Emile Sala
Marc-Emile Sala (1913-1998) – Moïse-Emile Sala de son vrai nom et couramment appelé Emile Sala – est un architecte DPLG actif en France de 1940 à 1986.
Marc-Emile Sala est né le 29 septembre 1913 à Merry-la-Vallée (Yonne). Son père, Albert Sala (1885-1972) dit Braïtou-Sala, est artiste-peintre, portraitiste en vogue dans le Paris des années 1930. Emile Sala étudie l’architecture à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris (atelier de Roger-Henri Expert). Parallèlement à ses études, il travaille dans le cabinet des frères Paul (1893-1989) et Marcel) Marme (1895-1976, architectes municipaux de Vanves et patrons d’une agence particulièrement active dans le domaine du logement et des équipements publics.
Intéressé par les questions urbaines, Emile Sala fréquente également l’Institut d’urbanisme de Paris. Il obtient son diplôme d’architecte en 1938 (Mention Très Bien ; sujet : La maison d’un peintre) mais ne commence à exercer qu’en 1940, suite à sa démobilisation, après avoir été caporal de réserve dans les services de météorologie de l’Armée.
Il s’installe d’abord à Grenoble (Isère) où il travaille dans le cabinet Bardel et dans l’agence Perrin. En 1942, il ouvre sa première agence personnelle à Faverges (Haute-Savoie), petite ville industrielle située entre Annecy et Albertville. Il y réalise ses premiers travaux : construction et aménagement de villas, hôtels particuliers, chalets, bâtiments agricoles et industriels. En 1943, Emile Sala s’engage dans la Résistance (réseau du Plateau des Glières).
En 1946, il obtient son agrément d’architecte-reconstructeur pour le département du Nord. Il prend ainsi part à la reconstruction de Dunkerque sous la direction de Jean Niermans (1897-1989), en tant qu’architecte chef de groupe et architecte d’opération. A Dunkerque, Emile Sala construit également le groupe HLM Marchand (270 logements, en collaboration J.-M. Morel, 1951-1954). Près de la frontière avec la Belgique, il réalise le Casino-Hôtel de Bray-Dunes (1952-1955, en collaboration avec le décorateur Robert Heams) et une série de maisons individuelles dont la villa Gratienne (Ghyvelde, 1951).
En 1956, Emile Sala ouvre une agence à Paris (rue Jean de Beauvais, 5ème arrondissement). Il construit quelques immeubles en copropriété et habitations individuelles, notamment à Paris, Neuilly et Versailles : immeuble rue Jacques Dulud, Neuilly, 1955 ; villa Sourzac, Versailles, 1957 ; immeuble rue Chalgrin, Paris 15ème arrondissement, 1958. Il travaille également au plan d’urbanisme de Constantine (Algérie, 1960).
En 1960, il épouse Françoise Coignet (née en 1928), arrière petite-fille de François Coignet (1814-1888), pionnier du béton armé en France. Les difficultés qu’il rencontre dans son activité incitent Emile Sala à répondre à l’an nonce passée par Georges Imbert (1896-1975), architecte parisien installé à Arles depuis le début des années 1940, qui désire trouver un successeur. Emile Sala et sa famille déménagent à Arles au début de l’année 1961. L’architecte travaille un temps avec Georges Imbert (résidence Les tamaris, Arles, 1960-1961) avant de lui succéder définitivement en 1962. Son agence se trouve successivement 3 rue Balze puis au-dessus de son domicile, au n°15 bis rue Georges Bizet.
A Arles et dans sa région, Emile Sala réalise des équipements publics, notamment des écoles (école Loubet, 1972-1974 ; école Victoria Lysles, 1978 ; CES Robert Morel, 1971-1974), des locaux commerciaux et industriels (Institut de Régulation et d’Automation, 1970 ; Hôtel Le Select ; extension de l’hôtel Primotel). Le programme de la maison individuelle lui permet souvent de donner la pleine mesure de son talent comme en témoignent les villas Klein (Gordes, 1966), Bank (1971-1973), Benkemoun (1971- 1974) et maison Sala (1976-1978). Il travaille également à des opérations de logement collectif : résidence les Cadres (20 logements, date non déterminée circa 1960-1970) ; résidence et groupe HLM La Souleiado (256 logements, 1967-1968) ; groupe HLM Trebon pour le compte du Comité Interprofessionnel du Logement (207 logements, 1963- 1965, en collaboration avec Georges Imbert) ; groupe HLM de Griffeuille (830 logements, 1962-1974, en collaboration avec Imbert et Van Migom-Pélissier). Cette dernière opération inaugure une série de collaborations avec l’agence Van Migom-Pélissier, en témoignent la Chambre de Commerce et d’Industrie (1972-1974) ou encore la Cité administrative d’Arles (1974-1979). Au cours des années 1970, Emile Sala réalise une série d’opérations de logement individuel groupé à vocation sociale destinées à la location (La Prairie à Moulès, Mas de Provence à Raphèle, Le Gaudre à Salin-de-Giraud, groupe au Sambuc) ou à l’accession à la propriété (L’Enclos vert, Tarascon, 1975-1977, en collaboration avec Alain Jouve).
Dans les programme de logement, Emile Sala exerce parfois en tant qu’architecte d’opération, utilisant des modèles agréés tels que le modèle Prétaillé mis au point par l’agence Van Migom-Pélissier (lotissement et résidence Les Célibataires, Tarascon, 1974-1975).
Parallèlement à son activité d’architecte, Emile Sala mène des études d’urbanisme, notamment l’extension de la ville de Constantine (1960), la révision du Plan d’urbanisme de Tarascon (1965-1969) ou encore la création de la ZUP de Barriol à Arles (1969), dans laquelle il édifie d’ailleurs le Centre oecuménique Emmanuel (1978, en collaboration avec Alain Jouve).
Emile Sala cesse son activité en 1986.
Sources
Sources orales
- Entretiens avec Françoise Sala (2008-2010).
Archives
- AN CAC 19771065 art 216.
- AM Arles, Fonds Marc-Emile Sala.
- AM Arles, Série M : bâtiments communaux.
Bibliographie
- Centre d'archives d'architecture du XXe siècle, Fonds Paul et Marcel Marme : notice de présentation, Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine, Centre d’archives d’architecture du XXe siècle/IFA, 2007.
- AN CAC 19771065 art. 216, Dossier d’agrément d’Emile Sala auprès du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.
- AM Arles, Inventaire sommaire des réalisations de Marc-Emile Sala.
Sources imprimées
Ne sont pas indiquées présentement les nombreuses références de sources imprimées, notamment les articles consacrés aux réalisations d’Emile Sala qui documentent son oeuvre.
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