Mardi 19 janvier Hilaire Multon, directeur régional des affaires culturelles et Philippe Reyrolle, directeur interrégional de la protection judiciaire de la jeunesse ont participé au premier comité de pilotage de la convention Culture - Protection judiciaire de la jeunesse signée en juillet 2020 pour une période de trois ans.

Hilaire Multon, directeur régional des affaires culturelles et Philippe Reyrolle, directeur interrégional de la protection judiciaire de la jeunesse ont participé au premier comité de pilotage qui officialise le lancement de la convention de partenariat entre la Direction régional des affaires culturelles (DRAC) Hauts-de-France et la Direction régionale de la protection judiciaire de la jeunesse (DRPJJ) Grand Nord pour la période 2021-2023 en présence des Directeurs territoriaux de la protection judiciaire de la jeunesse et du directeur de l’association Hors Cadre. Ce comité a été l’occasion de présenter les principaux axes de la convention, de tracer quelques perspectives pour l’année 2021 et de tirer le bilan des années de partenariat l’ayant précédée.

La convention Culture - Protection judiciaire de la jeunesse 2021-2023 marque à la fois le renouvellement de l’engagement partenarial de la Drac et l’intensification de ses actions communes en faveur de l’accès à la culture des mineurs et jeunes majeurs sous protection judiciaire. Pour ce faire, 205 000 euros par an seront mobilisés de manière paritaire au cours des trois prochaines années pour la mise en œuvre de projets artistiques et culturels à destination des jeunes.

Les actions à venir  

Ces moyens permettront de financer trois résidences d’artistes par an sur l’ensemble des territoires des Hauts-de-France, mais également les opérations nationales déclinées en région : « Des cinés la vie », « Bulles en fureur » et « Dis-moi dix mots ».

Au-delà de ces dispositifs spécifiques, c’est aussi le renforcement de l’inscription territoriale par la mobilisation des dispositifs dits de droit commun, tels que les contrats locaux d’éducation artistique et culturelle (CLEA) qui seront encouragés.

Par ailleurs, un volet important de la convention consiste dans le soutien à un dispositif d’ingénierie au travers de la mobilisation d’un opérateur régional : Hors Cadre. Ce dispositif soutient la qualification des projets artistiques et culturels, en jouant auprès des unités et services éducatifs, comme des directions territoriales qui le souhaitent, un rôle de conseil et d’accompagnement, de facilitateur, et de catalyseur.

Enfin, la convention prévoit de soutenir des programmes de formation adaptés aux réalités de terrain parce que le développement culturel à destination des mineurs repose sur l’engagement des professionnels qui les accompagnent.

Un riche bilan contraint par la crise sanitaire de 2020  

 

Parmi les nombreux succès, 15 résidences mission d’artistes ont été citées par exemple, le travail remarquable mené par Hélène Deghilage, en résidence mission en 2019 auprès des jeunes suivis au sein des unités éducatives de la mètropole lilloise.

Avec beaucoup de générosité, l’artiste a interrogé avec eux la notion d’exil et de mémoire, conduisant les jeunes à découvrir non seulement la pratique artistique, grâce à la réalisation de portraits, mais aussi la recherche qui l’accompagne, au travers de l’exploration des fonds des archives départementales du Nord (en l’occurrence les demandes de cartes d’identité d’étrangers souhaitant régulariser leur présence sur le sol français pendant la première moitié du 20e siècle.) Les portraits réalisés ont été collés dans l’espace public, mais également exposés aux Archives départementales du Nord, aujourd’hui à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse, demain à la Direction inter-régionale de la protection judiciaire de la jeunesse, cette reconnaissance et cette visibilité permettant aux jeunes de nouer une relation nouvelle à la cité.

De nombreuses actions comme les restitutions des résidences mission d’Aymeric Caulay et Yannick Masson en Sambre- Avenois-Thierache, et d’Emilie Breux, dans le Bassin minier ou encore la journée régionale de lancement de « Des cinés la vie » avec l’ACAP - Pôle régional image à Amiens ont dû être annulées ou reportées, dans le meilleur des cas à cause de la crise sanitaire. Dommageable cette situation incite toutefois à développer le champs des possibles, et à explorer de nouvelles pistes notamment via les perspectives qu’offre l’outil numérique.

30 ans de mobilisation

Impulsée par le protocole élaboré entre le Ministère de la culture et le Ministère de la justice en 1990, la convention Culture - Protection judiciaire de la jeunesse a été renouvelé en 2009 puis décliné en région Hauts-de-France en 2013 et en 2017. Ainsi, depuis plus de trois décennies, de nombreux professionnels, opérateur, artistes, structures culturelles et professionnels de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), éducateurs, professeurs techniques, enseignants, psychologues se sont mobilisés pour défendre et incarner l’idée que la culture est non seulement un droit inaliénable, mais également un levier pour la prise en charge éducative des jeunes confiés à la PJJ.