Situé dans l'estuaire de la Canche, Quentovic, ancien port de commerce du haut Moyen Âge, actif du VIIe au Xe siècle, est l’un des sites archéologiques les plus importants d’Europe du Nord. On a longtemps expliqué sa disparition par les invasions vikings, mais les recherches actuelles permettent de nuancer cette vision.
Le plan des sondages de 1989
Le rapatriement des vestiges archéologiques
Grâce au projet collectif de recherche (PCR) visant à produire un état des connaissances sur le site de Quentovic, conduit par les universitaires belges Laurent Verslype et Inès Leroy, des biens archéologiques mobiliers issus de ces fouilles programmées ont été localisés en Angleterre. Suite aux fouilles, ces derniers avaient été déplacés pour leur étude à l’Université de Manchester mais aussi dans la maison d’une des fouilleuses de David Hill, Margaret Worthington.
Ce sont les caisses de mobilier qui étaient conservées dans la maison que l’État français (DRAC Hauts-de-France) a pu rapatrier le 22 septembre dernier. Les biens archéologiques aujourd'hui encore conservés à l'Université de Manchester rejoindront la DRAC Hauts-de-France très prochainement également.
La préparation administrative de ce rapatriement a été gérée par Laetitia Maggio, conservatrice du patrimoine au Service régional d'Archéologie de la DRAC Hauts-de-France, qui a travaillé en étroite collaboration avec un représentant en douane agréé. Les demandes de sortie des biens archéologiques hors du territoire français sont régulièrement instruites par les Service régionaux d'archéologie mais il est plus rare de devoir rapatrier des vestiges issus du sol français, en particulier en provenance d’un pays ne faisant plus partie de l’Union européenne. Il a donc fallu travailler à la fois avec les douanes françaises pour l’importation et avec les douanes anglaises pour l’exportation, et dresser un inventaire des vestiges archéologiques mobiliers et anthropobiologiques avant tout passage de frontière.
Ce sont Inès Leroy, assistante de recherche à l’Université catholique de Louvain (Belgique), et Armelle Masse, responsable scientifique du Centre de conservation et d’étude du Pas-de-Calais, qui ont rapatrié les biens.
Comment des vestiges mobiliers deviennent ensemble scientifique accessible aux chercheurs ?
Ces objets ont gardé tout leur intérêt scientifique : les archives de fouille ont été conservées et étudiées par les archéologues. Les rapports d’opération rédigés par David Hill au moment des fouilles ont été remis à l’Etat français : le Service régional de l’archéologie conserve tous les rapports de fouilles produits sur le territoire et les rend accessibles aux étudiants et chercheurs qui en font la demande, sous format papier et sous format numérique.
Reste désormais à mettre en place un chantier des collections archéologiques pour conditionner, classer, faire l’inventaire et ranger cet ensemble scientifique qui prend place très logiquement à côté des autres vestiges mobiliers découverts à La Calotterie et conservés au Centre de conservation et d’étude du Pas-de-Calais (Maison de l’archéologie à Dainville). Les chantiers de collections sont financés et pilotés par le Service régional de l’archéologique et sont choisis selon l’intérêt scientifique des vestiges, leur état de conservation, et leur contribution à un dossier scientifique. »
© Dominika Krol, Université de Manchester
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