Le musée du Louvre se trouve en bordure de Seine, en zone inondable. Depuis 2002, la Préfecture de Paris, dans le cadre du plan de protection des risques d’inondations (PPRI) alerte sur les risques encourus par les collections en cas de crue centennale. Environ 250 000 œuvres sont actuellement conservées dans plus de 60 réserves différentes au sein du palais du Louvre, majoritairement en zone inondable et à l’extérieur dans des lieux de stockage provisoire en attente d’une solution pérenne. Le Louvre dispose d’un plan de protection contre les risques d’inondations (PPCI), mais le délai d’évacuation est insuffisant pour mettre à l’abri l’ensemble des collections exposées au risque d’inondation. Par ailleurs, les aménagements de réserves ne répondent plus pour certaines aux exigences de conservation et de fonctionnement d’un musée (absences notamment d’espaces dédiés aux traitements des collections).
Le centre de conservation du Louvre à Liévin permet ainsi de rassembler les réserves dans un lieu unique et fonctionnel, d’apporter des conditions de conservation optimales et une meilleure accessibilité des collections aux chercheurs. C’est donc l’occasion aussi de moderniser les conditions de conservation, de recherche et de travail pour les scientifiques. C’est aussi l’occasion d’une réflexion globale sur la répartition des collections en réserve. Ainsi, le programme des œuvres à transférer à Liévin est établi en cohérence avec le projet au sein du Palais du Louvre de création de réserves de proximité en zone non inondable pour chaque département (transit provisoire, réserve de renouvellement d’œuvres dans le cadre de prêts,…) ainsi que de création de galeries d’études aménagées dans les parcours muséographiques.
Le centre de conservation du Louvre sera un lieu de travail ayant vocation à recevoir des partenaires (professionnels des musées, restaurateurs, photographes,…), des chercheurs et des universitaires, dans le cadre de consultation d’œuvres, de programme de recherche ou de parcours de formation.
Le grand public pourra, pour sa part, visiter une réserve ainsi que des ateliers de traitement des collections au sein du Louvre-Lens, qui propose un programme de médiation spécifique.Cet équipement d’étude et de recherche, l’un des plus importants en Europe, participera au rayonnement scientifique de la France, de la région et du Bassin minier.
Un projet d'envergure
Le bâtiment s’étend sur environ 18 500 m² de surface de plancher, dont 9 600 m² réservés au stockage des œuvres et 1 700 m² destinés à l’étude et au traitement des œuvres. Le groupement architectural a imaginé un bâtiment paysage où la nature investit le toit, légèrement incliné. Il conjugue lumière naturelle pour les espaces de travail et de circulation des œuvres, et haute performance pour assurer la stabilité climatique nécessaire à la bonne conservation des collections.
Un financement rendu possible grâce à la mobilisation de tous les acteurs
Le budget de l’opération, toutes dépenses confondues, s’élève à 60 M€ hors foncier, dont 42 M€ pour la construction. Un grand nombre d’acteurs se sont mobilisés pour participer au financement. La répartition des contributions est la suivante : 34,5 M€ pour le Louvre (qui proviennent en grande partie de la licence de marque accordée au Louvre Abu Dhabi), 18 M€ pour l’Union européenne (FEDER), 5 M€ pour la Région Hauts-de-France et 2,5 M€ pour le ministère de la Culture. La Communauté d’agglomération de Lens-Liévin contribue également au projet à hauteur de 2,66 M€, montant du foncier, des études préalables et des opérations de viabilisation, en cédant à l’Etat le terrain, pour le compte du musée du Louvre, pour 1€ symbolique. Le coût de fonctionnement du Centre, intégralement pris en charge par le Louvre, sera couvert par une partie des intérêts du Fonds de dotation du Louvre, ce qui lui assure des ressources pérennes dans le temps.
Un équipement de recherche parmi les plus importants d’Europe.
Cet équipement d’étude et de recherche – l’un des plus importants d’Europe – permettra de consolider les synergies liées à la création du Louvre-Lens, de conforter l’ancrage du Louvre dans le Bassin minier et de renforcer l’attractivité du territoire. Le Louvre et la Région souhaitent ainsi faire du Centre de conservation du Louvre un acteur de dynamique culturelle et économique, en développant des collaborations avec les nombreux musées de la région et en favorisant le développement de formations et d’activités liées à la gestion de collections, grâce à des partenariats de coopération scientifique et culturelle avec les universités des Hauts-de-France et des organismes de formation continue comme l’Institut National du Patrimoine (INP).Le Centre de conservation du Louvre, outre sa mission première de conservation des collections nationales, pourra aussi héberger les œuvres de pays menacés par les conflits. Ce rôle de refuge sera assuré à la demande des États, dans le respect du droit international, de manière à pouvoir les restituer à l’issue du conflit.Franck Riester a qualifié ce projet de "haut lieu de recherche et d'innovation. Il permettra aux équipes de travailler à la rénovation des œuvres pour transmettre ce patrimoine aux générations futures"
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