour atteindre des groupes de 4 000 vers 1958. Très présente sur ce front, on retrouve la SCIC issue de la Caisse des Dépôts qui crée des Sociétés d'Economie Mixtes avec les villes d'accueil de ces grands programmes.
Les concours des 4000 sont mieux organisés que les précédents : terrains et financements sont réservés, ce qui donnera des projets plus concrets. A Marseille, les 4 000 logements sont dédiés au relogement des habitants des îlots insalubres. Terminés au début des années soixante, ils abriteront une partie des rapatriés d'Algérie. Quatre terrains étaient réservés à ce programme : Malpassé, Saint-Barthélémy, La Viste et les terrains dit de Foresta où sont aujourd'hui implantés le Plan d'Aou, La Castellane et La Bricarde.
Description :
Le plan de masse entre le chemin de Sainte-Marthe et l'avenue Raimu s'inscrit dans une bande recoupée par la ligne de chemin de fer d'Aix. Le concours qui se déroule lors de l'étude de la ZUP prévoit une grande perspective sur la rocade scandée par plusieurs tours de 18 étages et une série de barres basses de R+4 parallèles à l'avenue. Ces barres atteignent jusqu'à 250 m de long au droit des écoles.
On peut penser que le dispositif urbain de plan de masse en extension, qui agence tours et barres sur des vides, reste, en 1958, le modèle des cités et grands ensembles que la création des ZUP cherche à dépasser.
Le concours sera l'occasion pour la future SAE, jusqu'alors entreprise de génie civil, d'entrer dans le domaine du logement. Elle le fait avec un procédé utilisant le béton caverneux, léger, isolant et peu coûteux, coulé dans des coffrages métalliques grillagés associés aux planchers poutrelles / hourdis.
Les tours qui s'élèvent à R+18 desservent à partir d'un noyau central 4 logements du studio au 4 pièces. La structure est faite de voiles en béton caverneux de 0,30 m d'épaisseur sur un entraxe de 3,90 m. La façade exprime les lames verticales de la structure, opposant les alvéoles des loggias aux plans percés de baies hétérogènes.
Les barres alternent des travées de 5,81 et 4,19 m pour des voiles de 0,22 m. Les logements traversants sont beaucoup plus grands, et les empilements de 7P sont fréquents dans les programmes de relogement. L'équipement sanitaire reste réduit au minimum, ce que l'administration ne manquera pas de souligner. On touche là au statut particulier de ces logements dans les politiques successives de résorption des bidonvilles.
Depuis opérations de relogement puis de réhabilitation, les transformations des logements, des façades et de la forme urbaine n'ont jamais cessé. Les locataires, face à de multiples déconvenues résidentielles, ne sont pas restés inactifs. Organisés, ils sont un partenaire reconnu de la transformation de ce secteur.
Auteurs :
Félix Madeline,
fils de Louis Madeline auteur du bâtiment des charbonnages de France à Faulquemont (1935), sera de nouveau à Marseille en 1975 pour l'opération de Fondacle, avec J. Kling et M. Roux architectes de l'entourage de Claudius-Petit.
Charles Lestrade
est l'auteur, à Marseille, de la reconstruction de l'immeuble abritant la Poste de la rue de Rome. Il réalise aussi la cité Saint-Barthélemy SNCF qui semble être le prototype des thèses affichées par R. Malcor sur l'urbanisme marseillais.
Albert Bondon
est un des lauréats du concours de construction des écoles du département, il n'en réalisera qu'une à Marseille. Il est l'auteur de l'usine d'électricité de Ponteau, près de Martigues. Enfin il réalise à Marseille un intéressant programme de Petites Résidences dans le sud de la Ville (1969).
Pierre Averous et Maurice Scialom,
représentants d'une nouvelle génération d'architectes diplômés après-guerre, seront très actifs sur le front du logement social à Marseille. Ils participent à La Pauline dès 1957, Les Cèdres en 1965 qu'ils réhabiliteront plus tard. Ils réalisent les Lierres en 1966 et L'Américaine en 1968.
Fichiers associés :
- Carte du 14e arrondissement de Marseille
- Notice monographique imprimable
© Thierry Durousseau, 2004-2005
Partager la page