La campagne de fouille qui se déroule depuis le mois de mars 2014 a mis au jour au cœur de la vallée de l’Oise un complexe monumental de 100 m de long sur plus de 70 m de large appartenant au mausolée d’un grand personnage ou peut-être à un sanctuaire. Élevé au IIe siècle ap. J.-C., Ce mausolée ou sanctuaire se compose d’un mur d’enceinte complété de deux pavillons débordant et d’un monument central dont il ne reste que les fondations. Il s’ouvrait sur la voie romaine située sous la rue actuelle par une série d’arcades surmontée d’une façade monumentale qui s’est effondrée d’un seul tenant sur le sol. Les parties hautes de la façade sont demeurées conservées sur place depuis l’époque romaine. En dépit de nombreux prélèvements de blocs a posteriori, la structure architecturale de l’édifice est encore bien lisible sur le terrain avec la présence de nombreux blocs encore en connexion. Les vestiges sont dans un état de conservation remarquable, les surfaces des sculptures relativement fraiches, laissant parfois apparaître encore de la couleur. La nature sablonneuse du sol a probablement été un facteur déterminant non seulement dans les causes de l’effondrement du monument mais également de sa conservation en amortissant certainement sa chute lors de l’impact au sol. Par la suite, un ensevelissement rapide par les sables, puis une occupation agro-pastorale au Moyen-Age et à l’époque Moderne du secteur, puis la construction d’un terrain de sport en remblai au XXesiècle ont contribué à sa préservation.
Les premières hypothèses de restitutions de la façade autorisent une restitution d’un édifice constitué de treize arcades et surmontée d’un entablement avec frises et corniche au sommet de laquelle ont été disposées une alternance de têtes monumentales et de griffons ailés. Les frises apparaissent richement décorées : décors sculptés représentant des végétaux, des animaux ou des formes géométriques, des divinités du Panthéon gréco-romain, Vénus accroupie, tête de Jupiter aux cornes de bélier, figures féminines, fragments de griffons….. Taillées dans la pierre de Saint-Maximin, ces œuvres témoignent d’un haut degré de technicité des artisans qui dépasse celui observable sur le sanctuaire de Champlieu, site archéologique remarquable du département (propriété du département de l’Oise) qui peut être visité à une trentaine de kilomètres seulement.
De longs travaux d’analyse et d’études seront nécessaires aux archéologues, avant que les vestiges ne puissent être présentés au public dans des conditions optimales. La tâche la plus ardue consiste pour l’instant à assurer la fin de la fouille, le transport de ces imposants vestiges jusqu’à un lieu de stockage adapté et d’un futur remontage de la façade, afin de présenter au public cette œuvre exceptionnelle.
A l’issue des fouilles, le terrain sera rendu à l’aménageur pour la construction d’un centre commercial et d’un parking.
Contrôle scientifique et technique :
Service régional de l’archéologie DRAC Picardie
Cyril Montoya tél. : 03 22 97 33 30
Pour en savoir plus : site internet de l’Inrap
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