1.0318 - Gaston Berger
Saint-Lazare, sud du 3e arrondissement
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 0318, p 7. 2005
Label Patrimoine du XXe siècle, 2006
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Cité Universitaire Gaston Berger
43 rue du 141e RIA, quartier Saint-Lazare 13003
Lambert 3 : latitude 3.04175 ; longitude 433065
Accès : métro 1 et 2 : Saint-Charles, bus n° 49 a et 49b : Canebière - Belle de Mai
propriétaire : Habitat Marseille Provence
Gestionnaire : Centre régional des oeuvres universitaires et sociales,
6 avenue Benjamin Abram, 13621 Aix-en-Provence, 04 42 16 13 13
programme : 400 chambres pour étudiants, restaurant universitaire 500 places, salle de conférence, gymnase 800 m2.
Maître d'ouvrage : Office Public municipal d'Habitations à Loyer Modéré de Marseille, pour le compte du CROUS Aix-Marseille.
dates, auteurs : PC : 1958. Achèvement de travaux 1960 . Réhabilitation 1982-86.
Jacques Berthelot, architecte,
Christian Pichoux, architecte d'opération.
Entreprise, Boussiron, Gros oeuvre.
site : Terrains de Saint-Charles, gare PLM, université terminée en 1920, extension après guerre. Colline altitude 54 m. Secteur urbain central du Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Bloc des chambres R+11 en point haut du site, nappe gymnase, restaurant dans la pente, terrasses au sud.bâtiStructure béton, portiques, poteaux poutres. Diverses pierres au sol et en façade. Bon état général.
sources : AD : 2071 W 11 (37.397), 165 W 220, 12 O 330
Revue Urbanisme n° 68
Revue Architecture d'Aujourd'hui n° 104, 1962
Revue Architecture Française n° 231, 232
Contexte :
La colline Saint-Charles est longtemps restée un site escarpé, battu par les vents. C'est en 1848 avec l'édification de la gare que le quartier commence à changer. L'installation d'une université est envisagée sous la municipalité Flaissières et un concours est lancé pour l'édification de la Faculté de sciences. Victor Auguste Blavette, Prix de Rome 1879, est le lauréat. Le chantier est interrompu par la Grande Guerre, et les locaux ne seront inaugurés qu'en 1919.
À la même époque, c'est à Toulon que le premier foyer étudiant est construit. Sous le Front Populaire, le ministre Jean Zay organise des foyers étudiants (Cité Abram à Aix-en-Provence, 1936, par Gaston Castel).
La loi de 1955 permet de développer l'oeuvre universitaire à travers les Centres régionaux des oeuvres universitaires et sociales. La Cité Saint-Charles est rapidement programmée mais, sans structure propre d'ingénierie, c'est l'Office Public d'HLM de la Ville qui va prendre en charge sa réalisation. Le fait que la maîtrise d'ouvrage échappe à l'Éducation Nationale explique l'absence de R. Egger de l'équipe de maîtrise d'oeuvre.
La Cité connaîtra une certaine fortune critique à travers les revues françaises. Elle est construite au point haut de la colline Saint-Charles et à proximité de la Faculté des Sciences sur le terrain d'une ancienne usine. Elle fait partie d'un ensemble qui regroupe un nouvel amphithéâtre et une bibliothèque due à F. Pouillon. Cependant, certains éléments du programme comme la conciergerie, les services médicaux et l'administration, à l'origine regroupés dans un bâtiment circulaire, ne seront pas réalisés.
Description :
Le programme s'adapte aux pentes malaisées : il étage successivement un gymnase paré de pierre massive du Pont du Gard, dont le toit sert de terrasse au restaurant universitaire. Ce dernier peut accueillir 500 personnes. Il est construit sur un double niveau et couvert d'une toiture inversée soutenue par des portiques nervurés en extrados, laissant la salle de restaurant sans le moindre point d'appui intérieur. La liaison avec la résidence étudiante de 400 chambres s'articule avec l'accueil que viennent surmonter un salon de musique et une salle de conférence.
Le bâtiment de la résidence est situé au point le plus haut du terrain et comporte 10 niveaux de chambres. Dans la déclivité, entre deux étages de services il laisse apparaître les poteaux et des poutres de l'ossature en béton armé.
L'immeuble à distribution linéaire se déboîte transversalement en incorporant, dans le plan de rupture, l'ensemble des circulations verticales. Les plans de sections, mis à jour par le décalage, renferment les escaliers, largement vitrés et protégés par des ombrières. Les chambres, au standard du moment, sont équipées d'un lavabo ; le projet d'origine montre une applique murale à potence mobile qui pivote entre le bureau et le lit ! Chaque étage possède des sanitaires regroupés et des cuisinettes communes.
Les pignons sont animés par des escaliers de secours aux limons très dessinés ainsi que des parements de granulométrie variée. Les allèges des murs des cages d'escalier sont revêtues de pierre pelliculaire du Pont du Gard et de Brouzet.
À l'étagement volumétrique correspond un étagement de matériaux qui part du gymnase ocre jaune par l'opposition des baies condensées (grande salle) à des percements fragmentés (vestiaires).
Le sol de la terrasse est pavé de pierres polychromes : porphyres d'Agay, pierres du Levant et de Bourgogne, appareillées en motif d'opus romain mis en oeuvre par les Compagnons du Devoir. L'allure somptueuse de ce dallage chamarré se retrouve en parement vertical sur la façade de l'accueil et donne une dimension très actuelle à la qualité de l'espace extérieur.
Une fresque donnant sur la terrasse ouest du restaurant semble avoir disparu.
Plusieurs fois réhabilitée, la résidence universitaire a conservé tout le caractère expressif de sa volumétrie et de ses singulières textures, elle reste peu visible derrière les grands bâtiments universitaires, dont le plan d'implantation d'ensemble fait défaut depuis le projet de V. A. Blavette.
Auteur :
Jacques Berthelot (1908-1998),
élève de Paul Tournon, est architecte d'opération sur la reconstruction du quai Cronstadt à Toulon avec J. de Mailly.
Il participe à la réalisation de plusieurs autres résidences étudiantes : à Saint-Jérôme en 1965 et à la Timone (Lucien Cornil) en 1967.
Par ailleurs, il contribuera également au second programme du Secteur Industrialisé pour les opérations de Consolat-Mirabeau et de la Rougière entre 1961 et 1963.
Fichiers associés :
- Carte du 3e arrondissement de Marseille
- Notice monographique imprimable
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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