Mercredi 5 décembre s’est réuni à la DRAC Picardie l’ensemble des membres du comité scientifique du plomb de la cathédrale de Beauvais, afin de marquer un point d’étape important sur les travaux et recherches engagés depuis trois années.

Mercredi 5 décembre s’est réuni à la DRAC Picardie l’ensemble des membres du comité scientifique du plomb de la cathédrale de Beauvais, afin de marquer un point d’étape important sur les travaux et recherches engagés depuis trois années.

Ce comité a été mis en place en 2010 par Philippe Charron, conservateur régional des monuments historiques de Picardie de 2005 à 2011, pour étudier la couverture en plomb supposée être la plus ancienne de France et proposer un suivi scientifique du chantier. Ce chantier de restauration des toitures hautes du chœur de la cathédrale de Beauvais était en effet l’occasion d’entamer une étude pluridisciplinaire sur les tables de plomb, alliant à la fois les services de l’Etat (DRAC Picardie, architecte en chef des monuments historiques, service territorial de l’architecture et du patrimoine de l’Oise) et les entreprises de charpente (société Perrault), de couverture (société Balas), ainsi que plusieurs centres de recherches (Laboratoire de recherche des monuments historiques, IRAMAT, CNRS, ARthemis) et universités (Université de Liège, université de Picardie Jules Verne et université Lille 3 Charles de Gaulle). Composé à la fois d’archéologues, de dendrochronologues, d’historiens de l’art, de chercheurs, de chimistes et d’architectes, ce comité réunit des spécialistes sur un chantier de restauration devenu un vaste laboratoire.

Jusqu’à présent aucune toiture en plomb n’avait fait l’objet d’une telle étude pluridisciplinaire qui décline en particulier  un inventaire systématique, une cartographie des tables de plomb, des analyses physico-chimiques, des analyses dendrochronologiques de la charpente, des campagnes d’échantillonnages, des études statigraphiques et  des recherches archéométriques. La mise en relation des résultats de ces recherches a conduit à des correspondances et des corrélations venant étayer les hypothèses de départ. Il a de ce fait été possible de reconstituer les différents chantiers sur cette toiture, par l’étude des matériaux et des traces laissées par les compagnons ayant œuvré au fil des siècles.

Les documents d’archives sont venus compléter les opérations de terrain et ont permis de mieux phaser les campagnes de couverture de l’édifice. Des spécificités beauvaisiennes ont ainsi pu être mises à jour au niveau des systèmes de fixation des tables de plomb.

Le protocole d’analyse du plomb correspond à une approche utilisée sur d’autres édifices. Les données recueillies ont attesté la localisation de restaurations ponctuelles à diverses périodes de l’histoire de l’édifice 1284 (effondrement des voûtes ; 1573 effondrement de la flèche ; grande campagne de restauration du XVIIIème siècle ; incendie localisé en 1975 …) grâce à la variation dans la composition du plomb et grâce aux caractéristiques propres au plomb laminé ou coulé.  L’ensemble des recherches effectuées autour du plomb pourrait être reporté sur le fer, tant les analyses des impuretés métalliques recèlent des informations utilisables dans le champ de la recherche et de l’architecture.

Au delà des études, analyses et recoupements scientifiques, cette réunion a nourri les échanges et confrontations des méthodologies différentes, tout en mettant en évidence la nécessité à terme d’une publication présentant une synthèse de l’ensemble des recherches et résultats des partenaires.