Rétrospective du 10 octobre 2013 au 2 mars 2014 au musée des Avelines, Saint-Cloud.

Le musée des Avelines, musée d’Art et d’Histoire de Saint-Cloud, inaugure le 10 octobre une exceptionnelle rétrospective consacrée à l’œuvre du peintre Édouard Dantan (1848-1897). Le musée se devait de rendre hommage à ce peintre du XIXe siècle injustement méconnu et à la carrière trop brève.

L’exposition, organisée par le musée des Avelines, a pour ambition de mettre en perspective l’œuvre de ce peintre de formation traditionnelle mais passionné comme tant d’autres par l’observation de la vie quotidienne. Intitulée "Édouard Dantan (1848-1897), peintre des ateliers, des figures et des rivages", cette rétrospective présente un large choix d’œuvres - une soixantaine de tableaux - provenant d’institutions publiques et de collections particulières et illustrant la variété du travail de l’artiste. Peintures, pastels, aquarelles et dessins témoignent d’une œuvre réaliste. L’artiste représente d’un trait vif et perspicace son environnement proche, de la gare de Saint-Cloud aux vues du parc. Il s’intéresse au labeur « des petites gens » de Saint-Cloud, de Villerville ou des bohémiens sans jamais procéder à une critique sociale. Portraitiste attentif à capter les expressions de ses proches, dont les modèles favoris sont sa femme et ses enfants, il produit des pastels délicats propres à rendre la carnation des visages et le soyeux des étoffes. Il est aussi le peintre des horizons clairs, des océans calmes ou déchaînés de Bretagne ou du Calvados qui l’inspirent lors de ses séjours en bord de mer.

Artiste oublié de la Troisième République. Édouard Dantan (1848-1897) est un artiste oublié de la Troisième République, mort à 48 ans, d’un accident de voiture à Villerville où il possédait une maison. Son père, Antoine Laurent, dit Dantan Aîné - prix de Rome en 1828 - est un sculpteur renommé tout comme son oncle, Jean-Pierre, dit Dantan Jeune, portraitiste de la société romantique. Adolescent issu d’une famille aisée, il suit une formation rigoureuse à l’École des beaux-arts de Paris de 1865 à 1877. Cette formation lui donne le goût pour l’étude et le dessin, la recherche de l’observation réaliste et inscrit son œuvre dans la grande tradition picturale académique française. Après la mort de son père, il s’installe en 1881 à Saint-Cloud, dans la maison familiale, parc de Montretout. Il épouse en 1889, Élisa Lestrelin, fille de notables clodoaldiens. Dantan mène alors la vie d’un artiste bourgeois établi et expose régulièrement au Salon de 1869 à 1897. Ses œuvres présentées au Salon sont essentiellement des scènes de genre qui remplacent progressivement la peinture d’histoire. Certaines œuvres sont acquises par l’État et appartiennent désormais à d’importants musées parisiens et de province. L’artiste s’écarte progressivement de sa formation académique. Son Livre de raison mentionne une œuvre intime et personnelle qui s’intéresse aux évènements du quotidien. Les paysages de Villerville, les mouvements de la mer et les pêcheurs en plein travail ont sans doute beaucoup compté dans l’ évolution de sa peinture mais sa mort brutale en 1897 laisse une production inachevée et méconnue du grand public.

Un catalogue raisonné consultable sur le site Internet du musée. Cette exposition a la particularité de s’accompagner de la réalisation d’une esquisse de catalogue raisonné qui sera consultable sur le site Internet du musée des Avelines. Il s’agit d’une base de données de référence ayant pour objectif, à terme, de réunir l’intégralité des œuvres d’Edouard Dantan tout en les documentant.